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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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donné au premier le nom de Mongke, Tolui a
appelé le deuxième Kublai. Ils ont mes yeux.
     
     
    Ce fut avec un curieux sentiment de fierté que Gengis fit
visiter Samarkand à l’homme qui gouvernerait la ville. Arslan fut fasciné par
les canaux et les marchés, avec leur réseau complexe de fournisseurs qui
couvrait des centaines de lieues à la ronde. Le khan avait découvert les mines
dont l’or alimentait les coffres du shah. Les gardes qui les protégeaient
avaient été massacrés et les mines abandonnées au pillage avant qu’il se rende
compte de leur importance, mais il avait fait ensuite venir de nouveaux
ouvriers et plusieurs de ses jeunes guerriers les plus brillants apprenaient à
extraire l’or et l’argent de la terre. C’était l’un des avantages qu’il y avait
à vivre en ville, apparemment. Elle nourrissait plus d’hommes que la vie nomade
dans les plaines.
    — Il faut que tu voies les mines, dit-il à Arslan. Les
Khwarezmiens ont creusé dans le sol comme des marmottes et ont fabriqué de
grandes forges pour séparer l’or et l’argent de la roche. Plus de mille hommes
détachent des blocs de roche et cinq cents environ les réduisent en poudre. C’est
comme une énorme fourmilière et c’est d’elle que provient le métal qui fait
vivre cette ville. Tout le reste en découle. Parfois, je me sens près de
comprendre ce qui lui donne de la valeur. Cela semble reposer sur des mensonges
et des promesses mais, curieusement, cela marche.
    Arslan regardait le khan sans écouter avec trop d’attention
des propos dont il se souciait peu. Il avait répondu à l’appel de Gengis parce
qu’il savait que le khan ne le ferait pas venir sans une bonne raison. Il lui
restait à comprendre pourquoi les villes étaient soudain devenues aussi
importantes à ses yeux. Pendant deux jours, il parcourut Samarkand avec Gengis,
dont il ne manqua pas de remarquer, dans leurs conversations, la tension
intérieure. Arslan et son épouse occupaient des appartements somptueux au
palais et l’épouse de l’ancien forgeron semblait fascinée par les bains et les
esclaves jin que Gengis avait mis à sa disposition. Arslan nota avec intérêt qu’aucune
des femmes du khan n’avait quitté les yourtes installées en dehors de la ville.
    Le troisième jour à midi, Gengis s’arrêta devant un marché, s’assit
sur un vieux banc avec Arslan. Derrière leurs étals, les marchands étaient
rendus nerveux par la présence des Mongols parmi eux. Assis confortablement, les
deux hommes chassèrent de la main ceux qui vinrent leur proposer des jus de
fruits, du pain salé et de la viande.
    — Samarkand est une cité magnifique, dit Arslan. Pourtant,
autrefois, tu ne t’intéressais pas aux villes. Je t’ai vu tourner la tête vers
le camp de yourtes à chacune de nos promenades et je ne crois pas que tu
resteras ici encore longtemps. Alors, explique-moi pourquoi je devrais le faire.
    Gengis retint un sourire. Son vieux compagnon n’avait rien
perdu de sa perspicacité pendant leurs années de séparation.
    — J’ai cru un temps que c’était pour mon peuple que je
prenais des villes, Arslan. Que là était notre avenir.
    Il secoua la tête.
    — Il n’est pas là, pas pour moi, du moins. Cette ville
a de la beauté, certes. C’est peut-être le plus superbe nid de rats que j’aie
jamais vu. Si je comprenais vraiment comment fonctionne une ville, je m’y
installerais peut-être et j’y gouvernerais en paix pendant que mes fils et
petits-fils poursuivraient mes conquêtes.
    Il frissonna comme si le vent avait trouvé sa peau.
    — Je n’y arrive pas. Si tu penses comme moi, tu peux
retourner dans la steppe avec ma bénédiction. Je détruirai Samarkand et
passerai à autre chose.
    Arslan regarda autour de lui. Il lui déplaisait d’être
entouré par tant de gens. Il y en avait partout, et pour un homme qui avait
passé presque toute sa vie dans les plaines, avec pour toute compagnie son fils
ou une femme, cette proximité innombrable le mettait mal à l’aise. Il
soupçonnait Samarkand de ne pas être faite pour un guerrier, mais c’était
peut-être le bon endroit pour un vieil homme. En tout cas, son épouse était de
cet avis. Il n’était pas sûr qu’il s’y sentirait vraiment bien un jour mais il
s’efforçait de comprendre ce que voulait Gengis.
    — Autrefois, tu ne pensais qu’à raser les villes, lui
rappela-t-il.
    — J’étais plus jeune. Je croyais qu’un homme

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