Jack Nicholson
cancer en 2005. D’après le coauteur de l’ouvrage, Linda Allen, la star avait passé un gentil coup de téléphone à Rose alors que celle-ci était à l’hôpital. Mais Nicholson ne reconnut jamais les liens de parenté qu’il pouvait avoir avec cette femme.
Le fils et la fille du chanteur et artiste de cabaret du New Jersey, Eddie King, allaient plus tard affirmer que le géniteur de Jack n’était autre que leur père, et non Furcillo-Rose. King avait dissimulé ses liens de parenté avec Jack pour éviter de provoquer un scandale et d’être expulsé dans sa Lettonie natale. D’après une interview réalisée par Dennis McDougal pour l’ouvrage Five Easy Decades, Eddie King Jr et la sœur-tante de Nicholson, Lorraine, auraient à un moment habité dans le même immeuble et auraient discuté en privé de l’affaire sans jamais faire de déclarations publiques.
Au cours de l’automne 2004, Jack se rendit en limousine dans le New Jersey et assista pour la première fois à une réunion d’anciens élèves de son lycée : le cinquantième rassemblement de la promotion 1954 de la Manasquan High School. Lorraine Nicholson Smith, 85 ans, était sa cavalière pour ce nostalgique évènement. La sœur-tante de Jack mourut cinq ans plus tard. Si Lorraine savait quelque chose sur les liens de parenté de Jack, elle l’emporta avec elle dans la tombe. Souvent interrogé sur l’identité incertaine de son père, Jack répond toujours que cela n’a plus d’importance pour lui ; qu’il est heureux de l’amour qu’il a reçu dans sa jeunesse et de la chance dont il a bénéficié dans la vie.
Nicholson fit un excellent sujet pour un autre cinquantième anniversaire : celui de l’interview de célébrité de Playboy marquant le début de la sixième décennie du magazine masculin dédié au sexe.
Comme toujours, les méditations de Jack étaient aussi expertement provocatrices que les écrits de Thompson. Cette fois-ci, le libertin vieillissant fit sourciller quelques personnes en suggérant que la crainte généralisée du sida était excessive et en faisant l’éloge du Viagra, ce qui avait au moins le mérite de ne pas être de la bouillie promotionnelle répétée et rabâchée.
La réalité, c’était que Jack n’avait plus de petite amie, et qu’à l’approche des 70 ans, il passait de plus en plus de soirées chez lui avec pour seule compagnie ses Dali, ses Picasso et ses Magritte. Les sorties lui faisaient désormais prendre conscience du poids d’être Jack Nicholson, le maître de tous les restaurants et de toutes les boîtes dans lesquels il entrait, comme il le formula lui-même un jour. Il lisait beaucoup, comme il l’avait toujours fait. Il dessinait et peignait. Il fumait à la chaîne – du tabac et de l’herbe, disait-on –, bien que le mouvement californien de légalisation médicale du cannabis ait rendu cette habitude des sixties presque surannée.
Alors qu’il détestait auparavant la télévision et que Stanley Kubrick avait dû lui expliquer le comique de sa réplique de Shining « He-e-e-e-re’s Johnny ! », Jack avait désormais ses émissions préférées et apprit à programmer son magnétoscope pour les enregistrer quand il devait s’absenter. Il était toujours immédiatement identifiable au premier rang de la plupart des matchs des Lakers de 2004, année où son équipe préférée subit une défaite amèrement contestée à la finale NBA contre les Detroit Pistons.
Le matin, Jack, d’après certaines sources, se réveillait quand il en avait envie, faisait du yoga, prenait de l’aspirine pour enfants (prévention des maladies cardiovasculaires), du Lipitor (prévention du cholestérol) et du Prilosec (contre le pyrosis), avant de se mettre à la lecture des scripts, dont il tournait les pages nonchalamment.
Paradoxalement cet homme qui n’avait pas connu son propre père semblait désormais considérer les devoirs de la paternité comme quelque chose d’une importance primordiale. « Ce sont mes enfants les principaux responsables du sentiment de joie et de stabilité que j’éprouve, déclara Nicholson. Tout le reste, ça va, ça vient – la santé, les autres personnes, le travail. Mais les enfants, c’est différent. »
Il n’avait pas abandonné l’espoir de trouver un jour la femme de sa vie, déclara-t-il à un journaliste de Playboy, avant d’ajouter : « Mais comment est-ce que je pourrais la rencontrer ? Je ne peux plus
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