Indomptable
s’al-
longer au soleil à ses côtés. Lui aussi devait avoir ressenti le
pouvoir curatif de l’ancienne clairière.
Une prise de conscience la foudroya comme un coup de
tonnerre. Gwyn l’Ancienne n’avait connu aucun homme
qui, au cours des mille dernières années, ait été capable de
mettre assez longtemps son malaise de côté pour franchir le
cercle intérieur de pierres, encore moins pour succomber à
la paix sacrée du tertre et s’y abandonner dans un sommeil
profond.
Pourtant Dominic venait de le faire.
La preuve de cet événement incroyable était sous ses
yeux, son corps puissant détendu, ses yeux fermés, dormant
aussi profondément qu’un bébé. Dominic le Sabre, un guer-
rier aussi puissant qu’il arrivait même à inquiéter le roi
d’Angleterre, communiait de manière déroutante avec la
paix.
— Travaillez avec moi, chère épouse. Aidez-moi à apporter la
paix sur les terres.
Les paroles furent tellement claires que dans un pre-
mier temps, elle pensa que Dominic les avait prononcées à
voix haute. Mais elle finit par comprendre qu’elle venait
d’entendre ce que Dominic lui avait dit quelques jours plus
tôt lorsqu’il avait émergé de l’emprise du poison et l’avait
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INDOMPTABLE
regardée avec des yeux aussi limpides que la source sacrée
qui jaillissait au pied du tertre.
— Travaillez avec moi, chère épouse. Aidez-moi à apporter la
paix sur les terres.
— Comment ?
— Mélangeons le sang des Saxons et des Normands.
Donnez-moi des fils.
Dans un silence qui débordait de possibilités, Meg
observa les cils épais et irréguliers de Dominic, et les
mèches bouclées et souples qui étaient souvent dissimulées
sous le heaume de guerre. Elle se souvint combien ses che-
veux étaient doux et froids entre ses doigts, comme ils
étaient chauds près de son crâne, et combien il aimait sentir
ses ongles se balader sur sa peau.
Doucement, Meg promena sa paume sur la chemise
souple en cuir que Dominic portait sous son haubert. Sous
les lacets de la chemise reposait une toison noire et dense.
Épaisse, frisée, elle ne ressemblait pas à la chevelure de
Dominic. Elle se demanda si sa toison serait aussi fasci-
nante entre ses doigts qu’elle l’était déjà du bout des doigts.
À peine cette pensée lui avait-elle traversé l’esprit qu’elle
était déjà en train de défaire les lacets afin de pouvoir y
glisser librement les doigts.
Avec un petit gémissement de plaisir, Meg découvrit
que les courbes musclées du torse de Dominic étaient à la
fois chaudes et souples, et que la toison sombre taquinait sa
paume de manière irrésistible. Elle le caressa avec des mou-
vements lents de la main, le plaisir qu’elle ressentait à le
toucher de cette façon la faisant sourire.
Un léger changement de tension sur le corps de Dominic
fit comprendre à Meg qu’il était en train de se réveiller. À
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ELIZABETH LOWELL
contrecœur, elle mit fin à ses caresses et commença à retirer
ses doigts de sous la chemise.
Une main durcie par la guerre s’abattit sur la sienne,
emprisonnant sa paume contre la poitrine de Dominic.
— N’arrêtez pas, dit-il d’une voix rauque, sinon je serai
encore plus jaloux de Black Tom que je ne le suis déjà.
Le sourire de Meg s’élargit. Elle leva la tête jusqu’à pou-
voir plonger son regard dans des yeux argentés aussi clairs
et aussi troublants que la source sacrée de la Vallée des
Druides.
— Ou bien préférez-vous caresser Black Tom parce
qu’il a plus de fourrure que moi ? demanda malicieusement
Dominic.
— J’en doute. Vous me semblez avoir une fourrure vrai-
ment extraordinaire.
La respiration de Dominic s’accéléra au moment où Meg
glissa sa main sous la chemise et recommença à le caresser.
Une vague de plaisir le parcourut et l’expression sur le
visage de Meg lui apprit qu’elle prenait autant de plaisir que
lui à le caresser.
— Avez-vous froid ? demanda Meg, inquiète.
— Non.
La voix de Dominic était très profonde, et ses yeux
étaient embués d’une sensualité paisible et taquine que Meg
n’avait jamais vue auparavant chez son époux.
— Vous avez frissonné, fit-elle remarquer.
— Oui.
Il déplaça sa main. Il caressa, du dos de l’index, la joue
de Meg, son menton, sa nuque, le creux de sa gorge. La
caresse lui arracha un soupir tremblant.
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INDOMPTABLE
— Avez-vous froid ? demanda Dominic.
On
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