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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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l’étendue des terres
autour de Samarkand et la forme même du monde. Gengis avait peine à croire que
se dressaient au sud des montagnes si hautes que personne n’y avait jamais
grimpé et où l’air était si rare qu’on risquait d’y mourir. Il entendit parler
de bêtes étranges et de princes indiens auprès desquels le shah du Khwarezm
faisait figure de simple gouverneur d’une région.
    La population de Samarkand avait été en grande partie
épargnée et autorisée à regagner ses foyers. Dans d’autres villes, les jeunes
guerriers avaient reçu la permission de s’entraîner au sabre sur les
prisonniers. Il n’y avait pas de meilleur moyen de les préparer à de vraies
batailles. À Samarkand, les rues étaient noires de monde, et les habitants
restaient hors du passage de Gengis lorsqu’il arpentait la ville avec ses
gardes et ses cartes. Sa curiosité était insatiable mais, quand il retournait
le soir au palais, il avait l’impression que ses murs se refermaient sur lui
comme une tombe et l’empêchaient de respirer. Il avait envoyé un éclaireur dans
les montagnes où ils avaient laissé Kökötchu. L’homme avait rapporté un tas d’os
brisés que le khan avait jetés au feu. Mais même ce geste ne l’avait pas apaisé.
Les murs de pierre de Samarkand semblaient tourner en dérision les ambitions
bâties sur des hommes et des chevaux. Quand Ögödei serait khan, qui se
soucierait que son père ait autrefois rasé une ville ou l’ait laissée intacte ?
Gengis s’entraînait au sabre chaque jour contre le meilleur de ses gardes jusqu’à
être couvert de sueur. Son endurance rivalisait encore avec celle d’hommes plus
jeunes, mais son genou droit lui faisait mal après chaque assaut et ses yeux ne
voyaient plus aussi bien qu’avant.
     
     
    Dans sa quatrième année au Khwarezm, un matin chargé du
premier souffle de l’hiver, Gengis reprenait haleine, les mains sur les genoux,
après avoir paré les attaques d’un guerrier de vingt ans.
    — S’il fond sur toi maintenant, tu es mort, mon vieil ami.
Il faut toujours garder quelques forces en réserve.
    Le khan releva la tête. Un sourire se forma lentement sur
ses lèvres quand il découvrit le vieil homme sec et musclé qui se tenait au
bord du terrain d’entraînement. Arslan était bruni par le soleil, mince comme
un bâton, mais le revoir procura à Gengis un plaisir auquel il ne s’attendait
pas.
    Le chef des Mongols jeta un coup d’œil à son adversaire qui,
à peine essoufflé, se tenait prêt à reprendre.
    — J’espérais surprendre ce jeune tigre quand il tournerait
le dos, maugréa le khan. Je suis content de te voir. Je croyais que tu vivais
heureux avec ta femme et tes chèvres.
    — Les loups ont égorgé les chèvres, répondit l’ancien
forgeron. Je ne fais pas un bon berger, semble-t-il.
    Il s’avança sur les dalles, pressa le bras de Gengis d’un
geste familier et chercha des changements dans le visage du khan. Le vieux
général était couvert de poussière après une chevauchée de plusieurs mois.
    — Tu manges avec moi ce soir, décida Gengis. Je veux
avoir des nouvelles de la steppe.
    Arslan haussa les épaules.
    — Elle est toujours pareille. D’ouest en est, les
marchands jin n’osent pas traverser tes terres sans demander l’autorisation à l’un
des postes routiers. La paix règne, même si des imbéciles prétendent que tu ne
reviendras pas, que les armées du shah sont trop fortes, même pour toi.
    Arslan sourit au souvenir d’un marchand xixia qui tenait ce
discours et à ce qui avait suivi. Gengis était difficile à tuer, il l’avait
toujours été.
    — Je veux que tu me racontes tout. Je convierai Jelme à
notre repas.
    Arslan se redressa en entendant le nom de son fils.
    — Je suis impatient de le voir. Et tu dois avoir des
petits-enfants que je ne connais pas.
    Gengis fit la grimace. La femme de Tolui avait donné
naissance à son second fils quelques mois après le premier-né de Djaghataï. Il
était donc trois fois grand-père et quelque chose en lui n’était pas
enthousiasmé par cette idée.
    — Oui, mes fils sont devenus pères. Même Tolui a deux
petits dans sa yourte.
    Arslan sourit : il comprenait mieux Gengis que celui-ci
ne le soupçonnait.
    — La lignée doit se perpétuer, argua le vieux général. Eux
aussi seront khans, un jour. Comment Tolui les a-t-il appelés ?
    Gengis secoua la tête, amusé par l’intérêt paternel de son
ami.
    — J’ai

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