Inaccessible Étoile

car je les vois s'aider les uns les autres, en tout cas ces trois-là avec qui je passe la soirée et dont je prends le plus grand soin.
L'un d'eux est un ancien chirurgien qui en est arrivé là suite à une rupture amoureuse.
Le second, un ancien cadre supérieur, pour une raison plus ou moins identique.
    Pour le troisième, qui était ébéniste, c'est à la suite de la mort de sa femme et de sa fille dans un accident de voiture et dont il n'est en rien responsable.
Dépressifs, ils se sont laissés glisser, ont perdu travail, famille et logement, se sont désocialisés petit à petit sans vraiment s'en rendre compte.
Le lendemain je retrouverai mon travail, mon logement, mon lit, eux, la rue.
Ils le savaient, mais m'ont donné une leçon d'humanité, sans en être conscients, en me donnant plein d'amour, c'est tout ce qu'ils avaient, mais ils me l'ont offert de bon coeur.
Quel exemple pour ces chrétiens qui se réunissent pour la messe de minuit, le ventre bien plein !
En effet, il suffirait qu’un de ces pauvres entre dans l’église, sale, en haillons, puisse-t-il être un drogué, un alcoolique ou une prostituée, pour que la plupart des membres dans l’église le dévisagent de façon hautaine, méprisante.
Ce pauvre repartira sans avoir trouvé ce qu’il était venu chercher, l’amour de Christ peut-être.
Christ qui frappe à la porte, le pauvre veut ouvrir, mais ces chrétiens de nom seulement, l’empêchent d’ouvrir la porte, le renvoyant dans les ténèbres du dehors. Quelle sera alors la réaction de Christ au jour du jugement. En effet, la foi sans les oeuvres est morte, c’est écrit ! (Jacques 2.14 à 20).
La vie dans la cité ne me pose aucun problème, pas même avec les jeunes vu que je ne m’occupe que de mes affaires et pas des leurs. Ils me connaissent et me laissent tranquille, ils sont même polis avec moi.
Je vais souvent, lorsque je suis de repos, me promener dans Marseille, vers les calanques.
Je peux alors réfléchir et méditer sur ce qu’a été ma vie, sur ce qu’elle est, sur le sens de la vie en général, sur le sens de la mienne en particulier. J'ai à nouveau la sérénité d’une vie calme et paisible après les tempêtes que je viens de traverser ces dernières années.
Je n’oublie pas que le Seigneur a entendu mon cri dans cette cellule, lors de ma garde à vue, mais je ne sais encore comment prendre contact avec lui, sinon en essayant de lire la Bible que m’avait offert les enfants, lors d’un précédent Noël avec eux.
Une belle Bible, version André Chouraqui, belle, mais pas évidente à lire vu que beaucoup de termes ont gardé leurs origines hébraïques.
Je garde précieusement cette Bible, même si c’est avec une version Segond que j’étudie, que je découvre la foi.

Existentialisme chrétien
    J'ai alors de nombreux entretiens avec Mamy qui me forme comme psychothérapeute et notamment de longues discussions sur l'existentialiste.
Elle m'explique alors que l'existentialisme est un courant philosophique et littéraire mettant en avant la liberté individuelle, la responsabilité ainsi que la subjectivité. Il considère chaque personne comme un être unique qui est maître de ses actes et de son destin.
L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait, le résultat de son projet d'être. Il n'est pas ce qu'il a voulu être, car vouloir entend une volonté consciente, mais il est le résultat de ses choix, il est donc responsable de ce qu'il est.
L'homme façonne lui-même ce qu'il croit être juste ou vrai, et de ce point de vue il est seul responsable, devant lui-même et la civilisation, de ses actes.
L'homme est le seul vrai maître de ses pensées et de ses croyances : Chaque personne est un choix absolu de soi. (L'Être et le Néant, J.P. Sartre).
L'existentialisme implique la liberté et le libre arbitre et s’élève donc contre le déterminisme matériel. Selon l'existentialisme sartrien, l'homme est donc, paradoxalement, condamné à la liberté puisque : il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté.
L'homme, par ses choix, définit lui-même le sens de sa vie. Je suis assez d'accord avec elle et ça me correspond plutôt bien par le fait que j'assume mes actes, mes choix, mais également mes erreurs dans ces choix, mais je vais bientôt rentrer dans une période plus précise de l'existentialisme, celle de l'existentialisme chrétien.
Quelques mois plus tard, quittant le travail tôt, ayant fait une partie de