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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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tout entendu.
    – Enfants, vous ne comprenez pas, j’ai peur. L’ éternité est un terrible mot ! d’y penser seulement ça vous fait chair de poule ! – C’est mal, souhaiter les éternels tourments à une créature humaine ?
    – C’est pas une créature humaine ! se récria Andy ; les traqueurs d’âmes sont des méchants chiens, pas humains !
    – La nature même crie contre eux, ajouta tante Chloé. Arrachent-ils pas le nourrisson du sein de la mère pour le vendre ? les petits pleurnicheurs pendus à son jupon pour les vendre ? Est-ce qu’ils n’ôtent pas le mari à sa femme ? poursuivit tante Chloé, les larmes commençant à la gagner ; et c’est-il pas prendre la vie à tous deux ? et ça sans perd’ un coup de dent, un verre de vin ! Eux fumer, eux boire, gaillards comme devant ! Ah ! si le diable n’agrippe pas ceux-là, à quoi serait-il bon, le diable ! » Et tante Chloé se couvrit la face de son tablier de cotonnade, et sanglota de tout son cœur.
    « Priez pour ceux qui vous persécutent, a dit le livre, reprit Tom. – Pour eux ! s’écria tante Chloé ; c’est par trop dur ! je peux pas prier pour eux !
    – C’est la faute de la chair, Chloé, et la chair est faible ; mais l’esprit de Dieu est fort. Pense seulement à l’âme de ces pauvres créatures, et remercie le Seigneur, Chloé, de n’être pas à leur place. Ah ! pour certain, j’aime mieux être vendu des cent et cent fois, que d’avoir sur le cœur tout ce dont ces pauvres méchants auront à répondre !
    – Moi tout de même, dit Jacquet. Eh ! bon Dieu, jamais nous vouloir attraper Lizie ; pas vrai, Andy ? »
    Andy plia les épaules, et siffla en signe d’acquiescement.
    « Je suis content que maître ne soit pas parti ce matin comme il l’avait résolu, poursuivit Tom. J’aurais été encore plus chagriné, je crois, de le voir partir que d’être vendu. C’est naturel à lui de ne pas vouloir y être ; mais, moi, j’en aurais le cœur bien gros ! Je l’ai vu si petit ! – Là, maintenant, je me sens tout résigné. C’est la volonté de Dieu. Maître n’y peut mais, et il a fait pour le mieux. Ce qui me soucie à l’heure qu’il est, c’est de penser comment ça ira quand je n’y serai plus ! Faut pas s’attendre que le maître aille voir à toutes choses pour tâcher de joindre les deux bouts comme je faisais ; et quoiqu’ils aient bonne volonté, nos hommes sont de fiers sans-souci ; c’est là ce qui me tourmente. »
    La sonnette se fit entendre, et Tom fut appelé au salon.
    « Tom, dit affectueusement son maître, je tiens à ce que vous sachiez que j’ai signé à monsieur un dédit de mille dollars au cas où vous ne vous trouveriez pas ici à l’heure où il viendra vous réclamer. Il vaque à d’autres affaires aujourd’hui ; vous pouvez disposer de la journée. – Va donc où tu voudras, mon bon garçon !
    – Je vous remercie, maître, dit Tom.
    – Et songes-y ! reprit le marchand, ne t’avise pas de jouer à ton maître un de vos tours de nègres, car si tu n’es pas là, je tirerai de lui jusqu’à la dernière obole. S’il m’en croyait il ne serait pas si fou que de s’en fier à un de vous autres noirs, qui glissez à travers les doigts comme des anguilles !
    – Maître, dit Tom, – et il se redressa de toute sa hauteur, – j’avais juste huit ans quand vieille maîtresse vous posa sur mes bras, vous tout petit garçon qui n’aviez pas un an. Elle me dit : « Tom, voilà ton jeune maître, prends bon soin de lui. » Aujourd’hui, maître, je vous le demande, vous ai-je jamais trompé ? jamais désobéi, surtout depuis que je suis devenu chrétien ? »
    L’émotion gagnait M. Shelby ; des larmes remplirent ses yeux lorsqu’il répondit :
    « Mon brave garçon, le Seigneur sait que tu ne dis que la simple vérité, et s’il était en mon pouvoir de te garder, les trésors du monde entier ne t’achèteraient pas !
    – Mais comme il est vrai que je suis chrétienne, ajouta madame Shelby, vous serez racheté, Tom, dès que j’aurai pu, n’importe comment, réunir la somme nécessaire. – Monsieur, poursuivit-elle se tournant vers Haley, prenez bien note de celui à qui vous le vendrez, et faites-le-moi connaître.
    – Très-volontiers, répliqua le marchand. Je puis vous ramener le noir dans un an sans tare, et vous le revendre, pas pire pour l’user ; c’est mon état à moi !
    – Je

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