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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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Kenilworth ne sont pas encore épuisées, milords et mesdames ; il nous reste à célébrer les noces du noble propriétaire.
    Il y eut un murmure de surprise : – Rien de plus vrai, nous en donnons notre parole royale, dit la reine ; il nous en a fait un secret afin de nous réserver le plaisir de cette surprise. Je vois que vous mourez de curiosité de connaître quelle est l’heureuse épouse de Leicester ; c’est Amy Robsart, la même qui, pour compléter la fête d’hier, a figuré dans le divertissement comme la femme de son serviteur Varney.
    – Au nom de Dieu, madame, dit le comte en s’approchant d’elle avec un mélange d’humilité, de mortification et de honte qu’on lisait sur son visage, et parlant assez bas pour n’être entendu que d’elle seule, prenez ma tête, comme vous m’en menaciez dans votre colère, et épargnez-moi ces insultes ; ne foulez pas aux pieds un ver déjà écrasé.
    – Un ver, milord ! dit la reine du même ton ; dites un serpent, c’est un plus noble reptile, et la comparaison serait plus exacte. Vous connaissez un serpent engourdi par le froid qui fut réchauffé dans le sein de quelqu’un…
    – Pour l’amour de vous, madame, pour moi-même, dit le comte, pendant qu’il me reste encore quelque raison…
    – Parlez haut, milord, dit Élisabeth, et d’un peu plus loin, s’il vous plaît ; qu’avez-vous à nous demander ?
    – La permission, dit le malheureux comte d’un ton soumis, de partir à l’instant pour Cumnor-Place.
    – Pour ramener ici votre épouse, probablement ? C’est assez bien vu ; car, d’après ce que nous avons entendu dire, elle est en assez mauvaises mains. Mais, milord, vous ne pouvez y aller en personne… Nous avons arrêté de passer quelques jours dans ce château de Kenilworth, et vous n’aurez pas l’impolitesse de nous priver de la présence de notre hôte pendant le séjour que nous comptons y faire… Sous votre bon plaisir nous ne pouvons pas nous soumettre à un tel affront aux yeux de nos sujets… Tressilian ira à Cumnor-Place pour vous, et un gentilhomme de notre chambre l’accompagnera, afin que lord Leicester ne redevienne point jaloux de son ancien rival. – Qui veux-tu avoir pour compagnon de voyage, Tressilian ?
    Tressilian prononça avec une humble soumission le nom de Raleigh.
    – Vraiment, dit la reine, tu as fait un bon choix. Raleigh est un jeune chevalier ; et délivrer une dame de prison, c’est une heureuse aventure pour son début… Il faut que vous sachiez, milords et mesdames, que Cumnor-Place ne vaut guère mieux qu’une prison. D’ailleurs il y a là certains chevaliers félons que nous désirerions avoir sous bonne garde en notre pouvoir… ; Monsieur notre secrétaire, vous leur remettrez l’ordre de s’assurer des personnes de Richard Varney et d’Alasco ; qu’on les amène ici morts ou vifs ; prenez avec vous une escorte suffisante, messieurs ; conduisez la dame à Kenilworth en tout honneur ; ne perdez pas un moment ; et que Dieu soit avec vous.
    Ils s’inclinèrent respectueusement et sortirent.
    Qui pourra décrire la manière dont la fin de cette journée fut employée à Kenilworth ? La reine, qui semblait n’y être restée que dans le seul dessein d’insulter et de mortifier le comte de Leicester, se montra aussi habile dans ces raffinemens de vengeance féminine qu’elle l’était dans l’art de gouverner ses peuples avec sagesse. La cour obéit aux intentions de la souveraine, et le seigneur de Kenilworth éprouvait, au milieu de ses fêtes et dans son propre château, le sort d’un courtisan disgracié, par la manière froide et peu respectueuse des amis qui se tenaient prêts à le quitter, et par le triomphe mal caché de ses ennemis avoués. Sussex, fidèle à la franchise militaire de son caractère, Burleigh et Walsingham, par une sagacité pénétrante, et quelques dames touchées de la compassion qui distingue leur sexe, furent les seules personnes de cette cour nombreuse qui montrèrent à Leicester le même visage qu’elles avaient eu le matin.
    Leicester avait été tellement accoutumé à considérer la faveur des cours comme le but principal de sa vie, que tous ses autres sentimens furent pendant quelque temps comme perdus dans les tourmens que faisait éprouver à son esprit altier cette continuité de petites humiliations et de mépris étudiés dont il était devenu tout-à-coup l’objet. Mais, lorsqu’il se fut retiré

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