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Jeanne d'Arc Vérités et légendes

Jeanne d'Arc Vérités et légendes

Titel: Jeanne d'Arc Vérités et légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colette Beaune
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des
parents de Marie d’Harcourt, et Dunois aurait épousé une inconnue porteuse d’un
secret. Pourtant, Marie est la fille parfaitement attestée de Jacques II
d’Harcourt, seigneur de Montgomery, et de Marguerite de Melun, comtesse de
Tancarville. La carrière agitée de son père, un cadet de la puissante famille
normande, est attestée par de nombreuses chroniques. Prisonnier à Azincourt, il
fut d’abord bourguignon avant de devenir armagnac après 1420 et de se faire
tuer dans une affaire louche, à Parthenay, en 1424. Marie, sa fille, dame de
Warenguebec, épousa Dunois en octobre 1436 et lui donna quatre enfants. Selon
Gorbenko, Marie d’Harcourt serait en fait Marguerite de Valois, la fille de
Charles VI et d’Odette de Champ-divers. Élevée à l’écart, elle apparaît en
1429 sous les traits de Jeanne d’Arc, échappe au bûcher en 1431 où une autre
est brûlée à sa place, et finit par épouser en 1436 son cousin germain
Dunois ! L’ennui est que Marguerite de Valois vit à la Cour, où elle est
mariée au seigneur de Belleville. Se serait-elle dédoublée ?
    Même les mythographes sont réticents, tout en proposant de
voir dans le squelette de Marie d’Harcourt celui de Claude des Armoises (donc
de Jeanne d’Arc, les conclusions de Gorbenko sont sauvegardées !). Quelle
preuve en ont-ils ? Aucune. Si Claude des Armoises est bien Jeanne d’Arc
et si son corps a bien été prélevé à Pulligny, où la tombe serait vide, il n’a
pu qu’être placé à Cléry auprès de son demi-frère. Avec des si…
     

Question d’ADN
    Les progrès de la science et le développement des analyses
génétiques amènent à des perspectives différentes désormais, puisqu’il
suffirait d’un fragment, même minuscule, de ce corps à part pour effectuer une
analyse ADN.
    Dans les années 1930, les recherches se focalisèrent autour
du cheveu incontestablement noir retrouvé en 1844 dans les archives de Riom,
pris dans le sceau d’une lettre de Jeanne d’Arc du 9 novembre 1429 adressée à
la ville, lors du siège de La Charité, pour lui réclamer de la poudre et du
salpêtre. De nombreux chercheurs dont Quicherat le virent au musée de Riom. Il
disparut vers 1890, probablement dérobé par un collectionneur local, fervent de
la Pucelle. Les appels à restitution des années 1930 restèrent sans résultat.
Aucune autre lettre de Jeanne, contrairement à ce que pensent les mythographes,
ne comportait de cheveu. Il fallait donc chercher ailleurs.
    Du 13 février 2006 au début d’avril 2007, une équipe de
chercheurs de l’hôpital de Garches, dirigée par le docteur Philippe Charlier [64] , se livra à l’examen des restes présumés
de Jeanne d’Arc conservés au musée des Amis du Vieux Chinon. Ces bocaux, qui
contenaient des fragments d’os, de tissu et de bois, avaient déjà derrière eux
une longue histoire.
    C’est en effet en 1867 qu’avait été découvert, dans le
grenier d’une pharmacie de la rue du Temple à Paris, un bocal en verre ancien,
portant sur le couvercle une inscription : « Restes trouvés sous le
bûcher de Jeanne d’Arc Pucelle d’Orléans. » L’étudiant en pharmacie qui
fit la découverte le donna à un de ses amis, E.H. Tourlet, qui installa sa
pharmacie à Chinon. Lorsque la cause en béatification commença, le contenu du
bocal fut soumis à deux commissions successives, l’une en 1892 et l’autre en
1909. Entre-temps, Jeanne fut béatifiée le 18 avril 1909 puis canonisée en
1920. Le bocal légué à l’archevêché fut mis en dépôt au musée des Amis du Vieux
Chinon dans les années 1960.
    C’est en 1979 que des analyses fragmentaires sont tentées
pour la première fois à l’université de Groningue en Hollande. La datation au
carbone 14 ne va pas vraiment dans le sens de l’authenticité : entre
1 800 et 1 700 ans avant Jésus-Christ ! Néanmoins, la pratique
consistant à recueillir les cendres d’un condamné est parfaitement attestée à
l’époque médiévale. Une lettre du père de Boccace montre que les Parisiens
avaient ainsi recueilli celles de Jacques de Molay en 1314. Encore faut-il que
les soldats de garde laissent faire ! Une nouvelle analyse est donc tentée
par l’équipe de Charlier sur l’ensemble du contenu du bocal. Il s’agit,
définitivement cette fois, d’une momie égyptienne qui a été embaumée entre le
VII e et le III e siècle avant Jésus-Christ. De la
vanilline et des onguents spécifiques à

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