Interdit

né qui pensait
    qu’un bâtard avait si peu d’honneur qu’il ne remarquerait
    pas qu’il était parjure.
    Les liens de métal grincèrent et grondèrent alors que
    Duncan jouait avec le fléau d’armes. Les personnes dans
    la pièce étaient si immobiles que chaque mouvement de la
    chaîne résonnait fortement.
    — Qu’il en soit ainsi, dit Duncan. Je vais me battre avec
    le fléau d’armes.
    Ambre ferma les yeux.
    Erik hocha la tête. Il n’était pas surpris.
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    INTERDIT
    — Qu’on m’amène un fléau de l’armurerie, dit-il.
    — Si vous le souhaitez, dit Duncan avec insouciance.
    Mais si vous choisissez de vous battre avec épée et poi-
    gnard, vous pouvez le faire.
    Un hurlement s’éleva au-delà des murs, la gorge d’un
    loup criant la joie d’Erik.
    — Épée et poignard, dit-il simplement.
    Duncan sourit férocement.
    — Simon, dit-il, apportez-nous des boucliers.
    Sans un mot, Simon quitta la pièce. Il revint vite, por-
    tant deux longs boucliers en forme de goutte. L’un d’eux
    portait le blason noir du Loup des Druides de la Vallée sur
    un fond d’argent. L’autre portait la tête argentée d’un loup
    sur fond noir.
    Deux loups tournant en rond, se jaugeant.
    Cassandra se rapprocha d’Ambre tandis que l’aumônier
    confessait les deux hommes.
    — Je prendrais votre place si je le pouvais, dit-elle à
    voix basse. Je vivrais dans votre peau, ressentirais vos émo-
    tions, sècherais vos larmes, hurlerais vos cris, endurerais
    votre douleur…
    — Quoi qu’il se passe, ce n’est pas de votre faute, dit
    Ambre. Ni la mort qui arrive comme une sombre rivière. Et
    qui, comme une rivière, se déversera inévitablement.
    Le son de sa voix fit tressaillir l’Érudite. Elle entrelaça
    ses doigts et essaya de trouver quelque réconfort dans son
    Érudition.
    Lorsque Duncan et Erik se furent confessés, Dominic
    s’approcha des deux hommes.
    — Vous avez défié Duncan, Erik, fils de Lord Robert.
    Voulez-vous faire quartier ?
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    ELIZABETH LOWELL
    — Non.
    — Qu’il en soit ainsi. Pas de quartier.
    Dominic recula avec une rapidité qui fit tournoyer les
    pans de sa cape.
    — Que le combat commence ! s’écria-t-il.
    Erik bondit en avant avec une telle rapidité que toute
    l’assemblée retint son souffle. Son épée décrivit un arc si
    vivement qu’on la distinguait à peine.
    Duncan eut tout juste le temps de se protéger de son
    bouclier. Le métal s’écrasa sur le métal d’une force qui
    retentit dans toute la pièce.
    Cette attaque soudaine aurait mis à terre un homme
    plus faible. La force du coup fit tituber Duncan. Il mit un
    genou à terre avant de se rattraper.
    L’épée d’Erik siffla et s’abattit encore avec une vitesse
    diabolique. Il était clair qu’il souhaitait mettre fin au combat
    avec ce coup.
    Duncan leva de nouveau son bouclier, sans perdre un
    seul instant. Mais cette fois-ci, il était préparé au coup. Tout
    en l’amortissant, il se mit à tourner l’autre bras avec
    puissance.
    Le fléau se mit à chanter.
    L’étrange gémissement d’acier frémit dans la salle, et
    Ambre sentit ses cheveux se dresser sur sa tête. Bien qu’elle
    ait les yeux fermés, la chanson de mort du fléau lui indi-
    quait que Duncan avait survécu à l’attaque incroyablement
    rapide d’Erik.
    Elle garda les yeux fermés quand le métal résonna de
    nouveau sur le métal. Elle n’avait pas voulu voir l’attaque
    d’Erik, sa rapidité inhumaine qui tuait avec la vitesse du
    faucon. Elle ne voulait pas voir non plus Duncan attaquer, le
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    fléau d’armes au poing, tournant à une vitesse vicieuse,
    menée par la puissance extraordinaire de son bras.
    Elle n’avait pas besoin de voir l’un des deux hommes
    mourir pour savoir qu’il était mort.
    La chanson du fléau s’arrêta dans un fracas d’acier qui
    arracha des cris à l’audience. L’impact du coup fut si puis-
    sant qu’il cabossa le bouclier d’Erik, qui tomba à terre. Il
    roula au sol et se releva avec une telle rapidité que Simon
    jura de surprise.
    Le fléau d’armes s’abattit de nouveau. Erik tourna avec
    son bouclier, évitant le coup alors qu’il tombait. En tour-
    nant, il donna un grand coup d’épée.
    Duncan tira brusquement son bouclier pour se protéger,
    mais pas aussi rapidement qu’auparavant. C’était comme si
    son bras avait été engourdi par la punition qu’il avait déjà
    reçue.
    Un sourire diabolique se dessina sur les lèvres