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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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jouer lui-même » faisait partie de son charme. Nicholson paraissait être un alter ego culturel pour les hommes tandis que son type particulier de masculinité était particulièrement puissant et attractif aux yeux des femmes, dans cette époque de confusion sexuelle. C’était la star d’une ère de transition.
    Le film de Forman était un mélange de comique et de tragique. Les cinéastes ne s’attendaient pas à de gros retours pour ce film dérangeant, mais Vol au-dessus d’un nid de coucou se révéla être le chouchou du public pour l’année 1975, un film qui resta très longtemps à l’affiche et qui finit par faire un chiffre d’affaires de 200 millions de dollars.
    Pour la cinquième fois en tout et pour la quatrième fois en qualité de meilleur acteur, Nicholson fut nominé aux Oscars. Il avait perdu, en 1969, au profit de Gig Young pour son interprétation d’un second rôle dans On achève bien les chevaux. George C. Scott lui avait ravi l’Oscar du meilleur acteur grâce à sa prestation dans Patton en 1970. Jack Lemmon, star de Sauvez le tigre, l’avait coiffé au poteau en 1973. Et Art Caney, un favori sentimental, avait battu Jack et Chinatown grâce à son travail méritant sur Harry et Tonto en 1974.
    Il était de bon ton de se moquer de la cérémonie annuelle. George C. Scott avait qualifié les Oscars de « défilé de morceaux de viande » lorsqu’on lui avait remis la récompense du meilleur acteur en 1971 ; Marlon Brando, nommé meilleur acteur pour sa prestation dans Le Parrain en 1973, avait envoyé Sacheen Littlefeather pour récupérer la statuette à sa place et lire un discours sur les problèmes des Amérindiens. Figurant parmi les gens en compétition pour l’année 1975, Robert Altman, nominé à l’Oscar du meilleur réalisateur pour Nashville, avait fait en public des remarques désobligeantes sur l’Academy.
    Mais Nicholson s’était révélé de bonne composition en ignorant ses précédentes défaites. Il ne cachait pas les sentiments positifs qu’il éprouvait à l’égard de ce rite annuel. Il considérait la cérémonie des Oscars comme « une machine promotionnelle » qui remplissait très bien son objectif, et tous les ans il attendait avec impatience cette soirée où le Mount Rushmore de Hollywood se rassemblait sous un toit.
    Vol au-dessus d’un nid de coucou entra dans l’histoire, en cette soirée du 29 mars 1976 où le film rafla cinq des principales récompenses. C’était la première fois que cela se produisait depuis l’exploit accompli par New York-Miami en 1934. Les producteurs repartirent avec une statuette, celle du meilleur film ; Forman reçut celle du meilleur réalisateur, Lawrence Hauben et Bo Goldman celle du meilleur scénariste, Louise Fletcher celle de la meilleure actrice (elle termina son discours de remerciements de façon mémorable, en s’exprimant en langue des signes à l’attention de ses parents sourds et muets), et – enfin, pouvait-on dire – Jack Nicholson remporta l’Oscar du meilleur acteur.
    Cette fois-ci, Jack était le grand favori de la compétition. Ses adversaires étaient Walter Matthau pour Ennemis comme avant, Al Pacino pour Un après-midi de chien, Maximilian Schell pour The Man in the Glass Booth, et James Whitmore pour Give ’ em Hell, Harry ! Ce fut Art Carney qui ouvrit l’enveloppe. Quand le nom de l’acteur fut prononcé, Walter Matthau fut surpris par la caméra en train de dire à sa femme : « Il était temps ! » Il y eut des cris et des hourras dans la salle.
    Après avoir retiré ses lunettes de soleil, l’acteur de 38 ans courut jusqu’à la scène, où il prit Carney dans ses bras. « Eh bien, dit-il pour son discours de remerciements, je suppose que ça prouve qu’il y a autant de tarés à l’Academy que partout ailleurs. »
    Mary Pickford, la « petite fiancée de l’Amérique » de l’époque du cinéma muet, alors octogénaire, avait reçu un Oscar d’honneur un peu plus tôt dans la soirée ; et Nicholson, qui adorait Hollywood et admirait Pickford (il avait fait une apparition dans un remake de son film de 1926, Les Moineaux, au Los Angeles Film Festival), remercia gracieusement la petite fiancée des films muets d’avoir été « la première actrice à demander un pourcentage sur ses films » – ce qui lui valut des applaudissements. « En parlant de pourcentages, ajouta-t-il, je tenais aussi, et surtout, à remercier mon agent, qui, il y a

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