Hitler m'a dit
elle non plus, devoir le diable. Elle aussi avait besoin d’hérétiques visibles pour conserver son énergie combative « Le Juif réside toujours en nous. Mais il est plus facile de le combattre sous sa forme corporelle que sous la forme d’un démon invisible. Le Juif était l’ennemi de l’Empire roman, il l’était même déjà de l’Égypte et de Babylone. Mais je suis le premier à entamer avec lui une guerre à mort.
» D’ailleurs, les Juifs m’ont prêté dans ma lutte un concours utile. Au début de notre mouvement, un certain nombre de Juifs m’ont soutenu financièrement. Je n’avais qu’à lever le petit doigt, ils se seraient tous précipités vers ma porte. Ils reconnaissaient déjà de quel côté était la force et le succès. Rappelez-vous que c’est le Juif qui a inventé cette économie du mouvement perpétuel des capitaux et de leur entassement qu’on appelle le Capitalisme, cette création géniale d’un mécanisme a la fois si raffiné et si parfaitement simple et automatique. Ne nous y trompons pas, c’est une trouvaille géniale, diaboliquement géniale.
» L’économie moderne est une création des Juifs. Elle est entièrement et exclusivement dominée par eux. C’est leur empire universel, qu’ils ont étendu sur tous les royaumes et tous les rois du monde. Mais à présent ils nous trouvent en face d’eux avec notre conception de la révolution éternelle ; nous sommes les rivaux intolérables qu’ils doivent détruire sous peine d’être détruits. Ne vous êtes-vous pas aperçu que le Juif est en toutes choses le contraire de l’Allemand et qu’il lui est cependant apparenté au point qu’on pourrait les prendre pour deux frères ? Quand j’ai lu, il y a longtemps, les « Protocoles des Sages de Sion », j’en ai été bouleversé. Cette dissimulation dangereuse de l’ennemi, cette ubiquité ! J’ai compris tout de suite qu’il fallait faire comme eux à notre façon bien entendu. Représentez-vous ces hommes éternellement mouvants et nous-mêmes avec notre nouvelle croyance au mouvement éternel. Comme ils nous ressemblent et à d’autres égards comme ils sont différents ! Quelle lutte s’engage entre eux et nous ! L’enjeu est tout simplement la destinée du monde. »
Je demandai à Hitler s’il ne s’exagérait pas l’importance des Juifs.
— « Non, non, s’écria-t-il, le Juif n’est pas un ennemi qu’on puisse surestimer. »
Je lui fis remarquer que les « Protocoles des Sages de Sion » étaient une falsification manifeste. En 1920, je les avais déjà lus sur les conseils d’un certain Muller von Hausen. J’avais tout de suite reconnu qu’ils étaient apocryphes.
— « Et pourquoi pas ? » s’emporta Hitler. « Que le document soit authentique ou non, au sens historique du mot, que m’importe ? » La vraisemblance interne du document s’il était faux, n’était que plus convaincante. « Nous devons battre le Juif avec ses propres armes. J’en ai eu la certitude après avoir lu ce livre. »
— « Ce sont les Protocoles qui sont au point de départ de votre lutte ? »
— « Parfaitement, ils m’ont guidé jusqu’au moindre détail. J’ai appris énormément de choses dans ces Protocoles. J’ai toujours appris beaucoup de mes adversaires. J’ai étudié la technique révolutionnaire dans Lénine, Trotski et les autres marxistes. Et aussi l’Église catholique, et aussi les Francs-Maçons m’ont ouvert des aperçus que je n’aurais jamais pu trouver ailleurs. Celui qui n’apprend rien de ses ennemis est un sot. Seul l’homme faible peut craindre de perdre, à leur contact, ses propres idées. »
— « Vous vous êtes instruit, m’écriai-je, chez les Francs-Maçons et les Catholiques ? N’avez-vous pas cherché bien loin ? »
— « Au contraire, rien n’était plus près de moi. J’ai surtout appris de l’Ordre des Jésuites. D’ailleurs, autant que je m’en souvienne, Lénine a fait de même. Jusqu’à présent, il n’y a jamais rien eu de plus grandiose sur la terre que l’organisation hiérarchique de l’Église catholique. J’ai transporté directement une bonne part de cette organisation dans mon propre parti. Se maintenir pendant près de deux mille ans, à travers toutes les vicissitudes, c’est quelque chose ! »
— « Vous m’aviez dit à ce sujet, dans un autre entretien, des choses très intéressantes, je m’en souviens maintenant »,
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