Jack Nicholson
l’arnaque. « Et Chubs faisait en quelque sorte son Chubs… Il trébuchait sur le trottoir, roulait des yeux de fou et allait encore moins vite que le trafic le samedi sur la Garden State Parkway. »
Ils pariaient 1 dollar sur la première partie, et sans doute la même somme sur la deuxième. Puis ils élevaient la mise à 4 ou 5 dollars pour la troisième, mettaient la pâtée aux pigeons, prenaient l’argent et s’en allaient en courant.
Dutch a raconté au journaliste de Sports Illustrated qu’un jour, leurs adversaires avaient demandé à être payés tout de suite après la première partie. Les deux garçons n’avaient pas prévu cela. Dutch se gratta la tête, inquiet. Jack réfléchit rapidement puis dit : « J’ai l’argent dans ma chaussette. Je ne vais quand même pas retirer ma chaussette, ma chaussure, et tout et tout, hein ? Vous ne voulez pas refaire une partie ? » « Si, grommelèrent-ils, d’accord. » Cette fois-ci, Dutch et Jack ne leur laissèrent aucune chance et gagnèrent haut la main. Ils misèrent cinq dollars sur la belle et gagnèrent de nouveau.
Alors que les deux garçons suivaient la voie de chemin de fer pour rentrer chez eux, Dutch dit à Jack : « Heureusement que tu avais l’argent dans ta chaussette, Chubs, parce que moi, je n’avais pas un rond. » Et Jack répliqua : « Dutch, la seule chose que j’ai dans ma chaussette, c’est un trou. »
Jack et Dutch faisaient beaucoup de petites escroqueries. Ils prirent l’habitude de fréquenter le Monmouth Racetrack et d’écouter les rumeurs au guichet à 100 dollars puis de courir au guichet à 2 dollars pour placer leurs paris. Et des sources fiables indiquent que Jack, même au lycée, prenait les paris sur les matchs de football américain locaux.
Les deux amis jouaient au flipper ou au billard et pariaient quelques piécettes. Jack était très doué pour le billard, mais il était sans doute encore meilleur au tennis de table, ce qui ne manque pas d’évoquer la démoniaque partie de ping-pong disputée par le personnage qu’il incarne dans Cinq pièces faciles (beaucoup d’autres parties de ping-pong furent disputées sur les plateaux des films de Jack, hors champ. Mais pas sur celui de Profession : Reporter. L’acteur essaya d’organiser quelques matchs, mais fit machine arrière lorsqu’il compris que le réalisateur, Michelangelo Antonioni, avait tendance à s’énerver lorsqu’il perdait. « Il raconte qu’il est champion de ping-pong », expliqua Jack. « Mais moi, je suis un véritable champion de l’ombre. Les gens ne savent même pas que je suis bon, mais je suis vraiment super bon. Il m’a lancé un défi un jour où je portais des chaussures de ville, et lui des tennis. J’ai tout de suite compris que ça allait être un match sérieux, que ce ne serait pas de la blague. Mais j’ai remis ça à plus tard. Je me suis dit que de toute façon, quelle que soit l’identité du vainqueur, ce match aurait des répercussions néfastes sur le film. »).
Le ping-pong fut le « sport » dans lequel Jack persévéra à la Manasquan High School ; il fut membre du club de tennis de table pendant plusieurs années.
Tous les garçons étaient des grands fans des Yankees ; les Dodgers étaient bons, mais les Yankees étaient super. Joe DiMaggio était le héros de tous les fans de football américain. Concernant le basket, Jack était pour les Boston Celtics ; en réalité, tout le monde était pour les Boston Celtics. Le début des années 1950 correspond en effet à l’apogée de Bob Cousy, le Larry Bird de cette période.
Jack et ses copains rassemblaient souvent leur argent pour aller voir des matchs à New York, en train, ou dans la voiture du grand frère d’un ami de la bande. Ils vénéraient les grands sportifs.
Il y avait à cette époque un garçon de la Rio Grande University de l’Ohio nommé Clarence « Bevo » Francis qui était un véritable phénomène. À un certain moment de son parcours universitaire, le Bevo en question avait réussi à atteindre l’étonnant score de 113 points au cours d’un match. Un jour, Jack et Dutch se rendirent à New York pour aller voir Bevo à l’œuvre. Après la partie, alors qu’ils marchaient sur le trottoir en traînant des pieds, ils aperçurent tout à coup, à leur plus grand étonnement, le grand Bevo qui marchait dans leur direction. Bevo était un type sympathique, et il invita les deux adolescents à se
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