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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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réalisateurs agressifs. L’acteur aimait s’amuser et plaisanter entre les scènes. Polanski hurlait souvent à Jack : « Tu perds ton temps à faire des blagues ! » Et Nicholson lui répondait en criant : « La seule chose que j’essaie de faire, c’est de t’aider à faire ce film, Roman. »
    Mais plus que Robert Towne, et incontestablement plus que Faye Dunaway, Nicholson, qui avait été aguerri par Antonioni, était prêt. « Roman est un autre type de dictateur, dirait plus tard Nicholson. Il adore les débats. Il ne saurait pas quoi faire s’il n’y avait pas de débats.
    Et c’est bien "débats" que je veux dire, pas "disputes". Mais comme il n’en perd jamais aucun, ce ne sont pas de véritables débats. »
    À cette époque, en particulier, Nicholson semblait avoir la capacité de s’adapter extrêmement facilement à toutes sortes de réalisateurs. « Jack Nicholson s’est révélé être, en tous points, le parfait opposé de Fay », écrit Polanski dans son autobiographie. « Jack est déjanté. Il adore sortir le soir, ne se couche jamais avant le petit matin, écoute de la musique et fume de l’herbe. Le réveil qui sonne à l’aube, c’est encore plus pénible pour lui que ça ne l’est pour moi ; mais quand il arrive sur le plateau, il connaît son texte et celui de tous les autres, et il s’agit d’un acteur dont l’intelligence est si exceptionnelle que même les pires dialogues de Hollywood ont l’air incisif lorsqu’ils sortent de sa bouche. »
    L’acteur révéla ses nombreux talents à Polanski, notamment son courage physique, dans la scène du réservoir, où Gittes se fait emporter par un flot d’eau. « Je voulais qu’on le fasse en une seule prise, se souvient Polanski, le visage de Jack clairement visible, puis un gros plan sur lui au moment où il heurte la barrière en grillage de l’autre côté du canal. Il n’était donc pas possible d’utiliser sa doublure, Alan Gibbes. »
    « Jack, à qui j’avais appris à skier, trouvait toujours que je prenais des risques sur les pistes. Il appréhendait la scène, car il se disait que comme j’avais l’air de ne pas avoir la notion du danger sur mes skis, je ne pouvais pas comprendre les craintes physiques des autres. Il m’a rappelé que dans le monde du cinéma, les cascades les mieux planifiées pouvaient mal tourner. »
    Il s’agissait d’une prise très complexe et onéreuse. Polanski voulait donc la tourner en une seule fois, sans la répéter avec un cascadeur. Il attendit que l’acteur soit complètement habillé, avec un costume mouillé sous ses vêtements, avant de chercher à le convaincre, en défiant son côté macho pour l’inciter à faire la cascade lui-même. Nicholson accepta à contre-cœur, non sans avoir cherché à dissuader Polanski de faire la scène sans répétitions. « Jack a heurté la barrière si violemment que sa chaussure a laissé une empreinte dans le grillage », dit Polanski. Il n’y eut pas besoin de faire une seconde prise.
    Les rôles furent inversés pour l’étonnante scène de la blessure au nez. Ce fut Nicholson qui dirigea Polanski. Et le pansement sur le nez de Gittes entra dans la liste des détails mémorables de Chinatown. « D’après le script original, se souvient Polanski, Jack devait se prendre le coup de couteau plus tard dans l’histoire et guérir avec la miraculeuse rapidité qui n’existe que dans les films. Mais comme Jack n’était pas le genre d’acteur à ronchonner parce qu’il devait faire la plupart de ses scènes avec un bandage sur le visage ou des points de suture hérissés sur les narines, j’ai décidé d’avancer la blessure pour le bien du réalisme. »
    Polanski raconte que Nicholson et lui-même n’eurent qu’une altercation « sérieuse ». Cette dernière se produisit lors du tournage d’une scène qui se déroulait dans le bureau du successeur de Mulwray, celle où Gittes étudie les photographies encadrées et accrochées au mur et découvre un indice. Polanski avait du mal à orchestrer les choses pour obtenir l’effet visuel escompté, celui de la lumière de fin d’après-midi traversant à l’horizontal les stores vénitiens. Le nombre de prises commença à se faire pesant, et Jack retourna discrètement à sa caravane pour regarder un match de basket opposant les New York Knicks aux Los Angeles Lakers.
    Le match se termina par des prolongations, et le réalisateur commença à

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