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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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construire une caserne. Ne les laisse
pas s’amollir, surtout.
    Gengis sourit de nouveau quand Arslan manifesta son mépris
pour une telle éventualité.
    Gengis menait son cheval au trot à travers le marché en
direction de la porte principale de Samarkand. La seule idée de repartir dans
les plaines avec les familles et les tumans suffisait à dissiper l’impression d’enfermement
dont il avait souffert dans cette cité. L’hiver, aussi doux fut-il, était
revenu dans les terres du shah. Gengis gratta distraitement une vieille
blessure sur le dos de sa main en guidant sa monture sur la rue pavée. Ce
serait bon d’avoir de nouveau une herbe souple sous les sabots. Huit tumans l’attendaient
pour quitter la ville, rangés en ordre de bataille dans les champs entourant Samarkand.
De jeunes garçons atteignant l’âge de quatorze ans avaient comblé les brèches
de ses troupes et il avait trouvé cinq mille bons guerriers à laisser à Arslan.
    Au-delà des tumans, les familles avaient chargé les yourtes
sur les chariots et étaient de nouveau prêtes à partir. Il ne savait pas encore
où il les emmènerait. C’était sans importance et il se répétait la vieille
maxime des nomades en approchant de la porte sous un soleil hivernal :
« Il n’est point besoin de s’enraciner pour vivre. » Dans les tribus,
la vie continuait, qu’on établisse son camp sur la berge ensoleillée d’une
rivière, qu’on donne l’assaut à une ville ennemie ou qu’on attende un hiver
cruel. Gengis avait un temps oublié cette vérité à Samarkand, mais Arslan l’avait
aidé à remettre de l’ordre dans ses pensées.
    Les habitants de la ville se tenaient à distance de l’homme
qui pouvait ordonner la mort de tous ceux qu’il voyait. Gengis les remarquait à
peine et regardait, au-delà de la porte, les lignes de ses guerriers.
    Soudain son cheval fit un écart, le projetant en avant. Un
homme surgi de la foule avait saisi les lanières de cuir attachées au mors et, tirant
d’un coup sec, avait forcé la bête à tourner la tête et à s’arrêter. Les gardes
du khan dégainèrent leurs sabres, ouvrirent la bouche pour crier, mais Gengis
se tourna trop lentement pour voir une autre forme se jeter sur lui, un
assaillant au visage imberbe. Armé d’un poignard, le jeune homme tenta de
percer les écailles d’acier protégeant le corps du khan.
    Instinctivement, Gengis frappa le garçon au visage. Les
plaques de métal recouvrant son avant-bras entaillèrent la joue de l’agresseur,
qui tomba par terre. Gengis saisit son sabre tandis que la foule semblait
entrer en éruption autour de lui. Il vit d’autres couteaux brandis par d’autres
poings et abattit son arme sur l’homme qui avait arrêté son cheval. Touché à la
poitrine, celui-ci s’effondra mais s’agrippa en mourant à la jambe de Gengis. Une
lame atteignit le khan à la hanche. Avec un grognement de douleur, il frappa de
nouveau, décapitant presque l’homme qui venait de le blesser. Autour de lui, les
autres assaillants s’agitaient en tous sens, mais les gardes intervinrent enfin.
Sans chercher à distinguer les agresseurs des simples badauds, ils taillèrent
dans la foule, massacrant hommes et femmes jusqu’à ce que le sol soit couvert
de cadavres.
    Tandis que Gengis, pantelant sur sa selle, cherchait à
retrouver son souffle, le garçon à la joue ouverte se releva et se rua à
nouveau sur lui. Un garde l’embrocha par-derrière, le poussa du pied pour
dégager sa lame et l’expédia par terre rejoindre les autres. La place du marché
s’était vidée, mais des cris et des bruits de pas résonnaient encore dans les
rues voisines. Gengis porta une main à sa blessure : il avait connu pire. Sachant
qu’ils craignaient sa colère, il adressa un hochement de tête à ses gardes. Il
avait déjà décidé de les faire tous pendre pour leur négligence, mais ce n’était
pas le moment de le leur annoncer, alors qu’ils avaient encore le sabre à la
main.
    Gengis attendit que Süböteï et Kachium viennent à la
rescousse avec des guerriers des tumans. Il se passa une main en travers de la
gorge en fixant les gardes qui, accablés, laissèrent les nouveaux venus les
désarmer.
    — J’aurais dû m’y attendre, grommela-t-il, furieux
contre lui-même.
    C’était peut-être cette ville qui l’avait rendu imprudent. Un
homme qui met à bas des empires fait toujours naître des haines. Il n’aurait
jamais dû relâcher sa vigilance

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