Interdit
entière, j’aurai besoin de mes deux mains.
— Dommage.
— Oui, murmura-t-elle.
— Il y a une solution à cela.
— J’y songe.
— Allongez-vous sur le dos, précieuse Ambre. Vous
verrez les choses plus profondément de cette perspective.
— Je pense… que non.
La sensualité rieuse et rauque qui roulait dans la voix
d’Ambre le fit sourire. Passion et excitation s’entrelacèrent
davantage en lui.
— À quoi pensez-vous, alors ?
— Je pense que vous en seriez choqué au point de
défaillir, dit-elle.
— Je suis allongé.
— Tout en vous ne l’est pas.
— La plupart de mon corps l’est.
Ambre sourit et enroula ses doigts autour de la partie
de son corps qui n’était pas au repos.
— Un petit sourire si doux, si malicieux, dit-il dans un
râle. À quoi pensez-vous pour sourire ainsi ?
323
ELIZABETH LOWELL
— Deux mains… et une bouche. Cela suffira-t-il ?
Duncan ne comprit pas tout de suite. Puis, les mains
d’Ambre l’entourèrent, et la chaleur veloutée de sa langue le
caressa. Tout son corps se tendit subitement.
— Ambre.
Elle leva la tête vers lui.
— Vous ai-je fait mal ? demanda-t-elle.
Tout en parlant, elle caressait sa chair rigide. Le sang
battait sous sa caresse, le durcissant davantage.
— Non, dit-il.
— Vous ai-je choqué ?
— Oui. Non.
Il se força à respirer. Son corps réclamait un autre baiser
intime, la douceur lisse de la langue d’Ambre sur lui.
— Vous ne pouvez vous décider ? demanda-t-elle,
sachant très bien à quel point Duncan avait aimé sa caresse.
Cela va peut-être vous aider.
Elle répéta la folle caresse, s’attardant là où sa chair
était, bien curieusement, différente.
Et plus sensible.
— Vous ai-je dit, murmura-t-elle entre ses caresses, à
quel point votre corps me contente ?
— Si vous me contentez encore, je vais me désagréger.
— Alors, je n’aurai qu’à vous recoudre.
— Mon cœur en faiblit d’avance.
— Votre cœur, peut-être, mais pas votre chair. Elle tire
comme un étalon trop fermement retenu.
Duncan rit malgré la chaleur qui l’envahissait, menée
par la ruée sauvage de son sang et la sensation d’Ambre qui
le caressait de ses mots, de ses mains, de sa langue.
324
INTERDIT
Ambre souriait. Elle savait combien elle l’excitait. Elle
secoua la tête jusqu’à ce que sa chevelure tombe comme un
voile sur le bas-ventre de Duncan. Mais elle ne put tout
voiler aisément. Sa passion se dressait fièrement, deman-
dant à être apaisée.
Ou taquinée.
— J’aime particulièrement cela, dit-elle. Dur, et pour-
tant si lisse sous mes doigts, comme de l’argent poli
réchauffé par le soleil.
Un frisson profond traversa Duncan. Il regardait et sen-
tait sa langue passer sur lui, l’embrasant parfaitement. Il
enfonça ses mains puissantes dans ses cheveux.
— Venez… dit-il dans un râle.
— Bientôt, murmura-t-elle. Mais d’abord…
Sa bouche l’encercla, le goûta, évalua sa dureté et le cou-
vrit de caresses aimantes. La violence qui montait en lui
passait en elle. Elle s’attendait à tout moment à ce que
Duncan la renverse, remonte ses genoux et s’enfouisse en
elle.
Soudain, il s’assit et tira les jambes d’Ambre sur ses
cuisses. Elle était à califourchon sur lui, ouverte. Il la trouva
trempée de la même passion qui faisait briller son corps
comme s’il avait été poli avec de l’huile.
Il passa sa main entre ses cuisses, la touchant et la
savourant en une seule et même caresse. Ses doigts en res-
sortirent scintillant de son désir. Les yeux toujours posés
sur elle, il leva sa main à son visage et respira profondé-
ment, s’infusant de son parfum.
— La prochaine fois, dit-il, je vous goûterai aussi. Mais
pas aujourd’hui. Je suis déjà défait grâce à votre bouche si
douce.
325
ELIZABETH LOWELL
— Vous avez pourtant l’air intact, murmura-t-elle.
Elle laissa ses doigts effleurer Duncan un instant, juste
assez pour voler la seule goutte chaude qui lui avait échappé.
Lorsqu’elle effleura sa propre lèvre pour la goûter et sourit,
Duncan poussa le râle d’un homme au supplice. Une autre
goutte monta, appelée en lui par son plaisir.
— Venez, sorcière. Montez le dragon que vous avez
convoqué depuis la chair mortelle.
— Comment une jeune femme monte-t-elle un dragon ?
— Comme ceci.
Duncan referma ses mains sur ses hanches et la souleva
pour la rapprocher de lui. Une seconde
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