Indomptable

peigne
    orné de pierres précieuses qui était un cadeau de Dominic.
    Du sommet du tertre où était à présent installé
    Dominic, les remous et les ondulations de la chevelure de
    Meg ressemblaient à des flammes que l’on démêlait avec
    des doigts en or. La petite mélodie des clochettes qu’elle
    portait aux poignets et autour de ses hanches s’adaptait par-
    faitement à la journée, tout comme le chant des oiseaux.
    Peu importe l’intensité avec laquelle Dominic s’ordonna
    de surveiller les mercenaires, la musique et la beauté de son
    épouse captaient son regard. Il marmonna un juron, ferma
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    ELIZABETH LOWELL
    les yeux et tenta d’entendre quelque chose de plus sinistre
    que les petites clochettes et l’appel limpide des oiseaux
    chanteurs.
    Rien ne parvint à ses oreilles si ce n’est le bourdonne-
    ment indolent d’insectes et le soupir secret de la brise
    entre les feuilles tendres du printemps. Dominic regarda
    Crusader et se fia à l’instinct de l’étalon face au danger.
    La tête de l’animal était baissée, et il mâchonnait non-
    chalamment quelques pousses tendres. De temps en temps,
    Crusader levait la tête et humait la brise, les narines dilatées
    et les oreilles dressées, analysant le vent à la recherche de la
    moindre trace de danger. Apparemment, aucune odeur
    d’intrus, de chevaux ou de chiens — ni d’odeurs familières,
    non plus — ne fut détectée par l’étalon puisqu’il se remettait
    à frotter son museau contre les feuillages à la manière d’un
    cheval qui avait plus l’air de s’ennuyer que d’avoir faim.
    Le soleil réchauffait les terres de manière bienfaisante.
    Le relâchement commença à envahir Dominic, dissipant la
    tension de la fuite et de la bataille. Il regarda en arrière vers
    la chambre et vit Meg étendue dans l’herbe, ses cheveux
    soyeux et splendides éparpillés autour de sa tête. La tenta-
    tion le poussant à la rejoindre fut plus forte que toutes celles
    qu’il avait connues jusqu’alors.
    Dominic résista au chant de sirène invitant à la paix et à
    la relaxation, mais sa vigilance ne trouva pas de récom-
    pense dans le calme de la journée. Finalement, il redes-
    cendit du tertre, amena Crusader près du passage et
    l’attacha à l’entrée à l’extérieur, là où aucun homme ne pour-
    rait passer sans alarmer l’étalon.
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    INDOMPTABLE
    Dans la chambre, Dominic ôta son heaume avec lassi-
    tude et le déposa. Son manteau noir constitua un lit confor-
    table sur l’herbe et les fleurs. Dès qu’il l’eut étendu, il souleva
    Meg et l’installa sur le manteau avant de s’allonger à côté
    d’elle. Le poids des rayons du soleil s’insinua en lui plus
    profondément qu’aucune bière ne l’avait jamais fait. Il enleva
    son haubert et ses chausses, savourant d’être libéré de son
    attirail de guerre. Avec un long soupir, il attira Meg dans
    ses bras.
    Pour la première fois depuis qu’il avait négocié sa propre
    liberté contre celle de ses hommes à Jérusalem, Dominic le
    Sabre dormit sans rêver.
    Lorsque Meg se réveilla la première, elle ne savait plus où
    elle se trouvait. Pourtant, elle ne ressentit aucune frayeur.
    La chaleur du soleil et le doux sifflement des oiseaux de la
    forêt lui confirmèrent qu’elle était en sécurité, cela avant
    même d’avoir ouvert les yeux. Ce qui la rassura encore
    davantage que les chants d’oiseaux fut la chaleur intense
    des bras de Dominic autour d’elle et le battement régulier et
    apaisé de son cœur sous sa joue.
    Soudain, Meg se souvint de leur course effrénée dans la
    forêt. Elle releva la tête juste assez pour regarder, au travers
    du passage, la clairière et les arbres qui entouraient le site
    ancien. Crusader se tenait à l’entrée du tertre, la tête baissée
    et tout son poids posé sur trois pattes, dormant debout à la
    façon des chevaux.
    Les ombres à l’entrée du tertre avaient peu bougé, ce qui
    fit comprendre à Meg que son sommeil n’avait pas été long.
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    ELIZABETH LOWELL
    Pourtant, elle se sentait étonnamment reposée. C’était tou-
    jours le cas lorsqu’elle venait ici. C’était comme si la paix des
    mille dernières années s’était accumulée en cet endroit pour
    être absorbée par ceux qui étaient assez sages pour franchir
    les dolmens et rejoindre le tertre ensoleillé.
    Lorsque Meg tourna le visage vers Dominic, elle se
    rendit compte qu’il avait ôté son attirail de guerre pour