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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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ils le seraient également à l’écran, et que s’ils étaient ennuyeux à la ville, ils le seraient deux fois plus à l’écran.
    « Il était bien plus qu’intéressant, commente Roos. Je me suis dit qu’il pouvait transférer cela à l’écran. Son visage et son regard n’étaient pas du tout dans ce qui se faisait au cinéma. C’était l’époque des beaux gosses. Mais il était extrêmement sympathique, amusant, gentil et imprévisible. Il ne ressemblait à personne. Il avait l’air très intelligent – une intelligence de la rue. Je suis originaire de Californie du Sud, et pour moi cette espèce de super-énergie des rues du New Jersey, ça avait quelque chose de très exotique. C’est pourquoi j’étais vraiment fasciné par son apparence. »
    « Jack se comportait comme s’il était une star, et aurait dû être une star, dès ses débuts, ou presque. Il était très sérieux vis-à-vis de son jeu d’acteur, même s’il cherchait à garder ça pour lui. Il avait quelque chose du vieux sage qui pense que la comédie n’est pas quelque chose dont on parle ou dont on plaisante. »
    « Je me souviens qu’au tout départ, je me suis dit qu’il y avait une partie de Jack qui pouvait jouer un personnage à la Henry Fonda. Que peut-être que Jack pouvait suivre ce chemin – "celui de l’homme moyen". Et puis il s’est mis à utiliser beaucoup de facettes de lui-même, à mettre toutes les bizarreries de sa personnalité dans ses personnages. C’était un processus fascinant. C’était vraiment fascinant pour nous, ses amis de pouvoir l’observer. »
    Après avoir travaillé plusieurs mois en tant qu’agent junior, Roos passa à la production active en devenant assistant analyste de scénarios et directeur de casting pour l’une des dernières unités de production de films de série B, la société de Robert Lippert affiliée à la Twentieth Century Fox.
    Lippert, un homme imposant qui mâchonnait des cigares, avait fait ses débuts dans le milieu du cinéma du côté des salles obscures. Dans les années 1940, il avait lancé les repas gratuits offerts pour un billet de cinéma, et, plus tard, les services de livraison de pizzas dans les drive-in . La carrière de Lippert dans la production à petit budget pouvait rivaliser en tout point avec celle de Corman, si ce n’est que Lippert n’avait réalisé aucun de ses films. Mais en près de vingt ans de carrière dans la production, Lippert avait supervisé pas moins de 246 films de série B : des films d’horreur (La mouche noire), de science-fiction (Rocket Ship XM ), des productions destinées aux enfants (Nello et le chien des Flandres) et de nombreux westerns.
    À l’instar de Corman, Lippert se vantait du profit rapide que généraient ses opérations. Il lui arriva de tourner cinq westerns simultanément, en utilisant les mêmes acteurs, les mêmes lieux de tournage et les mêmes décors, d’« économiser du temps et de l’argent en filmant toutes les poursuites en même temps, en copiant les scènes de bar et de bagarre et tous les autres types d’action », comme on put le lire dans Variety. Il se vantait aussi, tout comme Corman, d’exploiter de jeunes talents. « On fait travailler de jeunes scénaristes, et on est toujours à la recherche de nouveaux visages et de futurs grands noms », déclarait Lippert.
    Si Lippert limitait le budget de ses films à environ 100 000 dollars, il embauchait du personnel syndiqué, et ses films, en couleurs et CinemaScope, pouvaient généralement se vanter de répondre à des critères de production élevés. Et si ses goûts étaient douteux, il savait miser sur les bonnes personnes. Parmi les diplômés de son « école d’apprentissage sur le tas », on trouvait le romancier James Clavell, le scénariste-réalisateur Samuel Fuller, et le spécialiste du western Charles Marquis Warren.
    À cette époque, les bureaux de Lippert étaient situés sur Washington Avenue. Après avoir été présenté au producteur par Roos, Jack se mit à s’y rendre régulièrement, recherchant du travail en tant qu’acteur ou scénariste.
    Tout d’abord, Roos réussit à obtenir à Nicholson un entretien pour un western de série B, The Broken Land. Lippert avait confié à Jody McCrea, le fils de Joel McCrea, le rôle du gentil, et avait embauché par contraste Kent Taylor pour le rôle du méchant. Il devait choisir entre Nicholson et Burt Reynolds pour le cinquième rôle –

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