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La Bataillon de la Croix-Rousse

Titel: La Bataillon de la Croix-Rousse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louis Noir
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permanence aux avant-postes, en face du Bataillon de la Croix-Rousse.
    Malgré trois décharges à mitraille que le cimetière eut le temps de tirer avant l’engagement des deux troupes, les républicains heurtèrent l’ennemi avec une violence inouïe.
    Saint-Giles, à cheval, piqua droit sur Étienne Leroyer, qui lança sa jument blanche à la rencontre de son adversaire.
    Leroyer tira pendant le temps de galop, deux coups de pistolet sur Saint-Giles, et le manqua au premier coup   ; mais celui-ci, arrivant sur le jeune colonel avec une foudroyante rapidité, reçut le second coup presque à bout portant, fut encore manqué, et, ne laissant pas le temps à Étienne d’assurer son sabre dans sa main, lui traversa la poitrine d’un coup d’épée.
    Étienne tomba mort…
    Ainsi s’évanouirent les espérances de sa mère et à jamais le nom des Étioles, de cette branche que voulait relever cette femme ambitieuse.
    Le résultat de ces combats singuliers produit toujours sur les deux troupes qui y assistent un effet extraordinaire.
    Les républicains, exaltés par le triomphe de Saint-Giles, se jetèrent sur leurs adversaires et les culbutèrent.
    Le bulletin officiel des assiégés avoue ainsi cette reculade, tout en mentant pour les besoins de la cause   ; car il dit que la retraite eut lieu par ordre de Précy qui, tout au contraire, nous l’avons vu, tenait singulièrement à ce poste du cimetière.
    Mais on voit, malgré les mensonges, combien la lutte fut meurtrière.
    « Samedi dernier, dit le bulletin, il y a eu une action très vive à la Croix-Rousse, au cimetière.
    « Après avoir donné pendant une demi-heure, nos postes se seront repliés par ordre du général. Les ennemis, prenant cette retraite pour une déroute, ont poursuivi et attaqué vigoureusement les bataillons qui se repliaient   ; mais ils ont été à leur tour repoussés et nos canons de la batterie Gingenne en ont fait un grand carnage. Les bataillons qui se sont le plus distingués à ce poste sont ceux de l’Union, de la Convention et de Washington. »
    On le voit, ces trois bataillons formaient la réserve et ils rétablirent le combat.
    Nous voilà loin de la légende ridicule représentant douze cents républicains tués par vingt-cinq canonniers royalistes.
    Nous trouvons la vérité dans le récit même des assiégés.
    Elle est assez belle pour eux, comme on va le voir, pour s’en contenter.
    Comme nous l’avons vu, la colonne républicaine, dépassant le cimetière sans le prendre, rejeta les bataillons de Leroyer sur la position de Gingenne.
    Mais là, des coups de mitraille épouvantables et une charge des trois bataillons de réserve arrêtèrent la poursuite   ; les Lyonnais reprirent l’offensive.
    Les bataillons républicains, surtout celui de la Croix-Rousse, se trouvèrent dans une position critique.
    Mitraillés par devant par les canons de Gingenne, mitraillés par derrière par le cimetière de Cuire, ils étaient exposés à un désastre certain, car la réserve lyonnaise se lançait ferme et résolue.
    Un incident les sauva.
    Les pièces du cimetière, surmenées par un feu beaucoup trop rapide, refusèrent le service, et la colonne de Saint-Giles, repassant devant cette position, n’eut à subir qu’une attaque audacieuse à la baïonnette de la part de ces vingt-cinq canonniers qui risquèrent une sortie.
    Voici comment le baron Raverat raconte ce trait d’intrépidité   :
    « Échauffés, dit-il, par un feu roulant et sans interruption, les canons des Lyonnais commençaient à refuser le service… Laissons-les refroidir, s’écria le capitaine Verdun, et en avant les braves   !
    « Alors, à la tête de ses héroïques amis, il fondit avec impétuosité sur le premier rang des troupes conventionnelles et les culbuta à la baïonnette, puis il se replia en bon ordre sur la redoute, pour continuer un combat inégal, une résistance de géants   !
    « 1200 hommes jonchaient la terre de leurs cadavres.
    « La lutte se prolongea une demi-heure encore.
    « Les républicains, en effet, furent obligés de plier sous le vigoureux effort de la réserve, sous une canonnade terrible, sous l’attaque brusque et subie en flanc des canonniers du cimetière, chargeant tout à coup.
    « Mais Saint-Giles reforma son bataillon un peu après et, soutenu par un millier d’hommes, il se jeta sur les Lyonnais aventurés trop loin à leur tour et mitraillés par nos batteries.
    « Le cimetière

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