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Indomptable

Indomptable

Titel: Indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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    Muette, Meg s’agrippa au silence, demandant ce qu’elle
    devait faire.
    La réponse fut tout aussi muette. Du vert s’éleva dans la
    solitude qui l’entourait. Des formes se matérialisèrent dans
    le vide. Des plantes, qui poussaient secrètement et buvaient
    des gouttes de pluie, ouvraient leurs feuilles à la lumière
    d’un soleil invisible. Les plantes avaient toutes la même cou-
    leur, la même forme, les mêmes feuilles, le même sens du
    silence et poussaient sur une terre ancienne et paisible.
    « Va. »
    Les yeux toujours clos, Meg s’assit précipitamment, le
    cœur cognant dans sa poitrine. Sa tête vibrait à la suite de
    la violence de son rêve. Une seule certitude résonnait dans
    son esprit et dans son corps.
    « Danger. »
    Avec un cri étouffé, Meg ouvrit les yeux, courut à la
    fenêtre et ouvrit les volets.
    Rien ne vint l’accueillir, à part le silence inquiétant qui
    précède l’aurore. Dans quelques instants, un coq annonce-
    rait le lever du soleil et, ensuite, irait se pavaner devant ses
    poules, fier de ses prouesses et de la certitude qu’il
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    INDOMPTABLE
    engendrerait les futures générations. Dans les instants qui
    suivraient le chant du coq, les paysans et les serfs s’acti-
    veraient, des feux seraient allumés pour la cuisine,
    des hommes crieraient dans la cour où ils discuteraient des
    tâches à effectuer et des jeunes filles à courtiser.
    Dans les instants à venir…
    Mais pas à cet instant. À présent, seul régnait un sublime
    silence tandis que la terre attendait l’arrivée du soleil.
    Retenant sa respiration, Meg regarda par la fenêtre
    étroite, tendue vers le brouillard fantomatique qui s’élevait
    au-dessus du bassin de retenue et du bassin aux poissons,
    ainsi qu’au-dessus des prairies et du lac. Aucun mouvement
    n’était visible. Aucun bruit d’armures ou de brides ne fen-
    dait le silence, aucun claquement de sabots, aucun ordre
    sourd donné à des hommes qui rampaient dans l’aurore.
    Pourtant, le danger existait. Meg en avait la certitude de
    la même manière qu’elle savait que ses yeux avaient la cou-
    leur verte propre aux Druides de la Vallée.
    La certitude de ce danger était comme un couteau planté
    dans son cœur. Elle avait cru que le mariage mettrait fin aux
    risques de guerre. Elle avait cru que son mariage assurerait
    la sécurité à son peuple et la survie du château de
    Blackthorne.
    Et à présent, elle avait pour seule certitude que quelque
    chose ne tournait pas rond, et cela de manière féroce.
    « Mort. »
    Meg frissonna.
    « Désastre. »
    Elle n’avait plus rêvé de façon aussi réelle depuis la nuit
    où sa mère avait rejoint la forêt sans en revenir. Jamais.
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    ELIZABETH LOWELL
    « M’appelles-tu, mère ? Vais-je enfin connaître les secrets
    de l’ancien tertre ? »
    Dès le moment où la clairière hantée lui vint à l’esprit, la
    certitude de devoir s’y rendre grandit en Meg. Cet endroit
    où la terre n’était pas tourmentée par l’homme, où les
    plantes poussaient sur un sol ancien, recelait des secrets
    médiévaux ; là-bas, elle récolterait la clé de ce qui séparait le
    château de Blackthorne de la destruction.
    Elle ne savait pas pourquoi elle en était certaine.
    Elle savait uniquement que c’était aussi vrai que la mort.
    Sans bruit, Meg ôta sa chemise de nuit et enfila les vête-
    ments de roturière qu’elle mettait pour travailler dans son
    jardin de plantes ou dans les fauconneries. Ses doigts
    engourdis par le froid et la terreur coiffèrent maladroite-
    ment ses cheveux pour former des nattes fluides qu’elle
    attacha avec des liens de cuir.
    Revêtue d’un foulard tout simple et d’un bandeau sur la
    tête, de chaussettes en laine aux pieds et de bottes à la main,
    Meg se faufila à pas de loup le long des couloirs en pierre du
    château et dévala l’escalier en spirale. Elle fit une seule halte,
    suffisamment longue pour attraper un peu de pain et de
    fromage dans le garde-manger et enfiler ses bottes. Ensuite,
    elle se dirigea à toute vitesse vers l’avant-corps.
    Un étranger aux cheveux blonds gardait l’entrée. Il auto-
    risait les domestiques à aller et venir entre le château et le
    mur d’enceinte puisqu’ils vaquaient à leurs corvées mati-
    nales. L’homme lui jeta à peine un coup d’œil lorsqu’elle
    sortit précipitamment.
    Dans la cour, de la fumée s’élevait de la cuisine, se
    mélangeant à l’aube brumeuse. Les

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