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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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dernier. L’air pugnace, il semblait prêt à entamer sur-le-champ un débat quant au nombre d’anges qui pourraient s’asseoir à la pointe d’une épingle.
    Lady Mathilda revint et Tripham les précéda, dans le couloir, jusqu’à la salle de réception. C’était une pièce ovale, luxueuse, agréable et chaude. Les nappes de samit blanc de la table centrale, les coupes, les pichets et les couverts d’argent et d’étain chatoyaient sous la lumière des chandelles de cire vierge. De superbes tentures et tapisseries dépeignant des scènes de la vie du roi Arthur pendaient au-dessus des boiseries sombres. De petits tapis recouvraient le sol ; à chaque angle, on avait disposé des braseros parfumés et, sur les coussièges {18} , de grands vases de roses dont le doux parfum se mêlait aux odeurs lourdes et appétissantes qui venaient de la dépense à l’autre coin de la salle. Tripham s’assit au haut bout de la table, Lady Mathilda s’installa à sa droite et Corbett à sa gauche. Ranulf et Maltote prirent place au bas bout avec Richard Norreys qui avait supervisé le travail des cuisiniers. Tripham récita une courte prière, esquissa une rapide bénédiction et le repas commença : soupe aux cailles, cygne et faisan nappés de riches sauces au vin et boeuf rôti à la moutarde. Des serviteurs silencieux, debout dans l’ombre, versaient le vin à flots. Corbett goûta à chaque plat et but modérément, mais Ranulf et Maltote se jetèrent sur les mets succulents comme des loups affamés.
    La plupart des maîtres ne boudaient pas la boisson et, rapidement, les visages se congestionnèrent, le ton monta. Tripham gardait un silence inhabituel et Lady Mathilda, dont le ressentiment envers le vice-régent était manifeste, se contentait de grignoter et de siroter sa coupe de vin. De temps à autre, elle se retournait et adressait d’étranges signes à Maître Moth.
    Tripham se pencha.
    — Sir Hugh, désirez-vous nous parler du motif de votre présence à Oxford ?
    — Oui, Messire.
    Corbett embrassa l’assemblée du regard.
    — C’est peut-être un moment aussi bon qu’un autre.
    Tripham donna de petits coups secs sur la table et demanda le silence.
    — Notre hôte, Sir Hugh Corbett, annonça-t-il, doit nous poser certaines questions.
    — Vous êtes tous au courant, commença abruptement le magistrat, de l’existence du Gardien et de ses félonnes publications.
    Tous les maîtres évitèrent son regard, mais s’examinèrent l’un l’autre ou se mirent à tripoter coupes ou couteaux.
    — Le Gardien, reprit le magistrat, dit être de Sparrow Hall. Nous savons que son écriture est celle d’un lettré, bien qu’elle puisse être celle de n’importe quel clerc, et que le parchemin est onéreux ; par conséquent l’auteur est un homme érudit doté d’une certaine aisance.
    — Ce n’est pas l’un d’entre nous ! glapit Churchley en faisant courir ses doigts le long du col de sa robe bleu nuit. Il n’y a pas de traître dans ce lieu. Satan pourrait bien prétendre vivre à Sparrow Hall, mais quant à savoir si c’est vrai ou non, c’est une tout autre affaire.
    Un murmure d’assentiment accueillit ses paroles et même le discret Langton à la voix douce acquiesça vigoureusement de la tête.
    — Ainsi nul, céans, ne sait quoi que ce soit à propos du Gardien ?
    Un choeur de dénégations s’éleva.
    — Il rédige et affiche ses placards la nuit, expliqua Churchley. Sir Hugh, nous tombons tous de sommeil. Même si nous désirions sortir d’ici, Oxford, le soir venu, est un endroit dangereux. De plus, nos portes sont fermées à clé et barricadées. Quiconque sortirait à une heure aussi tardive attirerait certainement l’attention.
    — Ce qui montre, ajouta en toute hâte Appleston, que l’auteur des proclamations peut tout aussi bien être un étudiant. Quelques-uns sont pauvres, mais d’autres non. Ils savent correctement écrire, et, parmi la jeunesse, Montfort jouit encore d’un statut de martyr.
    — Y a-t-il un couvre-feu à l’hostellerie ? demanda Corbett à Norreys.
    — Bien entendu, Sir Hugh, mais le sonner et le faire respecter par des jeunes gens au sang chaud sont deux choses différentes – ils peuvent aller et venir comme bon leur semble.
    — Admettons, dit le magistrat, causa disputandi, que le Gardien n’habite ni à Sparrow Hall ni à l’hostellerie, pourquoi, alors, l’affirme-t-il ?
    — Ah ! fit Lady Mathilda dédaigneusement

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