Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
la Bible au Féminin 03 Lilah

la Bible au Féminin 03 Lilah

Titel: la Bible au Féminin 03 Lilah Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
Vom Netzwerk:
ou Kaboul ? Ton dieu te suivra-t-il si loin ? Là où tu n’auras plus ni oncle ni frère, ni personne de ton peuple ?
    — Je le suivrai, répondit Lilah sans hésiter. Nous nous le sommes promis il y a longtemps. Je tiendrai ma promesse comme il tiendra la sienne.
    Parysatis coula un regard vers elle. Elle abandonna la main de Lilah, satisfaite, apaisée comme après un bon divertissement.
    — Tu me plais, fille Lilah. Tu es naïve, mais tu me plais. Ce qui ne me plaît pas, c’est que tu deviennes l’épouse d’Antinoès. Je ne sais pas ce que je vais faire de toi.

Le sage de la ville basse
    À travers la terre battue de la cuisine, puis remontant le long de ses pieds et de ses mauvaises jambes, Sogdiam perçut une lourde vibration. Et, à tendre l’oreille, une sorte de grondement trop inhabituel dans la ville basse pour ne pas attirer l’attention.
    Il sortit dans la cour. Un attelage. Il en était certain. Des frappements de sabots et un roulement de char, voilà ce qui faisait vibrer le sol. Il entendit des exclamations, des cris d’enfants, venant encore d’assez loin.
    Il repéra une brume de poussière par-dessus le mur de la maison et des toitures environnantes. Aussi incroyable que cela pût paraître, quelqu’un s’aventurait dans les rues de la ville basse avec un attelage !
    La brume de poussière se rapprocha. Un pressentiment l’assaillit : on ne se contentait pas de traverser la ville basse, on venait ici, jusqu’à la maison d’Ezra.
    Par la porte ouverte de la salle d’étude, il entrevit maître Baruch. Recroquevillé sur un tabouret, il parlait, agitant un rouleau de papyrus entre ses mains. Sur l’autre tabouret, tournant presque le dos au vieux maître et fixant le mur devant lui comme s’il contemplait le plus fascinant des paysages, Ezra écoutait. De temps à autre, il inclinait doucement le front. Sogdiam les avait vus ainsi tant de fois que rien, pour lui, ne pouvait être plus ordinaire et plus rassurant.
    Il traversa la cour de sa démarche bancale mais rapide, ouvrit la porte qui conduisait à la rue. D’autres voisins, attirés comme lui par le bruit des chevaux, étaient déjà là.
    Sogdiam songea à Lilah. Serait-ce elle qui arrivait en char ? Ce n’était pas « son jour », pourtant.
    Néanmoins, l’occasion pouvait être exceptionnelle…
    Non ! Impossible. Jamais Lilah ne viendrait en char, aussi exceptionnelle que pût être sa visite. Elle aurait trop honte d’étaler ce luxe devant les yeux des habitants des masures.
    Il plissa le front, inquiet. S’il ne s’agissait pas de Lilah, qui donc était-ce ? Qui, sinon un puissant de Suse-la-Citadelle ? Un puissant, ou bien des gardes, des soldats. Toutes sortes de gens qui n’apportaient jamais rien de bon avec eux lorsqu’ils entraient dans la ville basse.
    Soudain, là-bas, au bout de la rue, hommes et femmes s’écartèrent. Certains grimpèrent sur les murs, d’autres sautèrent dans les jardins. Deux chevaux noirs, la robe aussi lustrée qu’une soie, la crinière tressée de glands de laine rouge apparurent. Ils tiraient un char léger, à la coque renforcée de bande de laiton et aux roues ferrées. Sur le côté, la lisse était doublée de gaines de cuir et de carquois pouvant contenir des javelots, des flèches et une épée à longue lame.
    Un char comme Sogdiam n’en avait encore jamais vu : un char de guerre !
    Trop stupéfait pour s’écarter du milieu de la rue, la bouche béante, Sogdiam admira l’attelage qui venait droit sur lui. Un casque de feutre en pointe, orné de rubans tissés, couvrait les cheveux de l’officier qui en tenait les rênes. Une longue cape de laine bleue mouchetée de jaune se balançait sur ses épaules. Derrière le char pointaient les lances d’une dizaine de soldats formant l’escorte tandis que résonnaient les cris des enfants excités.
    Dans un déhanchement souple Sogdiam bondit sur le seuil de la cour pour laisser filer l’attelage. Mais, alors que les chevaux aux naseaux frémissants passaient si près lui qu’il sentit leur souffle sur sa joue, d’une simple secousse du poignet sur les rênes le guerrier immobilisa le char.
    Les soldats coururent prendre place le long du mur de la maison, encadrant la porte. Les cris des gosses cessèrent. Le guerrier descendit du char. Contre sa cuisse, une large dague, à la garde d’acier, était glissée dans un simple fourreau. Des têtes de taureau et de lion décoraient les broches

Weitere Kostenlose Bücher