Indomptable

C’est plutôt troublant, rétorqua-t-elle.
    — D’être touchée ?
    — Non. Se rendre compte qu’un homme que je connais
    à peine depuis quelques jours a le droit de me toucher
    comme bon lui semble et quand bon lui semble.
    — Troublant, répéta-t-il d’un air pensif. Avez-vous peur
    de moi ? Est-ce pour cette raison que vous êtes partie dans
    les bois ?
    — Je m’attends à ressentir de la douleur lorsque je
    vous appartiendrai, mais ce n’est pas pour cette raison que
    je suis partie dans les bois.
    — Les petites feuilles pour votre potion ? demanda-t-il.
    — Oui.
    Les grelots tintèrent discrètement lorsque Dominic
    enroula la chaîne autour de la cheville de Meg et attacha le
    fermoir. Il testa la sécurité du fermoir et frotta sa paume
    contre son mollet. Elle inspira bruyamment. Le tremble-
    ment subtil de son corps fit murmurer les grelots de façon
    mélodieuse.
    — Pourquoi vous attendez-vous à ressentir de la dou-
    leur lorsque vous m’appartiendrez ? demanda Dominic en
    la caressant doucement. Est-ce si difficile pour vous d’ac-
    cepter un homme ?
    — Accepter ? Comment donc ?
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    INDOMPTABLE
    — Dans votre corps.
    Le souffle de Meg se fit rapide.
    — Je ne sais pas. Eadith m’a dit que ce n’était pas
    plaisant.
    La main de Dominic s’immobilisa, et ensuite reprit ses
    lents et doux mouvements.
    — Pourtant, elle batifole avec assiduité, souligna-t-il.
    — C’est pour un but matériel, pas pour le plaisir. Elle
    cherche un mari. Tout comme vous cherchez à avoir un fils.
    Dominic était un trop fin stratège pour nier la vérité. Il
    feinta simplement dans une autre direction, pour distraire
    son adversaire en continuant à la perturber.
    — Aimez-vous cela, lorsque je vous touche ? demanda-
    t-il en pressant sensuellement son mollet.
    — Je…
    Elle eut le souffle coupé lorsqu’il enflamma à nouveau
    son mollet.
    — Je pense… C’est étrange.
    — Quoi donc ?
    — Votre main est très grande et forte. Vous me faites
    me sentir fragile en comparaison. Pourtant, je ne me vois
    pas du tout comme une personne délicate.
    — Est-ce que cela vous effraie ? demanda-t-il.
    — Cela devrait.
    — Pourquoi ? Pensez-vous que je sois une personne
    brutale, finalement ? demanda Dominic.
    — Je pense que je devrais être reconnaissante que vous
    ne battiez pas les faucons.
    Il rit, mais n’interrompit pas la caresse qui se promenait
    le long de son mollet jusqu’à l’arrière de son genou. De déli-
    cats frissons parcoururent le corps de Meg.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Vous étiez très en colère lorsque vous êtes venu dans
    l’herboristerie, dit-elle en tentant de ne pas se laisser
    distraire.
    — Oui.
    — Et vous êtes vraiment fort.
    — Oui, admit Dominic, cachant son sourire contre le
    surcot de Meg. Mais vous vous êtes tout de même battue
    contre moi, petit faucon.
    Doucement, il traça le pli sensible à l’arrière de son
    genou et la sentit répondre par un frémissement subtil et
    presque réticent. Avec précaution, il ôta son pied de sa
    cuisse et le déposa sur le sol.
    — L’autre pied, à présent, dit Dominic.
    Lorsque Meg bougea, les clochettes tintèrent sous son
    surcot. Elle attendit de nouvelles caresses bouleversantes
    avec un plaisir anticipé et crispé tandis que Dominic enrou-
    lait une deuxième chaîne autour de sa cheville et attachait
    le fermoir. Même si elle trouvait son toucher troublant, elle
    se rendit compte qu’elle aimait ces sensations enivrantes
    qu’il éveillait par ses caresses. Cela lui donna envie d’oublier
    ce dont elle avait bien trop conscience — sous le jeu de
    séduction attentionné de son époux, brûlait la froide ambi-
    tion d’un guerrier plutôt que la torride passion d’un amant
    pour sa partenaire.
    Dominic se redressa avec une élégance qui lui fit penser
    à celle de Black Tom. Il se tenait si proche d’elle que sa
    poitrine frôlait presque la sienne à chaque fois qu’elle
    respirait.
    — Au tour de vos poignets, dit-il.
    Sa voix basse titilla les terminaisons nerveuses de Meg
    presque autant que son toucher. Elle bougea nerveusement,
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    INDOMPTABLE
    ce qui fit tinter les grelots sous ses jupes. Timidement, elle
    tendit les deux mains.
    Dans un silence qui était quelque part intensifié par la
    vibration assourdie des grelots d’or, Dominic enroula des
    bracelets autour de chaque fin poignet de Meg. Lorsqu’il eut
    fini, il leva tout d’abord une des mains de Meg et,