Interdit
et d’or.
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INTERDIT
— Vous vivez bien mieux que la plupart des villageois,
dit-il.
— J’ai de la chance. Erik, l’héritier de Lord Robert du
Nord, veille sur moi.
L’affection d’Ambre envers Erik se sentait dans sa voix
et dans son sourire. L’expression de Duncan s’assombrit,
lui conférant toute l’apparence du formidable guerrier qu’il
était.
Ambre se demanda soudain si elle ne l’avait pas détaché
un peu trop vite.
— Êtes-vous sa maîtresse ? s’enquit-il.
Ambre ne comprit pas l’abrupte question tout de suite.
Puis elle rougit.
— Non ! Lord Robert est un…
— Je ne parle pas de Robert, l’interrompit-il brusque-
ment. Erik. Celui dont le seul nom vous fait sourire.
Ambre sourit de plus belle.
— La maîtresse d’Erik ? répéta-t-elle. Il ne pourrait pas
s’empêcher de rire, s’il entendait une chose pareille. Nous
nous connaissons depuis notre plus tendre enfance.
— Donne-t-il d’aussi beaux cadeaux à toutes ses amies
d’enfance ? demanda froidement Duncan.
— Nous étions tous deux des élèves de Cassandra la
Sage.
— Et alors ?
— Alors la famille d’Erik m’a prise sous son aile.
— Et pas à n’importe quel prix, dit-il ostensiblement.
— Leurs cadeaux, bien que très généreux, ne com-
promettent pas la fortune de Lord Robert, répliqua-t-elle
sèchement.
37
ELIZABETH LOWELL
Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la bouche pour la ques-
tionner davantage, Duncan se rendit compte qu’il réagissait
avec bien trop de jalousie, alors qu’il venait à peine de ren-
contrer cette jeune femme.
« Ou dois-je l’être ? »
Après tout, il s’était réveillé nu dans son lit. Elle n’avait
pas hésité à le toucher de ses mains. Elle n’avait ni rougi ni
détourné le regard lorsque les couvertures avaient glissé
pour révéler toute sa nudité. Et elle n’avait pas semblé
pressée de le recouvrir.
Mais comment demander délicatement à une jeune
femme si elle était sa promise, sa femme, ou sa maîtresse ?
Ou, Dieu le protège, sa sœur ?
Duncan grimaça. L’idée qu’Ambre et lui puissent être
liés par le sang l’horrifiait.
— Duncan ? Vous souffrez ?
— Non.
— Vous êtes sûr ?
Il émit un grognement.
— Dites-moi…
Sa voix et son courage s’évanouirent. Mais pas la cha-
leur sensuelle qui bouillonnait en lui.
— Oui ? l’encouragea Ambre.
— Sommes-nous parents ?
— Non, dit-elle immédiatement.
— Merci, mon Dieu.
Ambre paraissait surprise.
— Cassandra fait-elle partie de ceux que vous appelez
les Érudits ? demanda-t-il pour changer de sujet avant
qu’Ambre ne puisse parler.
— Oui.
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INTERDIT
— Est-ce une peuplade, un clan ou une religion ?
Ambre se demanda d’abord si Duncan ne jouait pas
avec elle. Tout homme retrouvé à l’intérieur de Stone Ring,
endormi au pied du sorbier sacré devait être l’un des
Érudits !
Cette pensée l’apaisa. Elle avait entendu beaucoup de
choses sur Duncan de Maxwell, le Fléau Écossais, mais
jamais on n’avait fait la moindre allusion à la possibilité
qu’il soit un Érudit.
Qui qu’ait été par le passé l’homme qu’elle avait nommé
Duncan, il était maintenant un autre homme, dont toute
Érudition passée lui avait été arrachée par un coup de
foudre.
Elle se concentra, essayant de trouver les mots justes
pour décrire sa relation avec Cassandra, Erik et les quel-
ques autres Érudits qu’elle avait rencontrés. Elle ne voulait
pas que Duncan la regarde avec superstition ou avec peur,
comme le faisaient certains des villageois.
— Beaucoup d’Érudits ont des liens du sang, mais pas
tous, dit-elle lentement. C’est une sorte de discipline, comme
une école, mais tous ceux qui essaient d’apprendre n’ont pas
des aptitudes égales.
— Comme les chiens de chasse, les chevaux ou les che-
valiers ? demanda Duncan après un moment de réflexion.
Elle ne parut pas comprendre.
— Certains seront toujours meilleurs que les autres
dans leur domaine, dit-il simplement. Très peu se détachent
vraiment du lot.
— Exactement, dit-elle, soulagée que Duncan ait com-
pris. Ceux qui ne peuvent apprendre disent que ceux qui le
peuvent sont maudits, ou bénis. Souvent maudits.
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ELIZABETH LOWELL
Duncan revêtit un sourire ironique.
— Mais c’est faux, dit-elle. Nous sommes simplement
tels que Dieu nous a créés. Différents.
— Oui, j’ai rencontré des gens comme
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