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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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et Amy est dans ce moment même en son pouvoir !
    – Mais il n’a pas reçu, j’espère, dit Tressilian, des ordres funestes pour elle ?
    – Non, non, reprit le comte précipitamment ; j’ai dit quelque chose dans un accès de rage, mais cet ordre a été pleinement révoqué par un courrier parti à la hâte ; elle est maintenant… elle doit être en sûreté.
    – Oui, dit Tressilian, elle doit être en sûreté, et je dois en être assuré. Ma querelle particulière est terminée avec vous, milord ; mais j’en ai une autre à vider avec le séducteur d’Amy Robsart, qui a fait de l’infâme Varney un manteau pour couvrir ses crimes.
    – Le séducteur d’Amy ! répliqua Leicester d’une voix terrible ; dites son époux, son époux trompé, aveuglé, son indigne époux ! Elle est comtesse de Leicester, je le jure sur ma parole de chevalier. Il n’est aucune sorte de justice que je ne sois prêt à lui rendre. Je n’ai pas besoin de dire que je ne crains pas les moyens dont vous pourriez vous servir pour m’y contraindre.
    La générosité de Tressilian ne lui permit pas de s’arrêter à aucune considération personnelle, et toutes ses pensées se concentrèrent tout d’un coup sur le sort d’Amy Robsart. Il n’avait pas une confiance illimitée aux résolutions changeantes de Leicester, dont l’âme lui paraissait trop agitée pour se laisser gouverner par la froide raison ; et, malgré les assurances du comte, il ne pouvait croire Amy hors de danger tant qu’elle serait entre les mains de ses créatures.
    – Milord, dit-il avec calme, je n’ai point l’intention de vous offenser, et je suis loin de chercher une querelle ; mais les devoirs que j’ai à remplir envers sir Hugh Robsart me forcent d’aller sur-le-champ instruire la reine de ce qui se passe, afin que le rang de la comtesse soit reconnu comme il doit l’être.
    – Non, monsieur, répliqua le comte fièrement : ne soyez pas assez audacieux pour intervenir dans une affaire qui m’est personnelle ; la voix seule de Dudley proclamera l’infamie de Dudley. Je vais tout déclarer à Élisabeth elle-même, et puis je vole à Cumnor-Place, aussi vite que s’il y allait de la vie.
    En parlant ainsi il détacha son cheval, mit le pied à l’étrier, et courut vers le château à toute bride.
    – Portez-moi avec vous, M. Tressilian, dit Flibbertigibbet en le voyant monter à cheval avec la même précipitation : mon histoire n’est pas encore finie ; j’ai besoin de votre protection.
    Tressilian consentit à sa demande, et suivit le comte d’un pas moins rapide. Pendant le chemin, l’enfant lui avoua, avec toutes les marques d’un profond regret, que, s’étant imaginé avoir des droits à la confiance de Wayland, et piqué de la manière dont il éludait toutes ses questions au sujet de la dame qu’il avait accompagnée, il s’était vengé en lui dérobant la lettre qu’Amy lui avait remise pour le comte de Leicester. Son intention était de la lui restituer ce soir-là même, se croyant certain de le rencontrer, puisque Wayland devait jouer le rôle d’Arion dans le divertissement.
    Il avait été un peu alarmé en voyant le nom que portait l’adresse ; mais il avait réfléchi que Leicester ne devant revenir au château que dans la soirée, Wayland lui-même n’aurait pu la remettre plus tôt.
    Mais Wayland ne parut plus, ayant été, comme nous l’avons dit, chassé du château par Lambourne ; Flibbertigibbet, après l’avoir cherché en vain, et n’ayant pu trouver l’occasion de parler à Tressilian, commença à être fort inquiet sur les suites de son espièglerie, en se voyant le détenteur d’une lettre adressée à un personnage aussi considérable que le comte de Leicester. La réserve ou plutôt la crainte que Wayland avait laissé entrevoir à l’égard de Lambourne et de Varney, lui fit juger que la lettre devait être remise entre les mains du comte lui-même, et qu’il pouvait faire tort à la dame en la donnant à quelque domestique. Il avait inutilement tenté d’approcher de Leicester ; les insolens valets auxquels il s’était adressé dans ce dessein l’avaient constamment repoussé, à cause de la singularité de ses traits et de la pauvreté de ses vêtemens.
    Il avait été bien près de réussir lorsque, dans ses perquisitions, il avait trouvé dans la grotte la cassette qu’il savait appartenir à la malheureuse comtesse, pour l’avoir aperçue dans le

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