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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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prières des justes montent et environnent son trône.
    « Cependant encore un peu de temps, et sa présence rayonnera encore plus sur le monde.
    « Alors paraîtra ce royaume où habite la justice, alors viendra ce roi qui règne par le joyeux suffrage de tous les cœurs.
    « Il délivrera le misérable qui criera à lui, et l’affligé, et celui qui n’a personne qui l’aide.
    « Il aura compassion du pauvre et du misérable, et il sauvera les âmes des malheureux.
    « Il garantira leur âme de la fraude et de la violence, et leur sang sera précieux devant ses yeux.
    « Il vivra donc, et on lui donnera de l’or de Schéba ; on priera pour lui continuellement, et on le bénira chaque jour.
    « Sa renommée durera à toujours ; son nom ira de père en fils, tant que le soleil durera, et on sera béni en lui ; toutes les nations le publieront heureux.
    « Béni soit éternellement son nom, et que toute la terre soit remplie de sa gloire [7] . »
    Amen, amen.

    H. BEECHER STOWE.

CHAPITRE PREMIER

Dans lequel on présente au lecteur un homme qui se pique d’humanité.

À une heure avancée d’une glaciale après-midi de février, deux gentilshommes étaient assis, en tiers avec une bouteille, dans une confortable salle à manger de la ville de P***, au Kentucky. Pas un domestique n’était présent ; et les chaises rapprochées indiquaient que le sujet en question était chaudement débattu.
    Pour les convenances nous disons deux gentilshommes  ; mais, envisagé au point de vue critique, l’un n’avait nul droit à ce titre. C’était un homme gros, épais, carré, dont les traits communs, l’allure fanfaronne et prétentieuse, trahissaient un individu de bas étage, qui cherche, avec ses coudes, à se frayer une route en haut. Sa mise, d’une recherche de mauvais goût, son gilet bariolé de couleurs voyantes, sa cravate bleue parsemée de points jaunes, s’étalant avec impudence en un large nœud, complétaient l’aspect général du personnage. Une quantité de bagues alourdissaient encore ses grosses et larges mains. Il portait une massive chaîne de montre en or, à laquelle pendait un énorme faisceau de breloques et de cachets que, dans la chaleur de l’entretien, il maniait et faisait résonner avec une évidente satisfaction. Sa conversation était un continuel défi porté à la grammaire, entrelardé, à courts intervalles, d’expressions profanes que, malgré notre respect pour la vérité, nous nous dispenserons de transcrire.
    Son compagnon, M. Shelby, avait, lui, la tenue et l’apparence d’un gentilhomme. Le luxe de l’ameublement, les détails intérieurs, annonçaient l’aisance et même la fortune. Tous deux paraissaient engagés dans une vive discussion.
    « C’est ainsi que je réglerais », dit M. Shelby.
    – Impossible ! je ne peux pas traiter à ce taux. Je ne le peux vraiment pas, monsieur Shelby, répliqua l’autre en élevant son verre entre son œil et le jour.
    – Le fait est, Haley, que Tom est un sujet hors ligne. Il vaut cette somme-là, n’importe où. Rangé, honnête, capable, régissant toute ma ferme comme une horloge.
    – Vous voulez dire honnête, à la façon des nègres, reprit Haley, en se versant un verre d’eau-de-vie.
    – Non ; Tom est réellement un excellent sujet, sobre, sensé, pieux. Il a gagné de la religion, il y a quatre ans, à un de leurs campements [8] , et je crois qu’il l’a gagnée tout de bon. Depuis lors je lui ai confié sans réserve argent, maison, chevaux ; je l’ai laissé aller et venir dans le pays, et je l’ai toujours trouvé fidèle et sûr.
    – Il y a des gens qui ne croient pas aux nègres pieux, Shelby, dit Haley, mais moi j’y crois. J’avais un homme, dans le dernier lot que j’ai mené à la Nouvelle-Orléans – rien que d’entendre prier cette créature, ça valait un sermon. Un véritable agneau pour la douceur et la tranquillité ! J’en ai tiré aussi une bonne somme ronde. Je l’avais acheté au rabais d’un maître qui était forcé de vendre ; j’ai réalisé sur lui six cents louis de bénéfice. Oh ! je considère la religion comme une denrée de prix, pourvu qu’elle soit de bon aloi, et sans tare.
    – Eh bien ! Tom a la vraie et la bonne, si jamais il en fut. À la dernière chute des feuilles je l’envoyai seul à Cincinnati pour affaires de négoce ; au retour, il me rapporta cinq cents dollars. « Tom, lui avais-je dit, je me fie à vous parce que

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