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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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armée
que vomirait la ville.
    Les éclaireurs rejoignirent Gengis sur des chevaux fourbus
après une course folle.
    — Des hommes armés à l’est, seigneur ! cria l’un d’eux
avant ses deux compagnons. L’équivalent de trois tumans !
    Gengis jura entre ses dents. Une autre cité avait finalement
répondu à l’appel de Samarkand. Djötchi et Djaghataï devraient affronter ces
renforts. Il prit ses décisions rapidement pour que ses guerriers ne voient qu’une
certitude absolue dans sa réponse.
    — Va prévenir mes fils, ordonna-t-il au jeune éclaireur
qui haletait encore comme un chien au soleil. Dis-leur d’attaquer cet ennemi
venant de l’est. Moi je tiendrai contre tout ce que Samarkand pourra engager
sur le champ de bataille.
    Après le départ des tumans de Djötchi et Djaghataï, Gengis
se retrouva avec vingt mille hommes seulement. Ils se mirent en formation, le
khan au centre d’un vaste croissant aux cornes prêtes à se replier pour un
mouvement enveloppant.
    Un flot de cavaliers et de fantassins se déversait de la
ville, presque comme si Samarkand était la caserne d’une aile entière de l’armée
du shah. Gengis mit sa monture au trot et vérifia ses armes en espérant ne pas
avoir envoyé trop de guerriers au loin. Il avait peut-être commis une erreur, mais
s’il n’avait attaqué qu’une ville à la fois, il lui aurait fallu trois vies
pour soumettre le Khwarezm. Les cités de l’empire Jin avaient été encore plus
nombreuses et ses généraux en avaient pris quatre-vingt-dix en un an avant de
parvenir à Yenking. Gengis lui-même avait donné l’assaut à vingt-huit d’entre
elles.
    S’il avait eu Süböteï ou Djebe avec lui, ou même Jelme ou l’un
de ses frères, il n’aurait eu aucune inquiétude. Tandis que la plaine se
couvrait de Khwarezmiens rugissants, le chef des Mongols rit de sa propre
prudence et les guerriers qui l’entouraient l’imitèrent. Il n’aurait pas besoin
de Süböteï. Il ne craignait pas de tels ennemis, ni même une douzaine de telles
armées. Il était le khan de la mer d’herbe, ils n’étaient que des habitants des
villes, mous et gras malgré leurs fanfaronnades. Il les réduirait en poussière.
     
     
    Assis en tailleur sur une étroite bande de sable, Djalal al-Din
fixait par-dessus les eaux agitées de la Caspienne la côte noire qu’il avait
quittée plus tôt dans la journée. Il distingua des feux, des ombres qui se
mouvaient autour. Les Mongols avaient atteint la mer, lui coupant toute
possibilité de fuir. Djalal al-Din se demanda si ses frères et lui n’auraient
pas dû tuer les pêcheurs et leurs familles : les Mongols n’auraient pas su
où il avait emmené le shah et auraient peut-être renoncé à leur chasse. Non, se
dit-il avec un sourire désabusé, les pêcheurs se seraient défendus. Armés de
couteaux et de bâtons, les douze hommes auraient probablement eu raison de la
maigre famille du shah.
    L’île se trouvait à un mille à peine de la côte. Djalal al-Din
et ses frères avaient tiré le bateau jusqu’aux arbres pour le dissimuler, mais
ils auraient aussi bien pu le laisser sur la plage. Les pêcheurs avaient sans
doute révélé aux Mongols qu’ils s’étaient réfugiés sur l’île. Djalal al-Din
soupira, plus épuisé qu’il ne l’avait jamais été. Même les jours passés à
Khuday semblaient à présent un rêve flou. Il avait emmené son père jusqu’à
cette île pour qu’il y meure en paix, certain que sa propre fin suivrait de peu.
Jamais il n’avait combattu un ennemi aussi implacable que les Mongols, demeurant
obstinément sur sa piste malgré la neige et la pluie, se rapprochant jusqu’à ce
qu’il entende leurs chevaux dans son sommeil. Par-dessus l’eau, le vent portait
par intermittence des cris aigus, des voix s’élevant en un chant. Les barbares
savaient que la fin de la traque était proche, après plus de quatre cents
lieues de poursuite. Ils savaient que leur proie s’était enfin arrêtée de fuir,
tel un renard réfugié dans son terrier et attendant dans la terreur que les
chasseurs le forcent à en sortir.
    Une fois de plus, Djalal al-Din se demanda si les Mongols
savaient nager. Si oui, au moins n’arriveraient-ils pas sur l’île avec leurs
sabres. Il entendit ses frères échanger quelques mots et ne parvint pas à
rassembler assez d’énergie pour se lever et leur demander à nouveau de se taire.
De toute façon, les Mongols savaient déjà où ils

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