Interdit

monde un
    regard empreint d’un savoir ancien.
    Le Loup des Druides de la Vallée, perdu pendant mille
    ans, puis retrouvé et offert à un guerrier qui n’était pas du
    clan des druides.
    Dominic dépassa les chevaux rétifs, pour se poster entre
    eux et sa femme. Ce ne fut que lorsque Meg fut en sécurité
    qu’il se tourna vers Simon pour lui parler.
    — Duncan est-il en vie ? demanda-t-il sans autre forme
    d’introduction.
    — Oui.
    Meg ferma les yeux. Elle prononça une prière de remer-
    ciements, tandis que son mari passait son bras autour d’elle.
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    INTERDIT
    Il la serra contre lui et murmura quelque chose dans ses
    cheveux. Elle se rapprocha davantage, acceptant le soutien
    de son époux.
    — Est-il blessé ?
    — Oui. Et non.
    Dominic plissa ses yeux d’argent. Une émotion étouffée
    semblait vibrer en Simon.
    Des yeux d’un vert druidique étudiaient également
    le chevalier. Meg sentait la haine qui se cachait derrière le
    calme apparent de Simon. Elle ne l’avait pas vu ainsi depuis
    qu’il l’avait accusée d’avoir empoisonné Dominic peu après
    leur mariage.
    Dominic se tourna pour regarder le second chevalier.
    Son heaume dissimulait sa chevelure blonde, mais pas la
    pâleur hivernale de son regard. Un léger mouvement de
    tête de Sven confirma ce qu’il suspectait.
    On ne devrait rien dire de plus à propos de Duncan de
    Maxwell là où l’on pourrait être entendus.
    — Rentrons, dit-il.
    Un simple geste de sa part, et des palefreniers se préci-
    pitèrent pour s’occuper des chevaux. Dominic souffla un
    mot à l’un d’eux, qui restait un peu en retrait, et il courut
    vers une autre partie du mur d’enceinte pour apporter de la
    nourriture depuis la cuisine.
    Personne ne prononça un mot avant qu’ils n’atteignent
    tous la grande salle seigneuriale. Lorsqu’ils eurent tous
    retiré et pendu leurs capes mouillées par la brume, Dominic
    se tourna vers son frère.
    — Raconte-moi ce qu’il se passe avec Duncan.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Il a été ensorcelé, dit-il catégoriquement.
    La haine de Simon n’était plus retenue. Elle craquait
    dans sa voix comme le tonnerre.
    — Ensorcelé ? s’étonna Meg. Comment cela ?
    — Il ne se souvient pas de Blackthorne, ni de son ser-
    ment de fidélité à Dominic, ni de ses fiançailles avec Ariane.
    Dominic leva un sourcil, ce qui lui conféra un air
    sardonique.
    — Bon sang, dit-il. Ce pourrait être gênant. Le roi Henri
    était très content d’avoir trouvé un mari saxon à l’héritière
    normande.
    — Un mariage sûr, vous voulez dire. Étant votre vassal,
    Duncan est indirectement obligé envers Henri, dit Sven. Je
    comprends que le seigneur du château de Deguerre ne soit
    pas ravi de l’alliance proposée.
    Le sourire de Dominic était aussi sauvage que la tête de
    loup qu’il portait.
    — Lord Charles, dit-il doucement, rêvait d’étendre son
    empire grâce au mariage de sa fille. Au lieu de cela, le
    mariage d’Ariane va consolider l’empire d’Henri.
    — Et le vôtre, dit Sven d’un air satisfait.
    — Oui. Avez-vous vu des signes de présence des
    hommes de Charles sur les Terres contestées ?
    — Non, dit Sven.
    — Simon ?
    — Je n’ai vu que des signes de sorcellerie, dit son frère
    d’un ton grave.
    Dominic regarda sa femme.
    — La sorcellerie est votre domaine, pas le mien, dit-il
    en souriant.
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    INTERDIT
    — Dit le Loup des Druides de la Vallée, marmonna
    Sven.
    Le sourire de Dominic s’élargit, mais il ne fit pas d’ef-
    forts pour interroger davantage Simon.
    — Quel genre de sort ou d’enchantement soupçonnez-
    vous ? demanda Meg à son beau-frère.
    — Posez la question à cette sorcière du diable qui vit
    dans les Terres contestées.
    — Reprenez depuis le début, s’il vous plaît, dit Meg.
    C’était autant un ordre qu’une demande.
    Simon ne s’en offusqua pas. Il avait de l’affection et du
    respect pour cette femme Druide de la Vallée qui avait
    sauvé la vie de Dominic au risque de perdre la sienne.
    — Sven et moi nous sommes séparés à Sea Home, dit-il.
    Il voulait suivre les rumeurs racontant qu’un étalon de
    guerre tout équipé parcourait la forêt comme un animal
    sauvage, évitant tout homme qui essayait de le capturer. Un
    grand étalon à la robe des plus sombres…
    Meg se tourna vers Sven.
    — L’étalon de Duncan ?
    — C’est ce que je me suis dit. J’avais entendu Duncan le
    siffler comme un faucon. Alors, j’ai