Jack Nicholson
dix ans de ça, m’avait dit que je ne gagnerai jamais ma vie en tant qu’acteur. »
Si l’on en croit l’œuvre qui fait autorité en la matière, Inside Oscar de Mason Wiley et Damien Boa, quand Nicholson entra dans la salle de conférence après la cérémonie, ses « premiers mots » furent : « Mon Dieu, c’est vraiment fantastique ! »
« Quand vous faisiez La Petite Boutique des horreurs, pensiez-vous que cela pourrait vous amener là ? » demanda un journaliste intrépide.
« Oui, je le pensais », répondit Nicholson.
Vol au-dessus d’un nid de coucou fut le point culminant d’une année, 1975, où Nicholson put se vanter d’avoir quatre de ses films dans les salles.
Beaucoup de critiques trouvèrent que Profession : Reporter était l’un des films les plus subtils de la carrière d’Antonioni – « noble et délicat » furent les mots de Penelope Gilliatt dans le New Yorker –, mais le défi politico-philosophique soulevé par le film eut un impact négligeable sur le grand public.
Tommy était une proposition à prendre ou à laisser pour laquelle Nicholson pouvait difficilement être crédité, dans un sens ou dans l’autre. Le film fut un énorme succès auprès du public jeune.
La Bonne Fortune fit un étonnant bide. Il est difficile de dire pourquoi. Ce fut Stockard Channing, ni très crédible ni très désirable, que les critiques prirent le plus souvent pour cible, bien que le script de Carole Eastman et la mise en scène de Mike Nichols n’eussent pas réussi à mettre en valeur les temps forts de la structure.
Nicholson se révèle dans ce film follement amusant, et éclipse Beatty à chaque rebondissement de l’intrigue. Il y a beaucoup d’ironie sinistre dans le tableau de ces deux acteurs déambulant dans leurs peignoirs, se heurtant l’un à l’autre tels Laurel et Hardy. Le Laurel de Jack est étonnant ; il mime son visage, sa voix, ses mouvements et son rythme à la perfection. Mais Beatty aurait dû donner à son personnage davantage de sérieux. La situation de compétition avec Jack dans l’ambiance comique est pour lui ingrate. Beatty ne fait pas un bon Oliver Hardy, et à l’instar du film lui-même, il semble guindé.
Assez étonnamment, au moment où Jack accepta son Oscar pour Vol au-dessus d’un nid de coucou, il avait déjà achevé deux autres films, Missouri Breaks, et Le Dernier Nabab – qui s’ajoutaient de façon prolifique aux quatorze autres qu’il avait faits dans les six années qui avaient suivi Easy Rider. En comparaison, alors que sa cote monterait en flèche et que son éthique professionnelle s’amenuiserait, il n’allait apparaître que dans seize films au cours des seize prochaines années.
Elliott Kastner, un producteur plein d’imagination, avait réussi à convaincre Nicholson et Marlon Brando – ainsi que le réalisateur Arthur Penn – de travailler sur le seul et unique film qu’ils feraient jamais ensemble, The Missouri Breaks, ou Missouri Breaks. Ce ne fut que lorsque les membres du trio se rencontrèrent pour la première fois qu’ils comprirent qu’ils avaient été bernés.
Le piège, c’était chacun d’entre eux, ainsi que le scénario original de ce western écrit par Thomas McGuane. McGuane était un Hemingway tordu dont l’œuvre jouait avec des anti-héros auto-destructeurs, des dialogues idiomatiques au contenu explicitement sexuel et un humour décalé. Ces romans très estimés réussissaient simultanément à ridiculiser et à mythifier l’Amérique virile. McGuane venait d’achever le script d’une comédie originale sur un vol de bétail, Rancho Deluxe, pour le réalisateur Frank Perry ; et il était à cette époque occupé à mettre en scène l’adaptation cinématographique de son propre roman nominé au National Book Award traitant de deux capitaines de bateau de pêche rivaux des Keys, 92 in the Shade. Ces deux films de McGuane étaient produits par Elliott Kastner.
McGuane avait écrit Missouri Breaks pour Warren Oates et Harry Dean Stanton, et projetait de mettre lui-même le film en scène. Les trois hommes étaient amis (le ranch d’Oates était situé tout près de celui de McGuane dans le Montana). Stanton jouait dans Rancho Deluxe et 92 in the Shade, film dans lequel Oates avait aussi un rôle.
Le scénario original de Missouri Breaks s’appuyait sur l’histoire locale des prairies du Nord et tournait autour de propriétaires de ranchs et de voleurs de
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