Interdit
désir.
Mais il savait désormais que c’était aussi son désir à elle .
Depuis le peu de temps qu’ils étaient mariés, non seulement
elle répondait à son attrait sensuel lorsqu’il le déployait,
mais elle le désirait, qu’il la touche ou pas.
Elle venait vers lui lorsqu’il broyait du noir et regardait
la pluie tomber à travers les étroites fenêtres du donjon.
Si elle se réveillait avant lui, elle s’enroulait contre lui et
caressait de ses mains graciles la lance de son corps, riant
doucement lorsqu’elle s’élevait pour rencontrer sa caresse.
Chaque jour, avant le souper, elle chevauchait avec lui et
partageait son savoir sur la forêt, les champs et les gens du
donjon.
Le soir, elle congédiait son valet et lui donnait le bain
avec grand plaisir, lui apprenant la façon Érudite de puri-
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INTERDIT
fier sa chair, puis elle frissonnait de joie lorsqu’il lui mon-
trait comment se lavaient les sultans sarrasins.
Et toujours, ses yeux s’illuminaient lorsqu’il la rejoignait
après avoir entendu les plaintes des serfs et des manants le
matin. Elle souriait, rayonnante de bonheur quand elle se
retournait et le voyait dans l’encadrement de la porte alors
qu’il la regardait déchiffrer d’anciens manuscrits.
Elle venait à lui de mille façons, lui disant combien elle
était heureuse d’être sa femme.
— Vous êtes un soleil quand tout n’est que pluie, dit
Duncan.
Les larmes d’Ambre redoublèrent, roulant sur ses joues
avant de tomber sur la peau de Duncan. Il s’allongea sur le
dos et l’attira tout contre lui.
— Sans vous, murmura-t-il, je ne sais comment j’aurais
survécu dans le champ de bataille qu’est mon esprit.
— Sombre guerrier…
La douleur transperça Ambre, lui serrant la gorge
encore plus que les larmes. Les mots d’amour qu’elle voulait
donner à Duncan étaient un feu qui brûlait dans son silence.
Ambre bougea à l’aveugle pour se rapprocher davan-
tage du corps de son époux. Sa chaleur et son pouvoir
étaient un attrait qui s’amplifiait au fil des heures qu’elle
passait avec lui. La pensée de le perdre était comme une
lame enfoncée dans son âme.
— Duncan, murmura-t-elle encore.
La voix brisée d’Ambre et la sensation chaude de ses
larmes contre l’épaule de Duncan provoquèrent une vague
de tendresse en lui. Il caressa doucement ses cheveux. Elle
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ELIZABETH LOWELL
bougea, et une chaleur humide parcourut le contour de sa
mâchoire.
Pendant un instant, il crut que c’étaient ses larmes. Mais
il comprit que c’était le bout de sa langue qui créait cette
caresse amoureuse.
— Vous me tentez, dit-il d’une voix rauque.
Une vague de plaisir déferla dans le corps d’Ambre,
écho doux à l’excitation sensuelle qui remuait en lui. Il ne
luttait plus contre la ruée sauvage de son désir lorsqu’elle le
touchait, car il ne s’inquiétait plus de savoir quel désir
s’éveillait en premier et lequel suivait.
Il savait que la passion d’Ambre était un désir qui brû-
lait ardemment, qu’il soit seul ou entrelacé au sien.
Elle mordilla délicatement les muscles de ses épaules.
Secrètement, dans cette caresse, elle goûtait sa peau. Le
baiser, grandissant, était un soupir tremblant.
— Me désirez-vous, précieuse Ambre ?
De nouveau, un soupir tremblant.
— Oui, murmura-t-elle.
Pourtant, lorsqu’il se rapprocha d’elle, elle s’écarta.
— Non, murmura-t-elle.
— On dirait que votre esprit est partagé, dit-il en sou-
riant. Puis-je faire quelque chose pour…
Ses mots taquins se brisèrent en un râle de plaisir. Les
jambes d’Ambre se glissaient entre les siennes.
— La fleur est déjà en train d’éclore, dit-il, le souffle
court. Je sens sa chaleur.
— La fleur sait que le soleil va se lever. Elle veut que
chaque pétale soit déjà ouvert pour boire le premier rayon
doré de soleil.
— Le soleil est déjà levé, dit-il d’une voix enrouée.
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INTERDIT
— Vraiment ?
Sous les couvertures, une petite main descendit le long
de son torse nu.
Le reste aussi était dévêtu.
Des doigts délicats effleurèrent sa chair excitée, en une
caresse sensuelle et ravie. Une paume douce l’entoura. Il
poussa un cri, à la fois rire et passion.
— Vous savez très bien qu’il s’est levé, dit-il. Vous en
avez la preuve au creux de la main.
— Seulement une partie de la preuve. J’ai bien peur que
pour l’avoir tout
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