Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Indomptable

Indomptable

Titel: Indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
Vom Netzwerk:
pavés des chemins
    172
    INDOMPTABLE
    souvent empruntés étaient glissants et froids. Meg s’y
    déplaça comme si elle marchait sur des œufs. La guérite à
    l’entrée était froide et sombre malgré la torche qui brûlait
    à côté de la chaise du gardien.
    — Bonne journée à vous, dit Harry, se redressant sur
    ses pieds. Vous vous êtes levée et êtes prête bien tôt.
    — J’ai négligé mon herboristerie et mes jardins, dit Meg.
    — Oui, dit gravement Harry. J’ai entendu les plantes
    implorer gentiment leur lady toute la journée d’hier. J’ai
    envoyé Black Tom leur dire que vous étiez débordée à cause
    de vos devoirs en tant qu’épouse du nouveau seigneur du
    château, mais le chenapan s’est contenté de se rouler dans
    les herbes à chat et n’a eu aucune parole de réconfort pour
    les petites plantes.
    Le pétillement dans les yeux de Harry était évident
    même dans l’obscurité de la guérite. Meg lui sourit malgré
    l’urgence qui la taraudait. Elle toucha la main de Harry
    lorsqu’il lui ouvrit la porte.
    — Vous illuminez ma journée, murmura-t-elle.
    — Non, madame. C’est vous qui illuminez nos jour-
    nées. Il n’y a aucun de vos sujets qui n’ait d’histoire à
    raconter à propos de votre gentillesse.
    Avec un sourire, Meg secoua la tête en signe de
    désaccord.
    — Je ne peux me plaindre d’aucun de vous pour ce qui
    est d’avoir reçu des preuves de gentillesse.
    — Êtes-vous…
    La voix de Harry s’éteignit. Une coloration rouge qui
    n’avait rien à voir avec la lueur de la torche apparut sur ses
    joues patinées.
    173
    ELIZABETH LOWELL
    — Est-ce que tout va bien, madame ?
    Lorsque Meg comprit que Harry la questionnait quant à
    son nouveau statut d’épouse plutôt que celui de jeune
    femme, elle rougit jusqu’à la racine des cheveux.
    — Les gens…
    Harry s’éclaircit la gorge et réessaya.
    — Votre mère était une étrangère lorsqu’elle est arrivée
    ici. Nous avons vu… C’est que, votre père était un homme
    rude lorsqu’il avait bu. Et lorsqu’il était…
    — Oui, chuchota Meg.
    Harry trépigna, mal à l’aise.
    — Vous n’êtes pas une étrangère pour nous, madame,
    dit-il d’un souffle. Si ce Normand, ce bât… euh… si le sei-
    gneur vous fait du mal, nous ne l’accepterons pas. Si vous
    avez besoin de nous, il vous suffira de crier, et nous accour-
    rons et formerons un bouclier devant ce diable. Vous n’avez
    pas besoin de vous réfugier dans la forêt, comme votre
    mère, afin de trouver la paix. Un homme peut subir toutes
    sortes d’accidents pendant la chasse. Je vous le promets.
    Des larmes brillèrent dans les yeux de Meg, les rendant
    immenses. Elle déposa un baiser rapide sur la joue de Harry
    qui rougit davantage devant ce signe d’affection.
    — Dites aux gens qu’ils se tranquillisent, dit Meg. Lord
    Dominic ne s’est pas montré peu aimable avec moi de la
    manière que vous redoutez.
    Avant que Harry ne puisse parler, Meg était partie. Elle
    se hâta de passer la porte et le pont-levis tel un spectre
    volant. Des frissons, qui n’avaient rien à voir avec la matinée
    glaciale, firent frémir son corps, lui coupant le souffle. En
    effet, Dominic n’avait pas forcé son épouse Druide de la
    Vallée. Il l’avait simplement laissée goûter au paradis sur
    174
    INDOMPTABLE
    ses lèvres et lui avait ensuite annoncé qu’elle était seule
    dans ce paradis ; puisque de son corps, il n’attendait que des
    fils.
    « Vous trouvez-vous en enfer, John ? Riez-vous devant
    l’enfer que vous avez érigé pour les autres sur terre ?
    Dominic désire uniquement un fils, un héritier.
    » Rêve futile. Dominic n’a pas d’amour en lui, unique-
    ment un besoin brûlant de fonder une dynastie ainsi que
    l’intelligence d’un stratège rusé devant la bataille qui
    s’annonce. »
    Le chemin sillonnait entre de basses clôtures en pierre
    sèche qui délimitaient les champs des pâturages. Les sillons
    profonds et brun foncé glissaient à cause de l’humidité. Des
    lignes parallèles de couleur vert clair témoignaient de la
    première et fragile croissance de la future récolte. Des
    merles sautaient de crête en crête parmi les sillons à la
    recherche de graines ou d’insectes. Comme de pâles nappes
    de brume, les moutons rôdaient dans les pâturages, et
    leurs lèvres noires habiles cherchaient de nouvelles pousses
    entre les brins de paille formés par l’herbe de l’année

Weitere Kostenlose Bücher