Indomptable

passée.
    Les cloches de l’église retentirent dans le silence, annon-
    çant l’heure et indiquant qu’il était temps de rejoindre les
    champs. En temps normal, le son des cloches réjouissait
    Meg. Ce matin, il la provoquait simplement, amplifiant le
    besoin pressant qui grandissait à chacun des pas qui l’éloi-
    gnaient du château.
    « Danger. »
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    c 12
    — Elle est partie, dit Simon d’un ton catégorique.
    Dominic leva les yeux de la lance terne et très
    abîmée qu’il venait de trouver dans l’arsenal de Blackthorne.
    — Elle ? demanda-t-il d’un ton absent.
    — Lady Margaret.
    — Bon sang ! rugit Dominic.
    Il tourna le regard vers le pitoyable intendant dont
    la journée ne s’était pas améliorée jusqu’alors. Il avait
    dû faire face à des commentaires désobligeants de la part
    de Dominic sur l’état déplorable du château, en général,
    et de l’arsenal, en particulier.
    — Veillez à ce que chaque domestique balaie et récure
    tous les sols du château, dit sèchement Dominic à l’homme.
    Veillez ensuite à ce qu’ils disposent des plantes odorantes et
    de nouveaux joncs jusqu’à ce que tout le château soit aussi
    propre que les appartements de Lady Margaret. M’avez-
    vous compris ?
    — Oui, monsieur.
    — Dans ce cas, allez-y.
    L’homme obéit à une vitesse remarquable. Le bruit de
    ses pas retentit dans la grande salle et sur les marches
    de l’escalier en spirale de la tour d’angle, au rythme d’un
    rapide battement de tambour.
    — Quand ? demanda Dominic, décochant un glacial
    regard gris vers son frère.
    — Je ne sais pas.
    ELIZABETH LOWELL
    — Où se trouve sa servante ?
    — En train de flirter avec tes chevaliers.
    Les yeux de Dominic se plissèrent tandis qu’il jouait
    avec la lance rouillée, d’un air absent.
    — Quelle est la dernière personne à avoir vu Meg ?
    demanda-t-il.
    — Harry. Il l’a laissée sortir par la guérite d’entrée,
    avant l’aube.
    Le fait que Meg n’ait pas bien dormi, elle non plus, était
    une maigre consolation pour Dominic qui avait passé la
    nuit à se consumer d’un désir insatisfait.
    — Qui l’accompagnait ? demanda-t-il.
    — Personne.
    La maigre consolation de Dominic s’évanouit.
    — Elle était seule ? demanda Dominic d’un air
    incrédule.
    — Oui.
    La voix de Simon était âpre.
    — Qu’a dit Sven pour se justifier ?
    — « Un homme doit dormir de temps à autre, je vous
    prie de me pardonner, monsieur. » Il pensait qu’elle reste-
    rait plus tard au lit ce matin, davantage que tous les autres
    jours.
    L’exacte imitation de la voix de Sven faite par Simon
    soutira un léger sourire à Dominic.
    — Harry, proposa Simon, a pensé qu’elle allait simple-
    ment voir ses jardins, comme elle le fait habituellement.
    — Qu’y a-t-il donc à voir là-bas ? objecta Dominic. Les
    champs sont dénudés.
    178
    INDOMPTABLE
    — Ses jardins ont été plantés bien avant que John n’ait
    des fermiers pour travailler les champs seigneuriaux avec
    charrues et bœufs.
    Dominic grommela.
    — Envoie quelqu’un dans les jardins de Meg pour la
    ramener. Avec tous ces mercenaires expropriés dans le coin,
    il n’est pas prudent pour une femme seule de s’éloigner.
    Simon lança à son frère un regard incrédule.
    — Penses-tu que j’aie si peu de cervelle pour ne pas
    avoir envoyé quelqu’un la chercher ? Je te dis qu’elle est
    partie !
    — Et les paysans ? Est-elle partie au chevet d’une femme
    en train de donner naissance ?
    — Non. Aucun vassal ne l’a vue depuis qu’elle a dis-
    paru dans le brouillard ce matin. Les gens du village ne
    l’ont pas vue non plus.
    Dominic jeta la lance dans un coin de l’armurerie avec
    une telle force que des éclats de rouille et des morceaux de
    pierre se détachèrent.
    — Va chercher les chiens, dit sèchement Dominic. Dis à
    Harry d’ouvrir complètement les portes.
    Avant même que les mots ne franchissent la bouche de
    Dominic, l’aboiement excité et le hurlement de ses lévriers
    démontrèrent que Simon avait devancé le désir de son frère.
    Les chiens avaient été emmenés par le maître-chien et atten-
    daient à l’extérieur, impatients de partir à la chasse.
    — Crusader est sellé et prêt pour toi, dit Simon avant
    que Dominic ne puisse le demander.
    — Prépare également ton propre destrier, dit Dominic.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Que fait-on pour le château ? Qui en sera responsable ?
    — Thomas le