Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
Vom Netzwerk:
à César, demi-dieu ! –
Dion, 43, 14.]
    [1373] [Mais l’empreinte porte pour la première fois l’effigie
du magistrat souverain.]
    [1374] Rien de plus erroné que l’opinion, très répandue
pourtant, suivant laquelle l’empire serait de son essence le pouvoir militaire
ou le généralat suprême à vie : tel n’est point le sens du mot, et nos
auteurs anciens ne l’entendent point ainsi. L’ imperium , c’est le
commandement : l’ imperator est l’homme investi du commandement, et
dans ces deux expressions, comme dans les deux mots grecs correspondants, xράνος , αύτοxράτωρ , on ne saurait
trouver l’acception spéciale et unique du généralat, d’autant qu’il nome la
magistrature, dans sa notion pure et complète, embrassait le droit de la guerre
et le droit de justice, le pouvoir militaire et le pouvoir civil dans sa
compétence indivisible. C’est donc à bon escient que Dion déclare (55, 17 :
cf. 43, [44. 52, 41]) qu’en prenant le titre d’empereur, les Césars ont entendu
affirmer leur toute-puissance d’autocrates à l’encontre des anciennes
dénominations de roi, de dictateur : – les anciens titres ont nominalement
disparu, ajoute-t-il, mais la chose et l’effet restent clans le titre nouveau d’imperator :
l’empereur a le droit, par exemple, de lever des soldats, de frapper l’impôt, de
déclarer la guerre et conclure la paix ; il a la puissance suprême, dans
la ville et hors de la ville, sur tous, citoyens ou non citoyens : il
exerce en tous lieux sa haute justice, édictant la peine capitale ou toute
autre peine : il s’arroge enfin toutes les attributions qui, dans les
temps anciens de Rome, appartenaient au pouvoir suprême . Est-il possible de
dire plus nettement que le mot imperator est synonyme du mot rex ,
de même qu’ imperare est synonyme de regere  ? – Mais alors n’y
a-t-il point contradiction à entendre Tibère s’appeler plus tard le maître
de ses esclaves, l’imperator de ses soldats, le prince ( πρόxρετος , princeps ) de ses concitoyens (Dion, 57, 8) ? Ne ressort-il
pas de là, ce semble, une assimilation de la fonction impériale avec la
fonction purement militaire ? En aucune façon, l’exception ici vient
confirmer la règle. On sait que Tibère affectait de ne point vouloir de l’empire
nouveau à la façon de César (Suétone, Tibère , 26 ; Dion, 57, 2 ;
Eckhel, 6, 200) : il n’était, à l’entendre, que l’ imperator spécial,
l’ imperator purement militaire, ou porteur d’un titre nu.
    [1375] [Sur ce point, on peut débattre, mais ce qu’on ne
saurait admettre, c’est qu’il ait jamais songé à trôner dans Rome à titre d’ imperator ,
ne prenant qu’au dehors le titre de roi des non Romains. Cette opinion s’appuie
sur un unique récit. Dans la séance du sénat où il fut assassiné, un prêtre d’oracle, Lucius Cotta , aurait rapporté une prophétie sibylline, aux termes de
laquelle les Parthes ne pouvaient être vaincus que par un roi . Ensuite
de quoi on aurait dû mettre aux voix la collation du titre royal à César, dans
les provinces romaines. Ce récit, à la vérité, circula dans Rome, immédiatement
après sa mort. Mais disons bien vite qu’il ne trouve nulle part sa confirmation,
même de seconde main ; que, de plus, il est expressément tenu pour faux
par un contemporain, Cicéron ( de divin ., 2, 54) ; que les
historiens postérieurs, Suétone notamment ( César , 79) et Dion (44, 15), ne
le mentionnent que comme un bruit dont ils sont loin de se porter garants ;
et qu’enfin il ne gagne point en authenticité à se trouver relaté par Plutarque
( César , 60, 64. – Brutus , 10) et par Appien ( B. civ ., 2, 110) :
l’un, selon sa coutume, le donnant à titre d’anecdote, et, l’autre l’arrangeant
en fait à sensation sans plus de preuve. Outre que rien ne l’atteste, ce détail
est au fond impossible. Oublions, si l’on veut, qu’avec son génie et son tact
politiques, César n’était point homme à jouer le jeu des petits oligarques, à
trancher les grandes questions à l’aide de la machine à oracles, encore est-il
inadmissible qu’il ait, pu songer à diviser, dans la forme et dans le droit, ce
vaste État sur lequel il passait le niveau.
    Lucius Aurelius Cotta ou Gaius Aur. Cotta , le quindécemvir , qui
serait venu prêter à César l’appui d’une prétendue prédiction sibylline, était
probablement l’un des frères d’Aurélia, et par

Weitere Kostenlose Bücher