Jack Nicholson
lèvres.
Deux mois plus tard, il célébra discrètement son soixante-dixième anniversaire, alors que Les Infiltrés atteignait le score de 132 millions de dollars au box-office, sans compter les années de revenus indirects qui suivraient.
Quelques jours après son anniversaire, Jack était à sa place habituelle alors que les Lakers jouaient contre les Phoenix Suns. Après le premier quart d’heure, le match s’arrêta et, tandis que la foule hurlait, deux Lakers Girls s’approchèrent nonchalamment du « vieillard avec un énorme cheese cake », d’après un article du Los Angeles Times. « Nicholson enfonça son doigt dans le gâteau, détacha un gros morceau de glaçage, et le fourra dans sa bouche avec joie. »
S’il portait ses habituelles lunettes noires, Nicholson était chauve et boursouflé lors de la cérémonie des Oscars 2007, où il était présent pour son interprétation d’un patient atteint de cancer dans The Bucket List, ou Sans plus attendre. Ce n’était pas vraiment un rôle de composition. À la fin de l’année 2006, Nicholson avait été admis au Cedars-Sinai Medical Center pour ce que la presse à scandale avait qualifié d’« infection ». Plus tard, des journalistes écrivirent qu’on lui avait retiré un caillot d’une glande salivaire. Le traitement prit plus de temps que prévu, et Jack ajouta un crâne lisse à l’apparence qu’il allait prendre dans son nouveau film.
« Jack n’était jamais allé à l’hôpital, déclara le réalisateur Rob Reiner. Il trouvait que l’idée de faire un film qui touchait au sujet de la mort était très émouvante et très effrayante. Il a apporté son expérience personnelle, qu’il a transférée dans le personnage. »
Quand les longues discussions autour d’une éventuelle suite de La Dernière Corvée avaient fini par tomber à l’eau, au début de l’année 2006, Nicholson avait accepté de faire Sans plus attendre, en partie parce qu’il voyait cela comme une opportunité de donner la réplique à Morgan Freeman, l’un des acteurs les plus demandés et les plus respectés de Hollywood. Reiner, qui l’avait guidé dans Des Hommes d’honneur, tourna cette comédie à la fin de l’année 2006 et au début de l’année 2007.
Le script de Justin Zackham était centré sur les malades du cancer joués par Nicholson et Freeman qui partageaient la même chambre d’hôpital. Freeman était un mécanicien auto génial, tandis que Nicholson était un milliardaire corrompu qui avait des actions dans l’hôpital. Les deux personnages nouaient des liens amicaux teintés de méfiance en établissant une bucket list (référence à l’expression américaine kick the bucket qui signifie « mourir ») de choses à accomplir avant leur mort. Certains points de la liste, tels « escalader une montagne » ou « faire du parachute », leur procuraient quelques temporaires frissons ; d’autres, plus personnels, pansaient les plaies de leur cœur. L’un des deux personnages était condamné.
Sans plus attendre était un film à l’eau de rose divertissant, mais qui aurait pu être meilleur. Lors de sa sortie dans les salles à Noël 2007, les critiques ne le trouvèrent pas à la mesure du talent autrefois estimé de son réalisateur, Reiner (« Une sorte de Vivre pour nigauds », écrivit sarcastiquement Todd McCarthy dans Variety). Pour eux, Jack partageait la responsabilité de cet échec (Reiner « permet paresseusement à Nicholson de se laisser guider par ses plus mauvaises intuitions », écrivit Sean Axmaker dans le Seattle Post-Intelligencer). Mais la comédie sentimentale douceâtre se révéla malgré tout populaire auprès du public âgé, et rapporta la somme de 100 millions de dollars au box-office américain.
Jack était toujours « The Money ».
Deux années s’écoulèrent avant que Nicholson ne passe une nouvelle fois devant les caméras.
S’il restait davantage chez lui ces temps derniers, il était loin d’être devenu casanier. Il sortait régulièrement avec ses enfants. On pouvait le voir au milieu d’autres éminentes personnalités aux championnats de boxe de Las Vegas. À Los Angeles, on pouvait l’apercevoir, parfaitement à l’aise dans son smoking, à des premières ou des évènements caritatifs. Plus tard dans la soirée, il pouvait aller faire la fête au Glow, un club branché de Marina Del Rey.
Plus à l’aise avec le public que la plupart des stars,
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