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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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dispersées, non seulement pour parer aux attaques aériennes futures, mais aussi pour supprimer le contraste entre la ville et la campagne et pour faire naître une nouvelle sorte d’enracinement et de patriotisme social. Quand Hitler en aurait fini avec l’armement, l’Allemagne entière devrait prendre un nouveau visage. Les nouvelles constructions du parti pouvaient donner une idée des proportions que prendraient tous ses projets. Les admirateurs ne manquaient, ni parmi les Allemands, ni parmi les étrangers. Beaucoup de ceux qui venaient aux Congrès de Nuremberg repartaient impressionnés par tout ce faste, quelquefois enthousiasmés. Ils avaient dans les yeux, pour longtemps, l’éblouissement des réflecteurs de la « Coupole de lumière » éclairant le ciel nocturne ; ils se laissaient convaincre que ce phare annonçait une ère nouvelle et révolutionnaire. Qu’importaient sous cette puissante lumière, les discours incompréhensibles et les proclamations ampoulées ? La volonté créatrice de tout un peuple leur était apparue en pleine lumière.
    À l’époque de mon conflit avec le parti, j’avais fait part un jour à Hitler, des soucis que me causaient les projets ambitieux de Forster à Dantzig. Dans les années encore si proches où nous étions l’opposition, nous avions critiqué les modestes constructions des gouvernements précédents, en dénonçant leur gaspillage. C’étaient pourtant, en majeure partie, des entreprises d’utilité publique : hôpitaux, caisses d’épargne, cités ouvrières. Et nous bâtissions maintenant des théâtres et des palais pour le parti ! Hitler prit très mal mes représentations. Est-ce que je croyais, par hasard, que la construction était un luxe ? Est-ce que je croyais que le nouveau régime pouvait se contenter des misérables baraques des gens de Weimar ? « C’est par ma nouvelle architecture que je donne au peuple, la preuve directe de ma volonté de tout transformer. Cette volonté se reportera des édifices sur les hommes. Notre architecture est à l’échelle de notre caractère : il existe une correspondance entre l’homme et les locaux dans lesquels il passe sa vie, exécute son travail ou goûte son loisir. Ce n’est qu’à la grandeur et à la pureté de nos constructions que le peuple peut mesurer la portée de nos desseins. Je n’aurais pas pu commettre une pire erreur que de commencer par des cités et par des maisons ouvrières. Tout cela viendra par la suite. Cela va de soi. Un gouvernement marxiste ou bourgeois aurait pu s’en contenter. Mais seul un parti comme le nôtre était capable de restituer liberté et grandeur au plus noble de tous les arts Depuis l’époque des cathédrales nous sommes les premiers à offrir aux artistes des tâches aussi grandes et hardies. Il ne s’agit plus pour eux de construire des maisons privées, des villas ou des pavillons, mais de faire jaillir du sol les édifices les plus vastes qui aient été élevés depuis l’Égypte et Babylone. Nous créons les monuments sacrés, les symboles de marbre d’une nouvelle civilisation. J’ai dû commencer par là, pour marquer d’un sceau indestructible mon peuple et mon époque. » On sait qu’en dépit de ces belles théories les plans de constructions ruineuses ont dû céder le pas aux dépenses que la politique extérieure et la situation militaire imposèrent à Hitler. Ce n’est plus guère qu’à de rares moments de loisirs qu’il feuillette encore des plans et des maquettes d’urbanisme. La plupart du temps il se penche sur des cartes et sur des plans de concentration de troupes, et joue au jeu qui ne finit jamais, au va-tout de sa politique extérieure. De plus en plus, il se spécialise dans le métier de généralissime. Les déploiements militaires, les coups de dés sur le tapis vert des diplomates, les projets pour la guerre des nerfs, tels sont les matériaux de ses constructions présentes en attendant de pouvoir reprendre le plan grandiose de construction d’un nouveau Reich, inséré lui-même dans la maquette d’un nouvel empire mondial.
    Plans militaires et plan de conquête mondiale doivent toutefois, dans l’esprit d’Hitler, se suivre dans un rythme rapide. Ce qu’il indiquait naguère dans nos entretiens, comme des buts assez lointains, des projets à échéance différée, tout cela est maintenant mis en œuvre avec une assurance inquiétante. Des hasards favorables l’aident à raccourcir les

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