Indomptable
ensuite, la
seconde. Doucement, il embrassa le centre de chaque paume
et, ensuite, la goûta d’un seul contact de sa langue.
Le son qu’émit Meg était une combinaison de surprise
et de découverte sensuelle. Il monta à la tête de Dominic
comme un vin chaud en hiver. Il désirait ardemment l’at-
tirer dans ses bras pour un baiser profond, mais son corps
s’était durci d’un coup, ce qui ne laissait rien présager de
bon pour la bonne marche de son jeu de séduction prudent
et inachevé, s’il voulait gagner la première bataille dans
cette guerre visant à séduire la sorcière Druide de la Vallée.
« Un homme trop impatient dans le dressage de son
faucon le perdra le premier jour qu’il détachera ses jets, se
rappela Dominic. J’ai à peine réussi à mettre la laisse en
place, et encore moins à lui apprendre à voler à ma demande
et pour mon plaisir.
» La prendre maintenant reviendrait à perdre la guerre
pour le simple plaisir de gagner une douce bataille. Seul un
idiot se laisse mener par sa passion. »
La froide détermination fit barrage au feu flamboyant
en Dominic, lui permettant de rester aux commandes de sa
volonté et du combat de séduction.
Dominic lâcha les mains de Meg et la fit pivoter de façon
à ce qu’elle lui tourne le dos. Il ôta le bandeau et le foulard
qu’elle avait rapidement remis en place sur son crâne après
leur lutte. Dans la lumière tamisée de la chambre, ses
247
ELIZABETH LOWELL
cheveux flamboyaient de manière somptueuse. La tentation
de plonger ses mains dans sa chevelure opulente et soyeuse
fut tellement intense qu’il y succomba presque. À la place, il
coiffa rapidement ses cheveux en nattes, enveloppa chacun
d’elles d’une chaîne et laissa pendre les grelots.
Lorsque Dominic eut terminé, il ne resta plus qu’une
seule longue chaîne dans ses mains. Il l’enroula autour de la
taille étroite de Meg, ramena l’or sur ses hanches rondes et
attacha la chaîne comme s’il s’agissait d’une ceinture, per-
mettant aux longues extrémités de descendre en cascade et
de frôler le sol.
Meg se tenait debout, couverte de richesses élégantes
et de sonorités voilées. À chacune de ses inspirations, à
chacun de ses pas, les clochettes se faisaient doucement
entendre.
— Vous ressemblez à un faucon fait de feu, dit Dominic
en observant le jeu des flammes de la bougie dans la cheve-
lure de Meg. Et vous portez des laisses d’or comme le ferait
un faucon magique.
Posément, il fit pivoter Meg afin qu’elle se retrouve face
à lui. Il baissa le regard vers elle, ses yeux aussi clairs et
froids que l’eau printanière tandis qu’il lui prenait le visage
dans ses deux mains.
— Avez-vous faim, chère épouse ?
— Oui, répondit-elle à voix basse. J’ai uniquement
mangé un morceau de pain et de fromage depuis l’aube.
Avec un sourire étrange, Dominic se tourna et se dirigea
vers la porte. Il l’ouvrit et vit le dîner froid qu’il avait
demandé à Simon d’apporter.
— Du pain, des fromages, de la volaille, de la moutarde,
de la bière… énuméra Dominic.
248
INDOMPTABLE
Il ramassa le plateau, revint dans la chambre et ferma la
porte derrière lui d’un mouvement de pied désinvolte.
— … des figues, des raisins, des noix, des amandes au
miel, poursuivit-il, et un tas de légumes crus dont l’utilité
m’échappe. Simon a-t-il pensé qu’un lapin se joindrait à
nous pour le repas ?
Meg sourit.
— C’est Marta, la cuisinière. Elle sait que j’ai un faible
pour les légumes frais au printemps.
— Vraiment ?
Un seul sourcil noir se releva tandis que Dominic fixait
le petit tas de légumes d’un air sceptique.
— S’agit-il d’un rite des Druides de la Vallée ?
demanda-t-il.
— Non, répondit Meg en riant et en tendant la main
vers un morceau de verdure croquante. Même Gwyn me
taquine parce que je grignote dans mon jardin comme un
mouton.
Dominic se tourna sur le côté, bloquant la main de Meg
avec son corps avant qu’elle ne puisse attraper un quel-
conque aliment.
— Patience, petit faucon. Certaines petites choses doi-
vent être faites avant que vous ne mangiez.
Stupéfaite, Meg observa Dominic déposer le plateau sur
la table à côté de son gros fauteuil et, ensuite, faire le tour
de la chambre pour éteindre chaque bougie et lampe à
huile. Et elles étaient nombreuses, car elle avait un besoin
vital de lumière, le même
Weitere Kostenlose Bücher