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Il suffit d'un Amour Tome 2

Il suffit d'un Amour Tome 2

Titel: Il suffit d'un Amour Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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colère ne retombe sur la jeune femme, qu'il ne la rende responsable, complice même...
    — Ah çà, mon ami, mais vous rêvez tout debout ! Avez-vous oublié l'amour profond que Monseigneur porte à Catherine ? Ne savez-vous pas qu'elle règne sur son cœur... et cela sans partage ?
    Jacques de Roussay se gratta la tête sans cérémonie. Visiblement quelque chose le tourmentait. Il détournait les yeux, l'air gêné.
    — C'est que... je n'en suis plus si sûr. On dit qu'à Paris, Monseigneur Philippe est fort empressé auprès de la belle comtesse de Salisbury. Vous le connaissez aussi bien que moi. Il est volage, il aime les femmes avec passion et j'ai peine à l'imaginer fidèle à une seule. Dame Catherine est dans une mauvaise posture, d'autant plus que son état ne l'embellit pas. Et je crains...
    Et vous craignez pour votre avenir ! Vous avez peur de faire une bourde, acheva Ermengarde ironique. Vrai-Dieu, mon ami, vous n'avez pas beaucoup de courage pour un soldat ! J'en aurai donc pour vous. Je prends Catherine sous mon toit et sous ma responsabilité. Si le duc se fâche, je saurai lui répondre. Faites ce que vous voudrez des biens de Brazey, mais vous me ferez le plaisir de conduire chez moi la chambrière de Catherine, son médecin maure flanqué de ses esclaves... et d'y joindre tous les objets personnels de Madame de Brazey : toilettes et bijoux. J'ai dit ! Pour le reste, je m'en charge ! Il ferait beau voir qu'une Châteauvillain manquât à l'amitié.
    Si Philippe, après avoir fait le malheur de cette pauvre petite, s'avise de lui chercher d'autres noises, je vous donne ma parole qu'il trouvera à qui parler.
    Châteauvillain est une rude forteresse sur laquelle plus d'un s'est cassé des dents. Philippe y laissera les siennes avant de reprendre Catherine, dans ce cas... De plus, je me réserve alors le droit de lui dire ma façon de penser.

    Il n'y avait rien à ajouter à cela ! Roussay capitula. Il connaissait trop la comtesse pour ne pas savoir qu'elle exécuterait point par point ses menaces.
    Elle était capable de traiter le duc comme un gamin désobéissant. En quittant Saint-Seine, le jeune capitaine pensait que, dans ce cas, il plaindrait sincèrement Philippe s'il devait avoir affaire à sa terrible vassale. Pour son compte, il préférait se mesurer à une armée turque plutôt qu'à Mme de Châteauvillain quand elle était en colère...
    Catherine et Ermengarde devaient quitter l'abbaye le lendemain. La jeune femme avait besoin d'une bonne nuit de repos et, de plus, la comtesse ne tenait pas à ce qu'elle rentrât à Dijon à la suite de son mari enchaîné. Mais, au moment où elles se préparaient à monter en litière après avoir salué et chaleureusement remercié Jean de Blaisy, Catherine eut la sur prise de voir Landry venir à elle. Depuis la fin du combat, elle n'avait que très peu rencontré le jeune homme. Il l'avait embrassée affectueusement mais il avait coupé court à ses remerciements et s'était retiré très vite dans la cellule que l'abbé avait mise à sa disposition. Catherine avait attribué à la fatigue du chemin et de la bataille son extrême pâleur et ses traits tirés. Mais quand il s'approcha d'elle, sa mine lui parut encore plus mauvaise.
    — Je suis venu te dire adieu, Catherine, fit-il simplement.
    — Adieu ? Mais pourquoi ? Je pensais que tu nous accompagnais à Dijon?
    Il secoua la tête, détournant les yeux pour que Catherine n'y vît pas briller des larmes.
    — Non. Je ne retournerai pas à Dijon. Je quitte le service.
    Un silence suivit ces mots. Catherine ne parvenait pas à réaliser ce que Landry voulait dire.
    — Tu abandonnes la Grande Écurie ? Quelle idée ! Es-tu mécontent ?
    T'a-t-on fait tort ou bien es-tu las de servir Monseigneur Philippe ?
    Landry secoua la tête. Malgré son empire sur lui- même, deux grosses larmes rondes roulèrent sur ses joues brunes. Catherine en fut bouleversée.
    Jamais elle n'avait vu pleurer son ami d'enfance. Il promenait dans la vie une inaltérable bonne humeur, une joie de vivre communicative. C'était une force de la nature.
    — Je ne veux pas que tu sois malheureux, s'écria-t-elle chaleureusement.
    Dis-moi ce que je peux faire, comment je peux t'aider, toi, qui m'as sauvée ?

    T'avoir sauvée sera ma grande joie, fit Landry doucement. Mais tu ne peux rien pour moi, Catherine. Je vais rester ici, dans cette abbaye. J'ai déjà demandé à l'abbé de me recevoir parmi ses frères. Il a

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