La chance du diable
remplacés par des officiers de l’armée de terre. Les unités blindées de la Waffen-SS dont l’obéissance absolue est sujette à caution doivent être implacablement désarmées. Cela doit se faire énergiquement, avec des forces supérieures, afin d’éviter autant que possible les bains de sang.
(e) Police. Les antennes de la Gestapo et du SD doivent être occupées. Il convient de faire appel à la police régulière afin de soulager les forces armées.
Les ordres de police doivent être donnés par le chef de la police allemande via le commandement de la police.
(f) Marine et armée de l’air. Une liaison doit être instaurée avec les chefs de la marine et de l’armée de l’air. Il convient d’assurer leur action commune.
III. Pour la gestion de toutes les affaires politiques qui apparaissent dans le cadre de la loi martiale, je nomme un commissaire politique dans chaque secteur. Jusqu’à nouvel ordre, il doit assumer toutes les tâches de chef de l’administration. Il doit conseiller le commandant de secteur dans toutes les affaires politiques.
IV. Le bureau du commandant en chef de la Zone de l’Intérieur est l’état-major des opérations pour l’intérieur. Il enverra un officier de liaison auprès des commandants de secteur pour assurer l’information mutuelle sur la situation et les intentions.
V. Aucune action arbitraire ni aucune action dictée par la vengeance ne doit être tolérée dans l’exercice du pouvoir exécutif. Il faut faire bien comprendre à la population que le pouvoir exécutif prend ses distances vis-à-vis des méthodes arbitraires des dirigeants précédents.
Le commandant en chef de la Zone de l’Intérieur
n° 32 160/44, secret
Signé : Fromm, général
Graf Stauffenberg, colonel
8 Discours de Hitler, 21 juillet 1944, vers 1 heure du matin
Le propos de ce discours était de faire comprendre au peuple allemand non seulement que Hitler était bien vivant, mais aussi que la Providence l’avait sauvé pour qu’’il continue à diriger son pays et – ce qui était faux – que seule une « minuscule clique » d’officiers s’était dressée contre lui et allait être « éradiquée sans merci ».
Mes camarades, hommes et femmes du peuple allemand !
Je ne sais combien de fois à ce jour une tentative d’assassinat a été préparée contre moi. Mais je m’adresse aujourd’hui à vous pour deux raisons :
1. Que vous puissiez entendre ma voix et sachiez que je ne suis pas blessé et que je vais bien ;
2. mais aussi que vous soyez au courant des détails d’un crime qui est sans équivalent dans l’histoire de l’Allemagne.
Une minuscule clique d’officiers stupides, ambitieux, sans scrupules, mais aussi criminels, a comploté de m’éliminer en même temps que presque tout l’état- major des forces armées allemandes.
Une bombe placée par le colonel Graf von Stauffenberg a explosé à deux mètres de moi, sur ma droite.
Elle a très grièvement blessé un certain nombre de membres loyaux de mon état-major. L’un d’eux est mort. Je suis moi-même totalement indemne, exception faite d’égratignures, de contusions et de brûlures très légères. J’y vois une confirmation de l’ordre de la Providence m’invitant à continuer de poursuivre l’objectif de ma vie, comme je l’ai fait jusqu’à maintenant. Car je puis solennellement déclarer devant le pays tout entier que depuis le jour où je suis entré dans la Wilhelmstrasse, je n’ai eu qu’une seule pensée : faire mon devoir en agissant au mieux de mes lumières et de ma conscience. Depuis qu’il m’est apparu clairement que la guerre était inévitable et ne pouvait être plus longtemps différée, je n’ai en fait connu qu’inquiétude et travail. Je ne compte pas les jours et les nuits sans sommeil où je n’ai vécu que pour mon peuple.
À une heure où les armées allemandes sont engagées dans les combats les plus rudes, existait en Allemagne – comme en Italie – un petit groupe qui croyait pouvoir porter un coup de poignard dans le dos comme en 1918. Mais, cette fois, les conjurés se sont trompés du tout au tout. Mes chers camarades, le fait qu’à cet instant je m’adresse à vous contredit ces usurpateurs, quand ils prétendent que je ne suis plus en vie. Le cercle de ces conjurés est très restreint. Il n’a rien à voir avec les forces armées allemandes, en particulier rien avec
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