Hitler m'a dit
déchéance de notre culture à l’alimentation carnée ? si lui, Hitler, s’abstenait personnellement de manger de la viande, c’était sans doute plus pour de plus amples raisons, mais en premier lieu à cause des objections de Wagner, qu’il considérait comme absolument fondées. Une bonne part de la décadence allemande provenait des ventres ballonnés, de la constipation chronique, de l’intoxication des humeurs, de l’ivresse. Il s’abstenait de viande, d’alcool et de l’immonde tabac, non seulement pour des raisons hygiéniques, mais aussi par conviction raisonnée. Malheureusement, le monde n’était pas mûr pour une purification générale. Wagner avait eu la révélation, il avait été l’annonciateur du destin tragique de l’homme allemand. Il n’était pas seulement un musicien et un poète. Il était surtout la plus grande figure de prophète que le peuple allemand n'ait jamais possédée. Lui, Hitler, était tombé de bonne heure, soit par hasard, soit par prédestination, sur les doctrines de Wagner. Avec une exaltation presque morbide, il avait constaté que tout ce qu’il avait lu dans l’œuvre de ce grand esprit, correspondait à des idées intuitives qui sommeillaient, pour ainsi dire, au plus profond de sa propre conscience.
— « Le problème est le suivant : comment peut-on arrêter la déchéance raciale ? Faut-il s’en tenir aux idées du comte de Gobineau ? Nous en avons tiré les conséquences politiques : jamais plus d’égalité, jamais plus de démocratie ! Mais, doit-on laisser la masse du peuple suivre sa pente, ou faut-il l’arrêter ? Faut-il créer une élite de véritables initiés ? Un ordre ? Une confrérie de Templiers pour la garde du Saint Graal, du réceptacle auguste où se conserve le sang pur ? »
Hitler réfléchit un instant : « Il nous faut d’ailleurs comprendre Parsifal dans un sens bien différent de l’interprétation courante, par exemple celle que donne ce pauvre diable de Wolzogen. Derrière l’affabulation extérieure, le bric-à-brac de sacristie, la fantasmagorie pseudo-chrétienne du Vendredi-Saint, il transparaît quelque chose de profond et de grand. Ce n’est pas religion de la pitié qui s’y trouve glorifiée, selon l’évangile néo-chrétien de Schopenhauer ; c’est le culte du sang noble et précieux, du pur et rayonnant joyau autour duquel s’est groupée la confrérie des preux et des sages. Le roi Amfortas souffre d’un mal incurable : la corruption du sang. Parsifal, le héros ignorant mais pur, doit choisir entre les voluptés du jardin de Klingsor, qui symbolise les débauches de la civilisation corrompue, et l’austère service des chevaliers qui veillent sur le sang pur, source mystique de toute vie. C’est notre drame à nous tous. Nous sommes tous atteints de cette peste du sang, tous souillés de la contamination des races. Quelle est pour nous la voie de la guérison, de l’expiation ? Prenez garde que la pitié par laquelle on arrive à l’initiation, n’a de vertu que pour celui qui est corrompu, qui est souillé par l’impureté du sang. Et n’oubliez pas non plus que cette pitié ne connaît qu’un seul traitement : laisser mourir le malade. La vie éternelle que procure le Graal, est réservée aux seuls hommes de sang pur, aux seuls hommes nobles. Je connais à fond toutes les pensées de Wagner. Aux diverses étapes de ma vie, je reviens toujours à lui. Seule, une nouvelle aristocratie peut nous procurer le bienfait d’une culture nouvelle. Laissons tomber tout le décor poétique du drame wagnérien : il reste l’enseignement pratique de la lutte obstinée pour la sélection et la rénovation. Nous vivons à l’époque historique de la séparation des vilains et des nobles, du triage universel. Celui qui voit dans la lutte le sens même de la vie, gravit progressivement les degrés qui le conduisent à la chevalerie. Celui qui recherche le bien-être dans la servilité, le repos et a sécurité, celui-là retombe, quelle que soit sa naissance, dans la masse qui n’a pas d’histoire, dans la masse déliquescente des esclaves qu’il faut laisser mourir avec ses rois, comme Amfortas. » Hitler chantonna le leitmotiv de Parsifal : « Instruit par la pitié, ignorant et pur… »
— Dans l’ordre naturel des choses, reprit Hitler, les classes sont superposées et non mêlées. Nous reviendrons à cette hiérarchie, dès que nous aurons pu supprimer les
Weitere Kostenlose Bücher