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Indomptable

Indomptable

Titel: Indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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à fait, dit Meg. Il reste encore un peu d’eau,
    tu vois ?
    — Vous et vos coutumes des Druides de la Vallée, dit
    Eadith en secouant la tête. Pour savoir où en est le passage
    du soleil, je me réfère aux cloches de l’église.
    Comme pour renforcer les paroles de la servante, les
    cloches se mirent à retentir à nouveau. Meg inclina la tête et
    toucha la croix en argent qui pendait sur sa poitrine nue.
    — Madame ?
    Eadith attendit que Meg lui prête attention. Les bras de
    la servante étaient surchargés des vêtements argentés peu
    communs que Gwyn avait apportés le jour où le roi avait
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    ELIZABETH LOWELL
    décrété que Lady Margaret de Blackthorne épouserait
    Dominic le Sabre. La robe n’était pas neuve. Lady Anna la
    portait le jour de son mariage, de même que la mère d’Anna.
    De la même manière que l’eau qui subsistait dans le bol
    d’argent des Druides de la Vallée, le vêtement scintillait
    délicatement comme s’il avait infusé dans un clair de lune
    antique.
    Meg regarda la robe et se souvint de ce qu’avait dit
    Gwyn : « Puisses-tu donner naissance à un fils. »
    À présent, Meg se demandait si la robe de mariée, tout
    comme l’horloge, avait été transmise de mère en fille au
    cours de toutes ces années, et si chaque fille qui la recevait,
    espérait être celle qui donnerait naissance à un fils des
    Druides de la Vallée.
    « Mon Dieu bien-aimé, accordez-nous la paix. »
    — Lady Margaret, il faut vraiment que nous nous
    dépêchions.
    À contrecœur, Meg se détourna et arrêta de contempler
    le ruissellement modéré de l’eau du bol en argent vers le
    récipient en ébène.
    — Le prêtre est toujours lent, dit-elle distraitement. Il
    s’habille avec plus de soin qu’une mariée.
    — Avec plus de soin que vous, c’est certain !
    — Dominic le Sabre épouse le château de Blackthorne,
    pas moi. Il se marierait avec moi même si j’arrivais vêtue de
    sac de toile et de cendres.
    — Même si c’est le cas, vous devez vous faire plus belle
    que cette catin normande.
    Meg détacha son esprit de l’écoulement constant de l’eau
    depuis le bol argenté vers le noir, les gouttes glissant dans
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    l’obscurité aussi sûrement que le château de Blackthorne
    dans la guerre.
    — Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle.
    — La Marie, marmonna Eadith, donnant à la femme le
    surnom que les servantes qui devaient constamment
    répondre à ses exigences lui avaient attribué. Les hommes
    ne peuvent la quitter des yeux, qu’ils soient des porcs nor-
    mands ou de nobles saxons.
    — Si les hommes sont pareils à des pies, éblouis par
    tout ce qui brille, laisse-les glisser dans le puits de l’amante.
    — Ce sont des chiens, pas des pies, dit Eadith avec
    amertume. Un sourire aux lèvres écarlates, une poitrine
    parfumée faisant de l’œil, une jambe dévoilée de temps à
    autre lorsqu’elle monte les escaliers… Ils la suivent comme
    des chiens derrière une chienne en chaleur. Et Duncan est à
    la tête de la meute.
    — S’il tombe malade à cause de son puits surutilisé, dit
    Meg avec calme, j’ai une lotion qui le remettra sur pied une
    fois de plus.
    Eadith ne dit rien.
    Lorsque Meg lut la peine sur le visage de sa servante,
    elle se rendit compte à quel point Eadith avait espéré attirer
    le regard de Duncan.
    — C’est mieux ainsi, dit Meg en touchant le bras de sa
    servante. Votre père était un comte. Votre mari l’était égale-
    ment. Vous méritez bien mieux dans la vie que de devenir
    la maîtresse de Duncan.
    Les courbes aigries de la bouche d’Eadith laissaient
    paraître son désaccord. Avec des gestes rapides et secs, elle
    tapota le vêtement argenté.
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    — Si Duncan n’avait pas tant d’ambition, j’aurais pu
    devenir sa femme , dit amèrement Eadith. Mais il aspire à
    posséder des terres, et je n’ai ni fortune ni terres à lui offrir.
    Je deviendrai donc la femme d’un homme pauvre. Pouah.
    Autant devenir la maîtresse d’un homme riche !
    — Mieux vaut être un faucon indompté, libre des
    hommes et de la fortune de la même manière.
    — C’est facile pour vous de dire une chose pareille,
    rétorqua Eadith. Un peu plus loin dans l’église vous attend
    un chevalier qui possède des pierres précieuses et de l’or
    qui valent trois fois votre poids lorsque vous êtes complè-
    tement habillée. Avant que les cloches ne sonnent la fin
    de la journée, vous deviendrez une des

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