Hitler m'a dit
conséquences du libéralisme. C’est en plein Moyen Âge qu’à commencé l’action dissolvante du libéralisme sur les barrières rigides qui, seules, permettaient la domination d’une aristocratie au sang pur. Cette destruction des plus hautes valeurs s’est poursuivie sans arrêt jusqu’à notre glorieuse époque, où nous avons vu les éléments inférieurs des nations européennes prendre le pouvoir, tandis que les élites tombaient en servage et en dépendance. »
— « Vous voulez donc, lui dis-je, ressusciter la féodalité ? »
Hitler secoua la tête. « Renoncez donc une bonne fois à ces ridicules comparaisons. Vous n’allez pas, je pense, mesurer notre révolution à l’échelle des siècles morts et des institutions périmées. Il faut avoir assez d’imagination pour se représenter la grandeur des choses qui viennent. Ce qu’il faut retenir de ce que je vous ai dit, c’est qu’il suffit de rendre au sang noble la place qui lui revient pour que les peuples racés reprennent aussi leur place au-dessus des autres. Vous en trouvez la preuve dans le succès de notre mouvement et la restauration de notre prestige. »
Je l’avais entendu dire, me semblait-il, que l’époque du nationalisme politique était passée. L’avais-je bien compris ?
— « L’idée de nation a été vidée de toute substance. J’ai dû m’en servir au début, pour des raisons d’opportunité historique. Mais, à ce moment déjà, je savais parfaitement qu’elle ne pouvait avoir qu’une valeur provisoire. Laissez la Nation aux démocrates et aux libéraux. C’est une notion que nous devrons laisser tomber. Nous lui substituerons un principe plus neuf, celui de la race. Ce ne sont pas les peuples délimités par l’histoire qui serviront de matériaux pour la construction de l’ordre futur. Ce serait une entreprise futile que de vouloir réformer et corriger les frontières ou les peuplements. Il ne s’agira plus de la concurrence des nations, mais de la lutte des races : c’est la notion qu’il faut dégager. »
À mes objections sur les difficultés qu’entraînerait pour l’Allemagne cette conception qui hantait les idées courantes, Hitler répliqua : « Naturellement, je sais aussi bien que tous vos intellectuels, vos puits de science, qu’il n’y a pas de races, au sens scientifique du mot. Mais vous, qui êtes un agriculteur et un éleveur, vous êtes bien obligé de vous en tenir à la notion de la race sans laquelle tout élevage serait impossible. Eh bien ! moi qui suis un homme politique, j’ai besoin aussi d’une notion qui me permette de dissoudre l’ordre établi dans le monde et d’opposer à l’histoire la destruction de l’histoire. Comprenez-vous ce que je veux dire ? Il faut que je libère le monde de son passé historique. Les nations sont les matériaux visibles de notre histoire. Il faut donc que je brasse ces nations, que je les remoule dans un ordre supérieur, si je veux mettre une fin au chaos d’un passé historique devenu absurde. Pour accomplir cette tache, la notion de race est tout à fait utilisable. Elle bouleverse les vieilles idées et ouvre des possibilités de combinaisons nouvelles. En partant du principe de la nation, la France a conduit sa grande révolution au delà de ses frontières. Avec la notion de la race, le national-socialisme conduira sa révolution jusqu’à l’établissement d’un ordre nouveau dans le monde.
» De même qu’autrefois l’idée de nation avait quelque chose de révolutionnaire, par rapport aux États féodaux purement dynastiques et historiques, et de même qu’elle a introduit le principe biologique du « peuple » de même notre révolution est une étape nouvelle ou plutôt l’étape définitive d’une évolution qui mène à la suppression de l’historisme et à la reconnaissance des valeurs purement biologiques. C’est ainsi que je propagerai dans toute l’Europe et dans le monde entier, la nouvelle méthode d’élevage et de sélection que prépare en Allemagne le national-socialisme. Le même processus de destruction et de transformation se déroulera dans toutes les nations, si vieilles et si homogènes soient-elles. L’élite active des nations, c’est-à-dire l’élite combative, l’élément nordique, reprendra la suprématie et fournira des maîtres à tous ces boutiquiers, ces pacifistes, ces Puritains et ces hommes d’affaires qui accaparent aujourd’hui le pouvoir. Il n’y
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