Indomptable

Viens,
    nous allons attendre à l’extérieur. La torche que tu portes
    souille l’air de l’herboristerie de Meg.
    À l’extérieur, Simon lança à Dominic un regard
    inquisiteur.
    — La jeune femme doit, en effet, être une sorcière.
    Dominic marqua son interrogation par un son qui son-
    nait davantage comme un ronronnement de satisfaction.
    — Je t’ai quitté suffisamment en colère pour la fouetter
    à vif, dit Simon, et l’instant d’après, je te retrouve en train de
    rire comme un gamin.
    Le sourire que Dominic lui adressa, mit Simon mal à
    l’aise.
    — C’est sérieux, dit Simon.
    — Pourquoi ? Ne puis-je pas rire comme les autres
    hommes ?
    — Elle t’a ensorcelé, dit Simon sans mâcher ses mots,
    tout comme Eadith a dit qu’elle le ferait.
    — C’est là un doux enchantement, rétorqua Dominic en
    souriant.
    — Bon sang, tu es envoûté. Fais attention à ton âme,
    mon frère, ou bien Duncan de Maxwell obtiendra bientôt
    par la traîtrise ce qu’il n’a pu obtenir par la force !
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    c 15
    Meg porta à deux mains le flacon soigneusement fermé
    dans le château, et remonta jusqu’à ses appartements.
    En temps normal, elle aurait laissé la potion infuser dans
    un endroit sombre de l’herboristerie, mais elle était effrayée
    à l’idée de quitter la bouteille des yeux.
    Avec un mélange d’irritation et d’amusement, Dominic
    regarda Meg ouvrir un panneau dissimulé dans la paroi en
    bois qui divisait ses appartements en une chambre et un
    petit salon. Elle déposa la bouteille dans la cavité secrète,
    referma le panneau et poussa un long soupir de
    soulagement.
    — Vous ne direz à personne où se trouve la bouteille ?
    demanda-t-elle avec anxiété en se tournant vers l’homme
    silencieux qui avait suivi chacun de ses pas depuis
    l’herboristerie.
    Dominic haussa les épaules et ferma la porte derrière
    lui.
    — Cela importe-t-il vraiment ?
    — Si quelque chose devait arriver à cette bouteille, je ne
    pourrais remplacer le médicament avant au moins deux
    semaines. À ce moment-là, il pourrait être trop tard.
    — Pourquoi ? À quoi sert-il ?
    Meg réfléchit à toute vitesse, se demandant ce qu’elle
    pouvait dire à Dominic sans rompre la promesse

    qu’elle avait faite à Gwyn. Après une brève hésitation, elle
    ELIZABETH LOWELL
    se mit à parler, choisissant avec précaution les vérités à pro-
    noncer, car elle ne supportait pas de mentir.
    — Certains de mes médicaments sont très puissants.
    S’ils sont donnés de manière abusive, ils peuvent tuer. Ceci,
    dit Meg en faisant un geste en direction de la bouteille
    cachée, est un antidote à une de mes potions les plus puis-
    santes contre la douleur. Après la mort de John, j’ai réalisé
    une nouvelle bouteille de cette potion contre la douleur, il
    est donc plus prudent de faire également l’antidote.
    — Pour qui ?
    — Je ne comprends pas.
    — John est mort. Pour qui préparez-vous donc ce médi-
    cament qui comporte de tels risques ?
    La question franche fit tressaillir Meg. Une nouvelle
    fois, elle choisit ses vérités avec soin.
    — J’ai remarqué que vos chevaliers s’entraînent vigou-
    reusement. Tôt ou tard, vos hommes se blesseront. À pré-
    sent, j’aurai ce qu’il faut pour les soulager.
    Après mûre réflexion, Dominic fixa les yeux verts de la
    Druide de la Vallée qui le regardaient avec une anxiété à
    peine cachée. Il suspectait que toute la vérité ne lui avait pas
    été dévoilée et il savait qu’il n’y avait pas moyen d’en être
    certain.
    — Je n’en parlerai à personne, excepté Simon, dit finale-
    ment Dominic, et il sait déjà que vous avez ramené la bou-
    teille dans vos appartements.
    — Veillez à ce qu’il n’en parle à personne.
    Dominic hocha la tête. Ensuite, il sourit de manière
    plutôt sombre.
    — Vous me devez deux faveurs dorénavant, chère
    épouse.
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    INDOMPTABLE
    Les joues de Meg se colorèrent face à la sensualité et au
    triomphe qui se mêlaient dans le sourire de Dominic.
    — Oui.
    Nerveusement, Meg se tourna pour s’occuper du feu.
    Dominic l’observa tandis qu’elle se penchait pour attiser les
    braises. Plus il passait du temps avec son épouse, plus il
    était impatient de voir arriver ses menstruations et leur fin
    pour pouvoir planter les graines de sa dynastie dans son
    corps soyeux. La grâce de ses mouvements éveilla le désir
    en lui au point d’en ressentir de la douleur.
    Et