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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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glissa hors du lit et alluma des bou-
    gies tout autour de la pièce jusqu’à ce qu’il n’y ait plus
    aucune ombre où des ennemis pourraient se cacher. Il
    retourna alors se coucher, aussi silencieusement qu’il s’était
    levé.
    — Duncan ?
    Il sursauta de nouveau. Puis, il se tourna vers la voix qui
    lui était à la fois familière et curieusement étrangère. Les
    pensées se déchaînaient comme des éclairs noirs dans
    les ténèbres de son esprit.
    « Elle ne fait pas partie de mon passé.
    » Danger !
    » Je suis entouré d’ennemis.
    » Danger ! »
    Pourtant, alors qu’une partie de lui l’avertissait d’un
    péril, ses souvenirs les plus récents prirent le dessus. Car il
    ELIZABETH LOWELL
    n’avait rien connu d’autre que la douceur et la passion incan-
    descente depuis qu’il était arrivé au château de Stone Ring.
    « Est-ce que je deviens fou ?
    » Serai-je déchiré en deux et condamné à mourir tandis
    que les ombres et la lumière ambrée livrent bataille pour
    mon âme ? »
    La seule réponse qui lui vint fut un silence interne four-
    millant de contradictions.
    Le passé oublié prenait forme dans son esprit. Des fils
    aléatoires et des motifs fragmentés, des noms sans visages,
    des lieux sans noms, des visages sans lieux. Il était une
    tapisserie déchirée et élimée, défaite autant que tissée, dont
    les fils s’emmêlaient et s’effilochaient.
    Quelques fois, et c’étaient les pires, il voyait les ténèbres
    reculer, révélant sa mémoire. Alors, il connaissait le déses-
    poir qui, telle une glace noire, figeait tout.
    Il craignait la mémoire qui lui revenait.
    « Que m’arrive-t-il ? Bon sang, pourquoi ai-je peur de ce
    que je désire tant ! »
    Il grogna et se prit la tête entre les mains. Un instant
    après, des doigts à la fois doux et pressants caressèrent ses
    poings serrés.
    — Sombre guerrier, murmura Ambre. Soyez en paix.
    Si Duncan l’entendit, il ne dit rien.
    De chaudes larmes coulèrent sur les joues d’Ambre
    lorsqu’elle partagea la douleur de Duncan.
    Et sa peur.
    Comme lui, elle sentait la guérison lente de sa mémoire.
    Elle voyait des visages là où il n’y avait eu que ténèbres,
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    entendait des noms là où seul le silence avait régné, sentait
    le transport du temps faire son travail. Le motif qui allait se
    tisser manquait, mais il allait, également, revenir. Elle en
    était sûre.
    Et alors, elle connaîtrait le courroux d’un guerrier fier
    qui avait été vaincu en secret plutôt qu’autorisé à se battre
    comme il y était destiné.
    « Il est trop tôt. Duncan a passé si peu de temps avec
    moi. Deux semaines avant que nous ne soyons amants. À
    peine deux semaines que nous sommes mariés. Pas assez
    de temps pour apprendre à m’aimer.
    » Mon Dieu, pas assez de temps, du tout.
    » Seul l’amour pourrait pardonner une si grande trom-
    perie. S’il se souvient trop tôt, jamais il ne me pardonnera.
    » Jamais il ne m’aimera.
    » Et la mort viendra, inéluctablement. »
    Ambre ne sut si elle l’appela avec ses lèvres ou avec son
    cœur. Elle sut seulement que, soudain, ils se serraient si fort
    l’un contre l’autre qu’elle pouvait à peine respirer.
    — Précieuse Ambre, dit Duncan d’une voix pénétrante.
    Que ferais-je sans vous ?
    Les larmes brûlaient sur ses yeux et lui serraient la
    gorge.
    — Vous vous en sortiriez mieux que moi sans vous,
    murmura-t-elle. Vous êtes le cœur qui bat en moi.
    Duncan sentit l’écoulement chaud des larmes d’Ambre.
    Il relâcha doucement son étreinte.
    — Ne pleurez pas, dit-il. Ce n’était qu’un rêve, nul
    besoin de vous inquiéter.
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    ELIZABETH LOWELL
    Ambre savait, avec une précision d’Érudite, que ce qui
    s’était passé dans son esprit n’avait rien d’un rêve. Et il le
    savait aussi bien qu’elle.
    Pourtant, elle ne dit rien de ce doux mensonge. Elle ne
    désirait pas plus que lui trouver dans les fils amoncelés
    et douloureux de sa mémoire la vérité qu’elle craignait plus
    que la mort elle-même.
    — Duncan, murmura-t-elle.
    Le son était plus une caresse qu’un mot. Elle l’avait dit
    en pressant ses lèvres dans son cou.
    Le corps de Duncan se raidit, puis il frissonna et se
    durcit avec une tension différente. Ce n’était pas celle de son
    esprit en guerre. Il sentit une ondulation de sensation passer
    dans le corps d’Ambre pour lui répondre. Il savait qu’elle
    sentait aussi clairement que lui son

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