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La Bataillon de la Croix-Rousse

Titel: La Bataillon de la Croix-Rousse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louis Noir
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acte de vigueur.
    Il fit arborer le drapeau blanc parlementaire.
    Les assiégés le plantèrent à leur tour sur le cimetière et le feu qui avait recommencé cessa.
    Alors Dubois-Crancé dit à Saint-Giles   :
    – Commandant, allez dire aux Lyonnais que je leur accorde une heure pour emporter leurs blessés.
    Saint-Giles partit sans armes, à cheval, suivi de plusieurs officiers.
    Un peu en avant du cimetière on l’arrêta.
    Il exposa qu’il avait une mission.
    – Le général de Précy vient d’arriver, lui dit-on. Il vous a vu venir et il a ordonné que l’on vous menât vers lui.
    – Allons   ! dit Saint-Giles.
    Quand il fut devant le général lyonnais, Saint-Giles vit près de lui le colonel Étienne, légèrement blessé aux deux bras qu’il portait tous deux en écharpe.
    Après s’être incliné devant de Précy, Saint-Giles salua courtoisement son rival qui lui rendit un salut sec, d’un air pincé.
    – Que voulez-vous, commandant   ? demanda de Précy.
    – Rien, mon général. La République n’accepte rien de ses ennemis. J’apporte une grâce que vous fait Dubois-Crancé. Vous avez une heure pour enlever vos blessés.
    – Monsieur, dit de Précy avec hauteur, moi non plus je n’accepte rien de l’ennemi.
    – Soit   ! dit non moins fièrement Saint-Giles. Vous tirerez si vous voulez, nous ne riposterons pas. Nous voulons rendre hommage à une bravoure qui n’a pas été heureuse.
    Il salua de nouveau de Précy et Étienne, puis il partit avec ses officiers.
    – L’insolent   ! s’écria Étienne.
    De Précy se retourna, toisa Étienne et lui dit   :
    – Colonel, vous avez été malheureux dans le combat mais maintenant vous êtes maladroit.
    Et à ses officiers   :
    – Messieurs, l’ennemi nous a donné une leçon, à nous d’en profiter. Plus de provocations et plus d’imprudences.
    Puis il donna ses ordres tout en regardant de temps à autre du côté de Saint-Giles qui regagnait son poste.
    Il y arriva presque en même temps que Kellermann accouru pour voir ce qui se passait.
    Le général était furieux.
    – Savez-vous ce qu’il ont osé m’envoyer   ? s’écria-t-il en voyant Dubois-Crancé.
    – Ma foi, non   ! dit Dubois-Crancé, enchanté de voir Kellermann outré contre les Lyonnais.
    – Eh bien, ils ont eu l’impertinence de m’inviter à célébrer avec eux la fête du 10 août.
    – Et vous y allez   ?
    – Vous vous f… de moi   !
    – Mais non   ! n’êtes-vous pas très indulgent pour eux   ?
    – Je leur en f… trai de l’indulgence… à coups de canon. Demain, bombardement général   !
    – Pendant la fête   ?
    – Je m’en f… de leur fête. Je me charge du feu d’artifice, moi   :
    – Mais, général, tout à l’heure encore, vous me disiez que tirer sur des Français…
    – Par tous les diables   ! des Français de ce calibre là, on s’en f… et on s’en contref… Et je le ferai voir. On bombardera jusqu’à ce que les canons en crèvent.
    – Bombardez, général, bombardez.
    – À propos, demanda Kellermann, et cette affaire   ? Comment cela s’est-il passé   ?
    – Mais très gaillardement, général. Saint-Giles, qui revient d’accorder une heure de trêve aux Lyonnais pour enterrer des centaines de morts ensevelis sous cette maison là-bas…
    – Oh   ! oh   ! fit Kellermann se déridant, des centaines de morts… Dites à ce brave commandant que je l’invite à dîner pour me conter cela par le détail. Moi je vais aux batteries, car je veux un bombardement de première catégorie.
    Et il piqua des deux.
    Dubois-Crancé, souriant, regarda Kellermann s’éloigner, puis à Saint-Giles qui arrivait   :
    – Commandant, vous et votre bataillon vous avez bien mérité de la patrie demain vous serez à l’ordre du jour de l’armée.
    Et il s’éloigna à son tour au milieu des hourras.
    Le bombardement eut lieu, il fut terrible. Lyon célébra donc la fête du 10 août sous les obus et sous les bombes.
    Il rentrait dans le système politique de la Convention de procéder ainsi, tour à tour, par l’intimidation du canon et les proclamations de paix offrant aux révoltés, éclairés sur les dangers qu’ils couraient, l’occasion de faire leur paix avec la nation.
    On peut dire que Lyon usa la longanimité de la Convention.
    Dubois-Crancé, contre la mémoire duquel les réactionnaires lyonnais s’acharnent, montra une patience inouïe.
    Il n’avait tant poussé

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