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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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Towne avait écrit le rôle pour l’acteur et ami qu’il connaissait depuis les cours de Jeff Corey et la fin des années 1950.
    « Le personnage que vous écrivez et l’acteur que vous imaginez devient un seul et même personnage dans votre esprit », expliqua Towne au cours d’une interview en 1989. « Jake Gittes se comporte avec les gens de la même façon que Jack : il se montre tour à tour intimidant et enjôleur. Il a le don qu’a Jack pour manipuler les gens de façon drôle et réfléchie. L’amour de Gittes pour les beaux vêtements provient de Jack, ainsi que son arrogance de col bleu. En un sens, Jack a toujours marqué mes écrits de son empreinte. »
    D’une façon ou d’une autre, l’affaire sur laquelle Gittes travaillait, allait le mener à Noah Cross et à la manipulation des lois sur le contrôle de l’eau. L’inceste serait une bombe à retardement. Comme dans toutes les histoires policières, l’intrigue et la structure représentaient un véritable défi, rendu plus difficile encore par la volonté de Towne de respecter l’histoire réelle.
    « Jamais un script ne m’a rendu aussi dingue : il fallait que j’essaie, d’une façon ou d’une autre, fortuitement, de révéler des montagnes d’informations sur les barrages, les orangeraies, l’inceste, les réparateurs d’ascenseurs, etc. », se souvient Towne.
    Le scénariste trouva refuge sur l’île Santa Catalina au cours de l’automne 1972, où il acheva le scénario en compagnie de son chien, un livestock guardian géant, en suivant les conseils de son camarade boursier Rhodes Edward Taylor, « son Jiminy Cricket, Mycroft Holmes et Edmund Wilson depuis l’époque du lycée ». « L’air de Catalina m’a littéralement inspiré. Il m’a rendu mon corps – la façon dont on goûte, on touche, on sent et on voit la ville quand on est enfant. Il était assez clair pour me laisser voir la Voie lactée la nuit, et il était aussi assez calme », explique Towne.
    L’histoire était située en 1937, l’année de naissance de Nicholson. Ce fut l’acteur qui allait jouer Jake Gittes qui pensa le premier à Roman Polanski. Polanski, né à Paris et élevé en Pologne, avait été marqué à vie par Hitler : sa mère avait été tuée dans un camp de concentration ; et il avait lui-même eu du mal à échapper au nazis, ne devant sa survie qu’à son courage et son ingéniosité. Après une adolescence extrêmement difficile, Polanski, en sortant de la célèbre école nationale de cinéma de Lodz, devint l’un des jeunes cinéastes européens les plus prometteurs de son époque. Il se fit un nom en mettant en scène des films dérangeants (Le Couteau dans l’eau, Le Bal des vampires, Rosemary’s Baby) teintés de cruauté, de paranoïa et d’un humour mordant.
    Nicholson et le réalisateur étaient amis depuis plusieurs années. Ils allaient skier ensemble et parlaient souvent de faire quelque chose tous les deux. Nicholson téléphona à Polanski qui, à Rome, se remettait de l’une de ses expériences de cinéaste les moins agréables, Quoi  ?. Polanski se montra au départ peu enthousiaste. Cela impliquait en effet un retour à Los Angeles, ville marquée par d’effroyables souvenirs : celui de sa femme, Sharon Tate, et de plusieurs de ses amis, qui avaient été assassinés par les membres d’une secte satanique pseudo-hippie.
    Robert Evans reprit les choses en main et téléphona à son tour à Polanski, qu’il réussit à persuader de prendre un avion pour Los Angeles afin de rencontrer Towne et de discuter du film avec lui. Evans avait conclu un accord avec la Paramount, qui lui permettait de rester cadre du studio tout en supervisant Chinatown, le premier film pour lequel il serait crédité en qualité de producteur.
    Une fois Polanski impliqué dans le projet, Towne perdit le contrôle de Chinatown. Le cinéaste considéra que la version initiale de Towne constituait « un script beaucoup trop long à lire », comme il l’explique dans son autobiographie, Roman. « Il regorgeait d’idées, de dialogues brillants et d’excellents personnages, mais il souffrait d’une intrigue excessivement tortueuse, qui partait dans tous les sens. Intitulé Chinatown en dépit d’une absence totale de personnages ou de lieux orientaux, il n’aurait tout simplement pas pu être filmé tel qu’il était. Mais enfoui quelque part, dans ses 180 pages, il y avait un film merveilleux. »
    Lors de sa

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