Je suis né un jour bleu
quatre propositions
illustrées parmi lesquelles je devais dire laquelle me semblait le mieux correspondre
au mot que je venais de voir. Les mots de la BSL ont des sens variés, depuis un
terme relativement simple comme « chapeau » jusqu’à des signes plus
complexes ou conceptuels comme « restaurant » ou « agriculture ».
Je pus identifier correctement deux mots sur trois. On
a conclu que je présentais une « très bonne aptitude aux signes ». Les
chercheurs s’emploient désormais à m’apprendre la BSL pour comparer mes aptitudes
à l’acquisition de cette langue par rapport aux autres que je connais.
L’espéranto est une autre forme de langue
très différente. J’ai lu pour la première fois le mot espéranto , il y a
plusieurs années de cela, dans un livre emprunté à la bibliothèque, mais ce n’est
que lorsque j’ai pu acheter mon premier ordinateur que j’en ai appris plus. Ce
qui m’a surtout attiré dans cette langue, c’est que son vocabulaire est un
mélange d’autres langues, pour la plupart européennes, et que sa grammaire est
stable et logique. Très rapidement, je devins un espérantiste (un
locuteur de l’espéranto) en lisant des textes sur Internet et en écrivant à d’autres
locuteurs d’espéranto de par le monde.
L’espéranto (le mot signifie « celui
qui espère ») est la création d’un ophtalmologue de Bialystok (aujourd’hui
en Pologne), le Dr Lejzer Ludwik Zamenhof. Il exposa les principes de cette
langue pour la première fois en 1887 et le premier congrès des locuteurs d’espéranto
se tint en France en 1905. Le but de Zamenhof était de créer une seconde langue
universelle pour tous, facile à apprendre, pour aider à la communication internationale.
Aujourd’hui, on estime le nombre de locuteurs d’espéranto entre cent mille et
plus d’un million dans le monde.
La grammaire de l’espéranto propose un
certain nombre de particularités remarquables. La première est que la nature de
chaque mot est déterminée par son suffixe : les substantifs sont tous en
-0, les adjectifs en -a, les adverbes en -e et les infinitifs en -t. Par
exemple : le mot rapido signifie « rapidité », rapida « rapide », rapide « rapidement » et rapidi « se
hâter ».
Les verbes ne changent pas selon la
personne comme dans la plupart des langues : mi estas (je suis), vi estas (tu es), li estas (il
est), sî estas (elle est), ni estas (nous sommes), ili estas (ils sont). Le passé se termine toujours en – is (mi estis = j’étais),
le futur en – os (vi estos = tu seras).
Beaucoup de mots en espéranto se forment
d’après leurs suffixes. La terminaison -ejo signifie par exemple « l’endroit »,
comme dans les mots lernejo (école), infanejo (garderie) et trinkejo (bar). Un autre suffixe courant est -ilo qui signifie « l’outil ou
l’instrument », comme dans hakilo hâche), flugilo (aile) et serĉilo (moteur de recherche).
La plus fameuse illustration de ce
principe de la grammaire de l’espéranto est sans doute l’utilisation du préfixe mal -pour signifier le contraire de quelque chose. On retrouve cet usage de
manière très extensive dans la langue entière : bona (bon/ malbona (mal), riĉia (rich/ malrica (pauvre), granda (grand) /malgranda (petit), dekstra (droite)
/ maldekstra (gauche ), fermi (fermer) /malferma (ouvrir), amiko
(ami) /malmiko (ennemi).
La création et l’utilisation d’expressions
idiomatiques sont en général découragées en espéranto quoique certains exemples
d’» argot espéranto » existent. Un nouvel apprenant de l’espéranto
peut être appelé un freŝ bakito] d’après le mot allemand frischgebacken (qui
vient d’être cuit), alors que l’espéranto standard dirait un komencanto (débutant). Un exemple d’euphémisme en espéranto pourrait être la necesejo (l’endroit
indispensable) qui signifie salle de bain/W. C.
Tony Attwood, un psychologue clinicien
auteur du Syndrome d’Asperger [19] a noté que certaines personnes atteintes d’Asperger
avaient la capacité d’inventer des combinaisons linguistiques originales (les
néologismes). Il cite le cas d’une petite fille qui décrit sa cheville comme « le
poignet de mon pied » et les glaçons comme « les os de l’eau ». Le
Dr Attwood décrit cette aptitude comme « l’un des aspects créatifs touchants
et véritables, propres au syndrome d’Asperger ». Après la naissance de mes
sœurs jumelles, j’avais
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