Jack Nicholson
lycée – celui qui « sautait du banc, pour voler au secours de l’équipe » ; « vous savez, comme un deuxième entraîneur sur le terrain. » Il donnait l’impression d’avoir été un sixième homme tellement efficace qu’il aurait pu finir par intégrer la National Basketball Association ( NBA ). Cette histoire est entrée dans sa légende. « Jack était le sixième homme de son équipe, a ingénument écrit le célèbre basketteur Kareem Abdul-Jabbar dans l’une de ses autobiographies, un peu comme Michael Cooper pour les Lakers. »
Lors de ses débuts dans la mise en scène avec le film sur le basketball et le radicalisme universitaire, Drive, He Said, Jack se servit de cette image flatteuse qu’il s’était inventée. Il existe dans ce film une scène amusante dans laquelle le coach (joué par Bruce Dern) pousse un responsable du matériel à participer à une séance d’entraînement. Et le jeune homme finit par mettre la pâtée au meilleur joueur de l’équipe (joué par Bill Tepper). D’après le romancier et scénariste Jeremy Larner, Nicholson aurait insisté pour filmer cette scène qui peut paraître assez absurde et qui ne figurait pas dans le script.
Mais il y a une autre histoire intrigante, cette fois-ci liée à l’équipe de basket de la Manasquan High School, qui est entrée dans la légende de Nicholson. L’incident eut lieu au cours de la deuxième année de Jack, qui avait régressé au poste de responsable du matériel – à l’instar du personnage de Drive, He Said – et qui était désormais chargé d’inscrire les scores sur les tableaux et de distribuer les ballons et les uniformes.
La loyauté de Jack envers son équipe était empreinte de passion. Et au cours d’un match, le loyal responsable du matériel fut offensé par les tactiques pas très orthodoxes utilisées par l’équipe rivale. La fin de cette histoire a été relatée, avec bien des variantes, dans de nombreux articles sur Nicholson. D’après l’une des versions, Jack se serait « faufilé dans le gymnase de leurs adversaires et aurait détruit une grande table de mixage » (Rolling Stone) ; d’après une autre source, il aurait « jeté un appareil électrique sur le tableau d’affichage des scores de l’équipe adverse » (Times). La dernière version de l’histoire met en scène Jack pénétrant dans les vestiaires de ses adversaires et s’attaquant à l’appareil armé d’une batte Louisville Slugger. « Il se vit par conséquent interdit d’accès à toutes les activités sportives de Manasquan », conclut Sports Illustrated.
Les amis de lycée de Jack ont du mal à dire si l’histoire est ou non apocryphe. « C’est devenu une sorte de légende, mais je ne suis pas sûr que ça se soit vraiment produit », dit Allan Keith. « Je pense que ça s’est produit – mais je n’en suis pas sûr. C’est le genre de choses qui aurait pu arriver ». Dutch Nichols, quant à lui, affirme mystérieusement que cet incident s’est très certainement produit, mais pas exactement de la façon dont il a été raconté.
Pourquoi Jack serait-il devenu responsable du matériel s’il était un si bon sixième homme ? Dutch, qui était, d’après toutes les sources, l’un des sportifs les plus doués du lycée et de son cercle d’amis, le soutient de façon inébranlable. Il prétend que Jack avait « des conflits d’ordre personnel » avec le coach, mais qu’il était sans aucun doute un excellent basketteur – rapide, bon dribbleur et doué pour le tir extérieur.
« Chubs » (le surnom que Dutch donnait à Jack) et Dutch organisaient des paris et des matchs de basket sur Bangs Avenue, un quartier difficile et majoritairement noir d’Asbury Park. Cela faisait partie de leurs habitudes du week-end lorsqu’ils étaient adolescents. Tous les samedis et dimanches, ils marchaient le long de la voie de chemin de fer pour se rendre à Bangs Avenue en faisant rebondir le ballon contre le sol.
Ils jouaient à deux contre deux des parties truquées classiques, en commençant par perdre et en remontant ensuite la pente. Nicholson, qui aime parfois donner l’impression qu’il est assez avare d’interviews, s’est longuement épanché au sujet de cette belle époque devant un journaliste de Sports Illustrated.
« Dutch tirait dans tous les sens et manquait tous ses coups en prenant un air crétin », relate le journaliste de Sports Illustrated en décrivant
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