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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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rencontre avec Towne à Nate ’ n Al, le restaurant de Beverly Hills le plus fréquenté par les gens du milieu du cinéma, Polanski ne fit preuve que d’un « enthousiasme modéré » pour le script. Towne fut bien sûr vexé. « Je me suis sûrement montré un peu trop critique, parce que je n’avais pas le moral, admettrait plus tard Polanski. J’étais à L.A. , une ville où tous les coins de rue me rappelaient ma tragédie. J’étais également sur le point d’avoir 40 ans – un moment déprimant dans la vie de tous les hommes. »
    Cela coûta à Polanski quelques flatteries, mais Towne finit par accepter de réécrire le script, et le réalisateur rentra à Rome en attendant les résultats. Quand il reçut la version révisée, il constata qu’elle était « presque aussi longue que la première, et encore plus difficile à suivre », d’après ses propres mots. Polanski, qui était lui-même scénariste (il avait contribué à l’écriture des scripts de la plupart des films qu’il avait mis en scène), se dit alors qu’il valait mieux qu’il retourne à Los Angeles pour collaborer avec Towne, guider et orienter la version finale.
    Polanski emménagea temporairement chez Nicholson, où il resta jusqu’à ce qu’Evans lui trouve une location, une garçonnière à deux étages dotée d’une piscine et proche d’une cascade qui avait un jour appartenu à l’acteur George Montgomery.
    Si Polanski considérait Towne comme « un artisan au pouvoir et au talent exceptionnels », il trouvait également que le scénariste se complaisait dans « toutes sortes de formes de procrastination : il arrivait en retard, remplissait sa pipe, vérifiait son répondeur, s’occupait de son chien ». Le réalisateur mit donc en place un programme de huit heures de travail par jour, et en huit semaines les deux hommes réussirent à « forger un merveilleux scénario », dont certains problèmes clés restaient néanmoins irrésolus.
    Le premier résidait dans le fait que Polanski voulait que Gittes et la fille de Noah Cross, Evelyn Mulwray, couchent ensemble ; le second était lié à la fin, sur laquelle Towne et Polanski n’arrivaient pas à se mettre d’accord. Towne voulait que Noah Cross meure et que sa fille reste en vie. Evelyn Mulwray terminerait dans les bras de Gittes, une scène qui serait mise en valeur par une surprenante averse de neige venant frapper Los Angeles. Mais Polanski insistait sur le fait qu’Evelyn Mulwray devait, elle aussi, mourir.
    L’importance grandissante de Nicholson s’illustra dans son contrat, qui, dit-on, lui garantissait 500 000 dollars et un pourcentage sur le chiffre d’affaires brut. Mais Jack se tint à l’écart des disputes concernant le scénario, tout en assistant aux dîners et aux discussions. Son instinct, dans ce genre de situations, était plus celui d’un acteur que d’un réalisateur, son attention restant centrée sur son rôle, et non pas sur les méandres du script.
    Savoir travailler avec des génies capricieux était la force de Towne, une force qui se traduisait généralement par une grande diplomatie et de grandes réussites. Mais l’attitude de Jack, qui refusait de s’engager, eut pour effet d’ébranler la longue amitié de l’acteur et de Towne et de renforcer la hiérarchie traditionnelle de Hollywood en plaçant au sommet de sa considérable structure le réalisateur – Polanski.
    Les réflexions sur le casting commencèrent. Evelyn Mulwray, qui portait l’enfant de son père, devait au départ être jouée par Ali MacGraw ; c’était là l’une des motivations du producteur Robert Evans, son mari. Quand MacGraw quitta Evans pour épouser l’acteur Steve McQueen, le producteur dut ravaler sa fierté et trouver une autre actrice. Il proposa le rôle à Jane Fonda, qui refusa.
    Evans finit donc par céder à Polanski, qui avait toujours préféré l’actrice Faye Dunaway. Le réalisateur connaissait personnellement Dunaway (qui avait fait partie de son cercle d’amis à Rome, où elle avait eu une liaison amoureuse avec son producteur, Andrew Braunsberg) et il aimait son physique « rétro ». Quand Polanski lança le nom de John Huston pour le rôle de Noah Cross, tout le monde acquiesça avec enthousiasme. Le réalisateur de légende, qui semblait en panne d’inspiration pour ce qui était des mises en scène, jouait parfois la comédie entre deux films, pour le plaisir et pour l’argent.
    Diane Ladd

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