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La Bataillon de la Croix-Rousse

Titel: La Bataillon de la Croix-Rousse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louis Noir
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là-dedans   ; fouillez toutes les chambres, dit la Ficelle à l’officier, et arrêtez tous ceux que vous trouverez cachés.
    L’officier divisa intelligemment sa troupe en deux pelotons, dont l’un tourna la maison et y pénétra par une cour qui se trouvait sur les derrières   ; l’autre peloton fit voler en éclats les fenêtres du rez-de-chaussée et sauta dans les chambres.
    La Ficelle, d’instinct, regardait toujours aux étages supérieurs, supposant bien que les habitants, s’il y en avait, étaient montés le plus haut possible, ne fut-ce que par curiosité.
    Tout à coup, il vit un volet s’ouvrir au-dessous du toit, et, par ce volet, cinq ou six canons de fusil passèrent.
    Un coup de feu partit d’abord, puis plusieurs autres, tous dirigés sur le point où se trouvait Saint-Giles.
    Ce qui avait déterminé cette fusillade, c’était précisément la brusque invasion des républicains dans la maison close.
    Le capitaine Pierre et une dizaine d’Auvergnats de sa compagnie s’y trouvaient réunis à l’étage supérieur.
    Ils attendaient le moment de consommer leur guet-apens, tenant sous l’œil le malheureux Saint-Giles.
    Le capitaine Pierre, pour se tirer d’affaire après avoir tué Saint-Giles, comptait sur la canonnade qui allait balayer les républicains.
    – Aie pas peur   ! disait-il à ses hommes, dans le patois auvergnat que nous traduisons. Quand nous aurons fait feu, les redoutes cracheront la mitraille sur les républicains et nettoieront la rue, nous sortirons de la maison tranquillement car tous ces Carmagnoles auront f… ichu le camp.
    Mais entendant les hommes de la Ficelle abattre les volets, il jugea qu’il fallait précipiter l’attentat et donner le signal de la canonnade.
    Le volet avait donc été poussé, les coups de fusil avaient été tirés, les redoutes s’étaient illuminées d’éclairs et un ouragan de mitraille s’était abattu sur les républicains de l’avant-garde.
    Ceux-ci, surpris par cette trahison, au moment où ils parlementaient, subirent les entraînements d’une panique inévitable.
    Ils s’enfuirent en désordre et déjà ils tramaient à leur suite les deux pièces de soutien qui étaient braquées dans la rue, lorsque parut un homme ensanglanté qui, sabre au poing, força les artilleurs à rester à leur poste, arrêta une centaine de fuyards et les fit embusquer, puis commanda le feu sur l’ennemi qui chargeait.
    Les républicains reconnurent Saint-Giles, leur commandant   ; ils obéirent.
    Deux coups de mitraille des pièces républicaines et une fusillade assez nourrie arrêtèrent net la poursuite des Lyonnais   ; alors Saint-Giles organisa une retraite en bon ordre qui valut à son bataillon les éloges de toute l’armée.
    Saint-Giles, à cheval, organisait ses échelons sous le feu de l’ennemi   ; il fut superbe de sang-froid et d’énergie.
    Mais, pendant que l’armée acclamait le héros de la journée et de son bataillon qui rentraient au camp, le représentant Dubois-Crancé signait l’ordre d’arrêter Saint-Giles et de le conduire devant la cour martiale.

La cour martiale
    Aussitôt que le bataillon avait été en sûreté et hors d’atteinte des boulets ennemis, le capitaine Monte-à-Rebours avait remis le commandement de sa compagnie à son lieutenant et il avait gagné la Pape au grand galop de son cheval.
    En bon policier, il n’était pas fâché de brûler la politesse à la Ficelle   ; il voulait arriver avant lui et faire du zèle.
    Il était donc allé trouver à son appartement Dubois-Crancé pour lui rendre compte.
    Comme nous l’avons dit, Monte-à-Rebours était surtout un homme d’action. Il raconta laconiquement ce qu’il avait vu.
    Impartial, il ne cacha rien de la bravoure déployée par Saint-Giles.
    Dubois-Crancé écouta attentivement.
    Un fait le frappa tout d’abord, c’étaient les coups de fusil tirés pendant la trêve.
    – D’où partit la fusillade   ? demanda-t-il.
    – D’une maison close.
    – Située   ?
    – Entre notre réserve et notre avant-garde.
    – En sorte que, dit Dubois-Crancé, les Lyonnais vont pouvoir apprendre que ce sont nos troupes qui ont rompu la trêve.
    – C’est ce que j’ai pensé, dit Monte-à-Rebours.
    – Cela m’a tout l’air d’un guet-apens.
    – Un « coup monté », comme nous disons, nous autres, en langage de police.
    – Et c’est Saint-Giles qui a demandé à entamer des pourparlers   ? dit Dubois-Crancé,

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