Histoire Romaine
Clodius, on lui
jette à la face des vers qui l’accusent d’inceste avec sa sœur. Et Clodius, furieux,
pâle, de demander aux siens quis esset qui plebem fame necaret ? – Et
sa troupe de répondre : Pompée ! (Cicéron, ad Quint. fr.
2, 3.) – V. la même scène dans Plutarque, Pompée , 48, et H. de C .,
II, p. 374.]
[1053] [V. Plutarque, Pompée , 49, et Cicéron, ad
Attic ., 1, 4. Pompée le nommait le premier parmi ses quinze lieutenants, et
le tenait pour un autre lui-même ( Ille legatos quindecim quum postularet, me
principem nominavit, et ad omnia me alterum se fore dixit.) . H. de César ,
II, p. 366.]
[1054] [Ce Gaius Messius, l’auteur de la loi Messia, fut
attaqué par les Césariens, à son retour d’une légation, et Cicéron le défendit
( ad Att ., 4, 15 ; 8, 11). Plus tard, il est gagné à César et lui
rend des services dans la guerre d’Afrique (César, Bell. Afr . 33).]
[1055] [Déjà, et par anticipation, à la fin du chap. IV, consacré
aux affaires de l’Orient, M. Mommsen a dit un mot de toute cette affaire
de la restauration de Ptolémée Aulète. – Ici, il n’en parle qu’à l’occasion de
la comédie qui se joue dans Rome, et de la déconvenue de Pompée. On en trouvera
le détail tout au long, avec indication des sources, dans Drumann, à la Biographie du Cornélien (n°21) P. Lentulus Spinther (consul 697 [57 av. J.-C.]), l’ami de
Cicéron et le promoteur officiel de son rappel de l’exil. Ptolémée, venu à Rome
pour solliciter le secours de la République contre son peuple et sa fille Bérénice,
logea chez Pompée même, dans sa villa d’Albanum, et c’est de là que, comme
Jugurtha jadis, il achetait à beaux deniers les voix des sénateurs ( aperte
pecunia nos oppugnat . Ad Attic ., I, 1). L’abîme était sans fond, et
ses largesses ne le pouvaient remplir. Il emprunte alors, sous la garantie de
Pompée. Les Alexandrins envoyant une ambassade pour déjouer les manoeuvres du roi
expulsé. Celui-ci, à l’instar de Jugurtha encore. empoisonne le principal des
envoyés, l’académicien Dion, Lentulus jouait Pompée sous main. Futur proconsul
de Cilicie, au sortir de son consulat, il demanda qu’on lui confiât l’expédition :
Cicéron, entre son ami et Pompée, se tut. Quant à ce dernier (comme M. Mommsen
l’indique), il déclara qu’il verrait volontiers donner cette mission au
Proconsul. Gaius Caton, tribun du peuple, fit proroger l’affaire : la
foudre avait frappé une statue de Jupiter sur le mont Albain (Dion Cass., 29, 30),
sans compter l’oracle prohibitif des livres sibyllins ! La question revint
en 698 [-56]. Bibulus proposait d’envoyer trois commissaires en Égypte : Lentulus
avait l’appui de Q. Hortensius : Pompée se faisait porter par le
consulaire Volcatius et par le tribun Lupus. On finit, de guerre lasse, par
décider qu’on ne ferait rien, et l’affaire dormit jusqu’après les conférences
de Lucques. Alors Gabinius, partant de Syrie, restaura, comme on le sait, Ptolémée
(chap. VI. – Hist. de César , II, p. 371).
A côté du triste rôle que joue ici Pompée, celui de
Cicéron n’est pas moins pitoyable. Il redoute à ce moment un second exil et les
menaces de Clodius. Il est l’obligé de Lentulus, il veut à tout prix rester
bien avec Pompée ( in ea re nos et officio erga Lentulum mirifice, et
voluntati Pompeii prœclare satisfacimus – ad A. frat., 2, 2). De là,
la conduite la plus tortueuse, les assurances données à Lentulus, puis celles
données au Triumvir, les conseils les plus divers envoyés à l’un et à l’autre, et
par dessus tout la crainte que ses lettres ne tombent dans des mains
indiscrètes ( non ejus generis meœ literœ ; sunt, ut eas audeam temere
committere , etc. – Ad famil ., 1, 7). E faut lire toute sa
correspondance à cette époque. Elle est le tableau vrai de la situation, mais
elle diminue l’homme.
Nous retrouverons plus tard Lentulus parmi les
anti-Césariens. Il capitule à Corfinium (v. infra, ch. X), et profite de la
liberté que César lui laisse pour l’aller de nouveau combattre à Pharsale. Il
aborde en Egypte après Pompée, et de là gagne Rhodes, on l’histoire perd sa
trace.]
[1056] Vatinius, le père de la loi Vatinia, qui avait donné
à César la province cisalpine pour cinq ans). Encore un de ces personnages sans
foi ni loi, comme il en regorgeait dans Rome. Struma civitatis ( les
écrouelles de l’État ) ! C’est le nom que Cicéron lui
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