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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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ai besoin.
    — Où allons-nous, cette fois-ci ?
    — Là où nous sommes allés tous les jours depuis que
    nous sommes mariés, dit-il tout en saluant de la tête les vas-
    saux qui s’écartaient pour le laisser passer.
    — La piste du sud qui traverse le hameau de Wild Rose
    et les champs jusqu’à la forêt, dit-elle en souriant. C’est ma
    promenade favorite. Le ruisseau de Wild Rose est comme
    un rire à mes oreilles.
    Seuls deux chevaux attendaient dans l’avant-cour. Si
    peu de guerriers étaient restés au château de Stone Ring
    que Duncan refusait de les faire solliciter pour une escorte
    inutile lorsqu’Ambre et lui parcouraient les terres du châ-
    teau. On n’avait ni vu ni entendu de hors-la-loi à moins
    d’une demi-journée de cheval depuis qu’Erik avait fait
    pendre l’un des leurs.
    Duncan souleva Ambre pour l’installer sur son cheval,
    puis il monta sur le sien. Comme toujours après s’être mis
    en selle, il vérifia la position de son épée et celle du fléau
    d’armes. Pour lui, ces gestes étaient aussi naturels que de
    respirer.
    Côte à côte, les deux chevaux traversèrent le mur d’en-
    ceinte avec fracas et passèrent le pont-levis de bois. Tandis
    qu’ils chevauchaient, Ambre répondait aux interrogations
    de Duncan sur l’histoire des champs et de ceux qui les
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    avaient piochés, sur les propriétaires et les serfs, et sur la
    santé des habitants.
    — Je ne pense pas qu’il faille passer par ici pour
    entendre le ruisseau, dit-elle enfin alors qu’ils pénétraient
    dans la forêt.
    — Je viens pour que vous m’appreniez tout sur le châ-
    teau et ses terres.
    — Et depuis Hawk Hill, qui est tout proche, on a une
    belle vue sur les terres, dit-elle.
    Il hocha la tête.
    — Vous serez un bon sénéchal pour Erik.
    — Je serais un meilleur guerrier.
    — Il ne doute pas de votre courage.
    — Alors, pourquoi ne pas m’envoyer à Winterlance, où
    l’on dit que les Nordiques sont aussi stupides que l’herbe
    d’été dans les champs est épaisse ? demanda Duncan avec
    colère.
    — Vous lui êtes plus précieux ici. Samedi dernier à
    peine, l’un de ses cousins furetait parmi les vassaux pour
    évaluer leur volonté.
    Duncan grogna.
    — Maintenant, dit-elle, les cousins d’Erik savent que le
    château de Stone Ring a un nouveau sénéchal qui est res-
    pecté de ses vassaux.
    Comme Duncan ne répondait pas, elle se tourna vers
    lui. Il regardait autour de lui, l’œil hagard, comme s’il cher-
    chait quelque chose.
    — Duncan ? Quelque chose ne va pas ?
    Il sursauta et se tourna vers elle. Elle sentit son cœur
    s’arrêter, puis battre à tout rompre.
    Pendant un instant, il ne la connaissait plus.
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    Il baissa les yeux vers son épée à demi tirée, puis regarda
    par-dessus son épaule. Derrière eux, depuis la lisière de la
    forêt, les champs du château se déployaient sombrement
    sous un ciel paisible.
    Au-delà des champs, les nuages reposaient sur le flanc
    des montagnes comme les filles languissantes d’un harem
    attendant le plaisir de leur seigneur. Le soleil inondait toute
    la scène de sa lumière dorée, comme une bénédiction.
    Duncan se retourna sur sa selle pour regarder devant
    lui. La forêt du seigneur portait toujours son éclat automnal
    de jaune, d’orange et de rouge. Des herbes meurtries par le
    gel s’accrochaient avec un désespoir fragile sur les pierres et
    les branches tombées. Les feuilles mortes, séchées par trois
    jours de vent sans pluie, tournoyaient autour des pattes des
    chevaux tandis qu’ils avançaient côte à côte sur le chemin
    carrossable.
    Duncan ne lui répondait toujours pas. Ambre s’arc-
    bouta sur ses étriers pour se pencher vers lui. Elle referma
    ses doigts légèrement tremblants sur le poignet de sa main
    qui maniait l’épée.
    Rien ne lui vint par ce contact, seulement le conflit vio-
    lent des pensées de Duncan.
    — Me connaissez-vous ? s’enquit-elle, inquiète.
    Duncan posa les yeux sur elle et rit sous l’effet de sur-
    prise. Il prit sa main et embrassa sa paume.
    — Je vous connais aussi bien que mon propre cœur,
    dit-il.
    — Mais il y a un instant à peine, vous m’avez regardée
    comme si j’étais une étrangère !
    Duncan ne riait plus. Seules les ténèbres qui le hantaient
    sans relâche se reflétaient dans ses yeux.
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    — Il y a un instant, dit-il, j’étais perdu dans l’obscurité.
    Ambre laissa échapper

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